Océan Nord
08 09
saison
Théâtre
Affaire d’âme
Ingmar Bergman Myriam Saduis
La vie au bord du puits Candy Saulnier
Mini Rencontres d’ Ateliers Un fils de notre temps Ödön von Horváth Coline Struyf
Mars
Fritz Zorn / Denis Laujol
photos MB
Extérieur Rue
film / Carmen Blanco Anne Closset / les habitants de la rue Vandeweyer
4.48 Psychose
Sarah Kane / Isabelle Pousseur
Et Blanche aussi de et par Félicie Artaud et Aurélie Namur
08 09
Théâtre
Océan Nord Sommaire
Spectacles / Voorstellingen 9 ->20 septembre 4 ->15 novembre 12 ->14 décembre 20 ->31 janvier 3 ->14 mars 21 avril -> 9 mai 26 mai -> 6 juin
Affaire d’âme La vie au bord du puits Mini-Rencontres d’Ateliers Un fils de notre temps Mars 4.48 Psychose (reprise) Et Blanche aussi
p.2 p.6 p.10 p.14 p.18 p.21 p.24
Quartier / Buurt 10 -> 14 mars Projection Extérieur Rue
p.27
Animations / Ateliers Animaties / workshops
p.31
Infos pratiques Pratische informatie
p.33
L’ équipe du Théâtre Océan Nord : direction artistique Isabelle Pousseur / images, divers Michel Boermans / administration Patrice Bonnafoux / communication, relations publiques Julie Fauchet / coordination Julie Robert / organisation Journées-Rencontres, relations avec le public scolaire et associatif Florence Schennen – Anne D’hond /direction technique Nicolas Sanchez / stagiaire régie Ronan Béthuel / intendance Mina Milienos / traduction néerlandophone Sari Middernacht Le Théâtre Océan Nord est subventionné par le Ministère de la Communauté Wallonie-Bruxelles - Service du Théâtre. Il reçoit en outre le soutien de la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF) : Service Cohésion Sociale , du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme-Fonds d'Impulsion à la Politique des Immigrés.
T h é ât re Océan Nord 63 r u e Va n dewe yer 1 0 3 0 t é l 0 2 2 4 2 9 6 8 9 mail :
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Affaire d’âme INGMAR BERGMAN
MB
Un projet de MYRIAM SADUIS
9 - 20 septembre 2008 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi)
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Je crois que les forces créatrices accourent quand l’âme est menacée .
Ingmar Bergman
Affaire d’âme est le récit de Victoria, l’histoire d’une quête : trouver à dire une vérité sur soi-même et sur l’existence avec les seules armes de la fiction, tandis que l’effondrement menace. Dans ce texte, comme dans toute son oeuvre, Ingmar Bergman n’a cessé de mener cette bataille avec, dit-il, « mes infatigables compagnons : le théâtre, la scène, les comédiens, le cinéma... Ils m’accompagnent depuis que j’ai construit mon premier théâtre de poupées dans la chambre d’enfant...» C’est dans cette chambre devenue intérieure et éternelle qu’Affaire d’âme se déploie, là est Victoria, portée par deux actrices, évoquant par leurs deux présences que nous sommes toujours plusieurs à parler en nous-mêmes, que nos voix sont divisées, que cet autre à qui nous nous adressons quand nous sommes seuls est l’étranger le plus proche qui soit. Victoria dit être ou avoir été actrice, s’être enfuie d’un hôpital psychiatrique, y être encore... qu’importe. Là où se tient réellement Victoria, c’est dans les fictions qu’elle invente. Dans ce discours qu’elle construit, elle a trouvé refuge. C’est le territoire le plus sûr.
En fait j’habite sans cesse dans mon rêve d’où j’entreprends parfois des visites dans la réalité . Ingmar Bergman Victoria n’est pas double, elle est multiple, elle joue pour tenir à distance le chaos qui s’annonce, elle se costume, parle, chante, pleure, déconne, organise des parades, mime et mine le jeu social, devient Bérénice ou le Misanthrope... De toutes ses forces, elle joue, s’agite et se pavane... c’est une femme sous influence. Parfois, les dispositifs de jeu se brisent, les cohérences deviennent chancelantes, alors la fiction s’épuise, la parole se défait, apparaît trouée, les morts remplacent les vivants, les rêves et les cauchemars deviennent le seul langage audible, la solitude est sans relâche. Il ne s’agit plus alors de prendre la parole mais d’être pris par elle, d’être pris par les mots et de continuer...
Plutôt que de prendre la parole, j’aurais voulu être enveloppé par elle, et porté bien au-delà de tout commencement possible (...) J’aurais aimé qu’il y ait derrière moi... une voix qui parlerait ainsi : « Il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, il faut dire des mots tant qu’il y en a, il faut les dire jusqu’à ce qu’ils me disent – étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait si elle s’ouvre ». Michel Foucault, L’ ordre du discours Depuis mon enfance, je me suis toujours représenté l’intérieur de l’âme comme une membrane aux teintes rouges. Ingmar Bergman
La chambre de l’âme Affaire d’âme se divise en onze sections. Chacune recouvre un monde à elle seule. Ensemble, elles tracent la cartographie d’un territoire en pleine bataille. Les images sont parcellaires. Quand elles apparaissent, c’est après avoir été comme englouties. Elles ressurgissent alors sous forme de morceaux d’épaves, remontant le courant du récit. Les séquences se succèdent : le réveil impossible, la jalousie, le rêve, l’enfermement, l’enfance, le théâtre, le voyage, l’hôpital, la fuite... Toutes ces séquences se lèvent, se déplient et toujours se dérobent au diktat de la chronologie. Le passé, comme le présent et l’avenir, semble avoir disparu. Il reste un flux qui lui, dispose du temps. Les rêves deviennent des savoirs précis, les présences hallucinées sont réelles. Chaque tentative de dire essaie de recouvrir l’entièreté de la vérité. Dès lors, chacune de ces tentatives se solde par un mensonge. Et le récit de s’enfoncer plus avant. Les coups de théâtre n’en sont pas, les renversements comptent pour rien, les bascules se déplacent, c’est égal : readiness is all : l’essentiel est d’être prêt. Reviennent quelques mots éperdus, quelques phrases secrètes : hiéroglyphes à moitié effacés, détenant des énigmes. Ils sont les signes des forces telluriques qui animent l’esprit et traversent les corps.
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Ce sont bien sûr les actrices qui donnent chair à cette chambre de l’âme. Ce sont les acteurs qui inventorient les routes, en trouvent de nouvelles, mettent les cartes à d’autres échelles. A leur guise ou à leur insu, ils font apparaître soudainement des territoires secrets, qu’ils condensent et dévoilent.... C’est à travers le corps des acteurs que réapparaissent ces terres perdues. C’est ainsi qu’elles nous reviennent à la mémoire, comme un retour d’exil.
Myriam Saduis
Je suis actrice, être actrice, c’est changer constamment d’identité, pardon, ne jamais pouvoir être soi-même, enfin, être constamment quelqu’un d’autre. Ça a son charme naturellement, qui n’a pas envie d’échapper à sa mélancolie, qui ne veut pas la permission d’oublier son quotidien ? Affaire d’âme
Journée-Rencontre /Ontmoetingsdag Récits et images autour d’Ingmar Bergman
samedi/zaterdag 13 septembre /september
Rencontre avec Stig Björkman (sous réserve) Cinéaste, critique de cinéma suédois, auteur d’entretiens avec Bergman
compilés à travers Conversation avec Bergman, O.Assayas et S. Björkman, éditions des Cahiers du cinéma, 2004.
Intervention d’Yves Depelsenaire Philosophe, psychanalyste, auteur de Une analyse avec Dieu (le rendez-vous de
Lacan et Kierkegaard) et de divers travaux sur la clinique psychanalytique et les connexions de la psychanalyse avec les lettres, l’art, la politique.
Projection La Charrette fantôme (1920) de Victor Sjöström. Film-culte de Bergman, sa projection sera
accompagnée au piano par Jean-Luc Plouvier, coordinateur artistique de l’Ensemble Ictus depuis sa fondation. Il accompagne des films muets à la Cinémathèque Royale de Bruxelles et a composé plusieurs musiques de scène pour la danse (Mossoux, Saunier, De Keersmaeker, Kovac). Il fait partie de l'équipe d'Affaire d'âme .
Exposition (sous réserve) Pendant la durée des représentations, l’exposition itinérante Avant qu'Ingmar ne devienne Bergman sera proposée au public en collaboration avec la fondation Ingmar Bergman et l’Institut Suédois.
Myriam Saduis Avec / Met Anne-Sophie de Bueger, Florence Hebbelynck Lumière / licht : Xavier Lauwers Mise en scène / Regie
Montage musique / Muziek : Jean-Luc Plouvier Images / Beelden : Marian Handwerker Assistanat scénographie / Assistent decorontwerp Stéphanie Kinet Assistanat mise en scène/ Assistent regie
Aurore Depré Traduction / Traductie : Vincent Fournier (éditions Cahiers du cinéma)
Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française, service du Théâtre.
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Affaire d’âme INGMAR BERGMAN
Een project van MYRIAM SADUIS
9 – 20 september 2008 om 20u30 behalve op woensdag om 19u30 Geen voorstellingen op zon- en maandagen Eigenlijk woon ik voortdurend in een droom vanwaar ik soms uitstapjes maak naar de werkelijkheid. Ingmar Bergman Affaire d’âme is het verhaal van Victoria, het verhaal van een zoektocht naar een waarheid over zichzelf en over het bestaan, terwijl de ondergang steeds nabij is. Florence Hebbelynck en Anne-Sophie de Bueger vertolken Affaire d’âme met fictie als enige wapen. Door slechts met zijn tweeën op het podium te staan, herinneren ze ons eraan dat we altijd uit meerdere personen bestaan wanneer we praten met onszelf. Herinneringen, geheime gedachten, gesprekken met afwezige figuren, pogingen tot wederopbouw, alle drukte van het leven mengt zich in een uiteengespat tijdsbestek. Zoals in heel zijn oeuvre zegt Ingmar Bergman ook met deze tekst dat droom en ontdekking zonder twijfel het wezen uitmaken van onze diepste realiteit.
Ik ben actrice, en actrice zijn is voortdurend veranderen van identiteit, of beter, nooit zichzelf kunnen zijn. Of in elk geval altijd iemand anders zijn. Dat heeft natuurlijk zijn charme ; wie heeft geen zin om te ontsnappen aan zijn melancholie, wie wil niet de toestemming om aan het alledaagse te ontsnappen? Affaire d’âme Myriam Saduis kreeg de toestemming om de tekst van I. Bergman aan te passen aan toneel. Haar voorstelling is de eerste theatrale bewerking van dit verhaal, oorspronkelijk opgevat als een project “experiment - grenzen van de cinema”.
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La vie au bord du puits Un projet de Candy Saulnier
MB
4 -15 novembre 2008 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi)
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Le projet La vie au bord du puits est le deuxième projet conçu par Candy Saulnier. Dey’O, son premier spectacle, a été créé au Théâtre de la Balsamine à Bruxelles, en mars 2006. Ces deux créations s’inscrivent dans un théâtre multidisciplinaire, où les acteurs portent le spectacle de manière chorale, dans une polyphonie des voix et des corps. Sa recherche artistique puise dans le réel, et part du constat que la société moderne a rompu les liens qui unissaient, par nécessité, l’homme à sa communauté. Dans ces deux spectacles, elle questionne ce qui relie, aujourd’hui, le singulier au collectif. Dey’O s’est construit autour des pratiques rituelles du deuil et mettait en scène la perte de repères qui le caractérise aujourd’hui. Dans La vie au bord du puits, il est question du statut de la personne âgée, de son rapport à la mémoire et à la mort.
Le texte
Une écriture croisée : texte et chants. La vie au bord du puits est un projet de création basé sur le récit de vie d’une femme, ancienne agricultrice née en Bretagne, associé à l’histoire d’un conte populaire La fille aux bras coupés. A cette écriture croisée, viennent répondre les textes d’une riche tradition populaire chantée: celle de Haute- Bretagne 1, en France. Lors d’une série d’entretiens menés en 2006 et en 2007, Germaine Thomas, alors âgée de 82 ans, a remonté le fil de sa vie. Sa biographie évoque les difficiles conditions de vie des femmes au siècle dernier, dans la société rurale. J’ai travaillé c’est tout. Je ne vois pas ce que j’ai fait de plus. Mon grand-père et ma grand-mère allaient leur journée. Ils n’étaient pas riches, non. Ils travaillaient pour les autres et puis c’est tout. Ils allaient leurs journées comme ça, et sans être payés hein ! Ils ne payaient pas dans ce temps là. Travaille ! Mais tu n’es pas payé. C’était tout le monde comme ça. On vivait de l’air du temps ! En filigrane de ce portrait témoin de l’Histoire, on est touché par la part intime de cette existence et par ses secrets. Le conte de La fille aux bras coupés, réécrits sous formes de rêves, ainsi que les chants, apportent les parties « en creux » d’une parole fragmentée. Le jour de nos noces, on a été à pied ! … Arrivé là, j’avais pas l’ droit au tapis pour monter dans l’église, j’avais pas le droit. Je n’avais pas le droit puisque j’avais fait une faute ! Je ne sais même plus si j’avais droit aux cloches ?... Ho si quand même. Et puis, ça c’est passé comme ça. Et t’en fais pas, ce n’est pas ça qui m’a empêché de vivre. Heureusement pour moi encore.
Le spectacle et la mise en scène
Relier une histoire singulière à la mémoire collective. Ce témoignage est réinterprété par une actrice, incarnant une femme qui, aux abords de la mort, engage, pour un public, la remémoration de sa vie. Entre confidences et silences désemparés, elle est accompagnée dans cette exploration du passé par un mystérieux chœur, qui en écho à sa parole, porte les chants de son histoire. La narration du spectacle s’articule autour de fragments de jours et de nuits. A chaque aube, survient l’évocation d’un rêve que l’acte de parole a suscité. Le déroulement du récit se trouve alors suspendu, pour ouvrir sur l’imaginaire et l’espace inconscient du personnage. Pour relier cette histoire singulière à la mémoire collective, et ainsi créer l’illusion d’une communauté passagère, la mise en scène privilégie un traitement musical et chorégraphique de l’ensemble. Une recherche d’arrangements polyphoniques des chants, d’origines monodiques et chantés a capella, donne corps aux voix du chœur. Je vais vous dire une chanson/ C’est d’une fille et d’un garçon C’est d’une fille d’Italie/ Oh grand dieu donc qu’elle est jolie Un jour que sa mère la peignait/ Tous les soldats la regardaient Elle n’était pas si tôt peignée/ Que les soldats l’on enlevée (…) Le capitaine en la voyant (bis) La voilà donc la jolie fille/ Depuis longtemps qu’ mon cœur désire (…) Montez la donc dedans la chambre/ Nous parlerons deux mots ensemble. Auparavant de m’y monter/ Permettez moi donc de prier De prier Dieu et Notre-Dame/ De devenir comme la cane La prière n’était pas achevée/ Que la cane s’est envolée S’est envolée par la grande grille/ Jusqu’à l’étang de La Nosille
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Il y avait là cinq cents soldats (bis) Ils ont tirés cinq cents coups d’armes/ N’ont jamais pu tuer la cane (…) (version de Madame Thérèse Voland de Haute-Bretagne) D’un point de vue chorégraphique, au moyen d’attitudes spécifiques et d’une inscription précise et signifiante dans l’espace, les acteurs du choeur prennent les différents visages de la communauté : famille, voisins, personnel hospitalier, et surgissent librement, telles des apparitions. Leurs corps dansants « ressuscitent », par instants, une vitalité qui a quitté le corps fatigué de la femme. La scénographie concrétise les deux espaces du récit : celui du témoignage et celui du lieu de l’imaginaire du personnage. Les restes d’une chambre gisent sur le plateau, cernés par une étrange forêt lumineuse. Ce double espace permet également au spectateur, de voyager librement dans le temps, entre passé et présent. 1
Haute-Bretagne : partie orientale de la Bretagne ; de tradition linguistique francophone et non bretonne
samedi/zaterdag
08 novembre Journée-Rencontre /Ontmoetingsdag Programme en cours d’élaboration autour du thème de la transmission in het kader van de voorstellingen
Candy Saulnier Avec / met Marie-Rose Meysman, Guilhem Maréchal, Candy Saulnier et Baptiste Vaes Collaboration artistique / Artistieke samenwerking Hélène Cordier Chorégraphie / Choreografie : Armand van den Hamer scénographie / Decorontwerp Satu Peltoniemi Costumes / Kostuums Patricia Eggerickx Lumière / Licht Julie Petit-Etienne Assistanat / Assistent Antoine Plaisant Régie/Techniesche leiding Nicolas Sanchez Une création de/ Een creatie van
Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française, service du Théâtre, le Commissariat général aux Relations internationales (CGRI); de la Commission Comunautaire française de la Région Bruxelles Capitale (COCOF)- Fonds d’acteur-et le soutien du Groupement Culturel Breton des Pays de Vilaine et du Canal-Théâtre du Pays de Redon. .
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La vie au bord du puits Een project van Candy Saulnier 4 -15 november 2008 om 20u30 behalve op woensdagen om 19u30 Geen voorstellingen op zon- en maandagen La vie au bord du puits is het tweede project dat Candy Saulnier concipieert en regisseert. Haar eerste toneelstuk Dey’O werd in maart 2006 gecreëerd in het Théâtre de la Balsamine in Brussel. De tekst van La vie au bord du puits is een mix van de getuigenissen van een bescheiden boerin geboren in 1925 in Bretagne, van episodes van een sprookje uit de grote populaire traditie van Bretagne, en van Bretoense traditionele gezangen. De stof voor dit stuk haalde Saulnier uit verscheidene gesprekken die ze tussen 2006 en 2007 voerde met Germaine Thomas. Haar lot is zoals dat van duizenden vrouwen van de vorige eeuw, een tijdperk waarin de helft van de bevolking op het platteland leefde. Haar verhaal is een bladzijde Geschiedenis, een getuigenis van een scharniermoment : het einde van een samenleving gebonden aan de natuur en gebaseerd op de onderlinge hulp tussen mensen. In een abstracte ruimte, een voorgeborchte van de dood, begint een vrouw haar leven in herinnering te roepen voor het publiek. Tussen haar en de toeschouwers ontstaat geleidelijk aan een relatie, waarbij de toeschouwers getuigen zijn van haar verhaal. Tussen ontboezemingen en stiltes van ontreddering, wordt ze in haar zoektocht naar het verleden begeleid door een mysterieus koor, dat als een echo van haar woorden de gezangen van haar leven draagt. Nu de reis op zoek naar haar wortels is volbracht en haar nagedachtenis gevormd en doorgegeven is, kan deze vrouw uiteindelijk tot het verleden behoren.
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Mini-Rencontres d’Ateliers
MB
Présentations publiques de deux ateliers menés au sein d’Océan Nord par Amid Chakir et Candy Saulnier.
12-13-14 décembre 2008 Entrée libre
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Résidence Provisoire (reprise) Atelier pour adultes mené par Amid Chakir et présenté dans le cadre de nos 4èmes Rencontres d’Ateliers en novembre 2007. Abordant le thème de la double peine *, le spectacle parle plus largement de la question de l’identité, partant du témoignage et de l’écriture pour créer un réel univers théâtral. De là, naissance d’une fiction appelée Résidence Provisoire, un microcosme d’ex-condamnés dans lequel les personnages n’ont pas commis de meurtres mais des choses pas très recommandables. La parole est aussi donnée à ceux qui en furent les victimes. * Sous la double peine, un étranger en situation régulière qui commet un crime ou un délit peut être condamné à la prison ou à la réclusion (première peine). Après avoir purgé cette sanction, il est reconduit de plein droit à la frontière (deuxième peine).
M.B
Terrain vague, quelque part à Tanger. Deux hommes avec leurs valises. H : Toi tu cherches quelque chose ? M : Tout le monde cherche quelque chose ? H : On fait quoi alors ? M : On attend ! H : On attend quoi ? M : Le sauveur ! H : Il est gratuit ton sauveur ? M : Gratuit ou pas, il faut trouver le bon sauveur, partir d’ici, quitter cet enfer, à la nage s’il le faut ! H : Toi tu veux mourir ? M : Je ne veux plus voir ta gueule surtout ! H : Quoi ma gueule ? Qu’ est-ce qu’ elle a ma gueule ? M : Tu t’ es déjà regardé ?
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H : Pas tellement ces derniers temps . Depuis un an je ne vois que la tienne de gueule, et je ne te dis pas le merdier que c’ est ! M : D’ accord, elle n’ est pas mieux que la tienne, mais c’ est à cause de notre gueule qu’ on est dans cet enfer ? H : On ne l’ a pas choisie notre gueule, le pays non plus, les parents non plus. M : Il y a bien quelqu' un qui a choisi pour nous ? H : Il faut partir à sa recherche ! M : A la recherche du sauveur ? H : Non à la recherche de celui qui a choisi pour nous . M : Tu débloques complètement ! Qu’ est-ce qu’ on en a à foutre, de celui qui a choisi cette merde pour nous ? Maintenant il faut trouver celui qui va nous sortir de là ! Le sauveur ! Tu comprends, le sauveur ? H : Oh ! Ça va, c’ était juste pour savoir s’il nous connaissait, avant de faire ce putain de choix ? M : Mais tu dérailles le bougnoule ? Qui a envie de nous connaître ? Hein, qui ? Avec Rachid Faratou, Abdelhamid Gandouz, Mohamed El Kadi, Andréa Bellagamba, Vanessa Crasset, Anne Pagel, Cécile Pawlowski, Jessica Willocq / assistanat Jean-Bastien Tinant
Récits d’Origines Depuis le début, le projet de création de La vie au bord du puits s’accompagne d’un autre projet, celui d’un atelier d’écriture et de jeu autour de la question des origines. Aujourd’hui 19 participants, d’origine belge, mais aussi polonaise, vénézuélienne, juive, italienne,... ont travaillé en collaboration avec Alain Cofino Gomez, écrivain et animateur d’ateliers d’écriture. Partage de récits d’origines, découverte de la part la plus intime qui se reflète dans les textes de chacun, histoires vraies ou réinventées, ils ont chacun écrit « un bout » de leur histoire. Aujourd’hui, avec la pédagogue et conteuse Marie-Rose Meysman et Candy Saulnier, assistées d’Hélène Cordier, ils préparent le terrain de la représentation. La mise en mots de ces paroles vivantes pour le théâtre prendra la forme d’une veillée : La veillée des origines.
Avant ma cousine de Pabianitz elle s’appelait Rifke. Maintenant elle s’appelle Rifke Rosenblum. Rosenblum. C’est con, j’ai l’impression que j’entends les roses chanter. Vous les entendez chanter ? Rooosenblum. C’est pas juste. Moi aussi j’aurais voulu avoir des fleurs dans mon nom. Rosenblum ! Ce nom-là il était pour moi. (A un homme du public) : - Bonjour Monsieur. Je m’appelle… Sarah…Rosenblum. Quel joli nom. Et c’est ma cousine Rifke qui est partie avec. Et puis aussi, c’est la faute à ma tante Tsyvia. Parce que Pessah approchait, alors j’ai dû rester plus longtemps pour l’aider à faire les matzes. Vous savez (j’en sors un morceau de ma poche), les matzes. (J’en mange un bout. Je vais tendre le reste à un homme du public). Vous en voulez un bout ? Alors, ça vous plaît ? Vous mangez ça avec du shmaltz et du sel, mvou ! Mais le problème avec le shmaltz c’est que comme je suis un peu maladroite je fais tout le temps tomber mes morceaux de matzes par terre. Et quand un matze tombe à terre, logiquement, il tombe toujours du côté où il y a le shmaltz. Alors j’en ai eu marre je mets plus de shmaltz sur mes matzes. Extrait du texte de
Lara Erlbaum
Dirigé par Candy Saulnier, en collaboration avec Alain Cofino Gomez, Marie-Rose Meysman et Hélène Cordier. Avec Patrick Grabarek, Ema Soledad, Widiane Doudouh, Lara Erlbaum,
Soline de Laveleye, Michel Villee, Manu De Loeul, Annick Cornette, Aurélie Van Gucht, Isabelle de Burbure, Sylvie Bourguignon, Claire Bernis, Jean-Claude Valère-Gilles, Alexander Vivas, Julie Buisson, Evangelos Rassos, Delphine Huysegoms, Alain Chague.
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Mini-Ontmoetingen Publieke vertoningen van de twee workshops gehouden in Océan Nord door Amid Chakir en Candy Saulnier. 12-13-14 december 2008 Toegang gratis
Résidence Provisoire Herneming van de workshop begeleid door Amid Chakir en voorgesteld in het kader van onze 4èmes Rencontres d’Ateliers in november 2007. Het thema van de dubbele straf wordt aangekaart die in het toneelstuk wordt opengetrokken naar vragen rond identiteit. Er wordt vertrokken vanuit getuigenissen en schriftuur om tot een echt theatraal universum te komen. Daaruit werd de fictie Résidence Provisoire geboren, een microcosmos van ex-gedetineerden, personages die geen moord begaan hebben, maar toch niet aan te raden vergrijpen. Het woord wordt ook gelaten aan hen die er het slachtoffer van waren.
Met Rachid Faratou, Abdelhamid Gandouz, Andrea Bellagamba, Anne Pagel, Céline Pawlowski, Jessica Willocq / Assistent Jean-Bastien Tinant
Récits d’Origines Van in het begin van zijn bestaan loopt het creatieproject La vie au bord du puits reeds samen met een ander project : een schrijfatelier en spel rond de vraag naar oorsprong, afkomst, de ‘roots’. Vandaag telt het project 19 deelnemers van Belgische oorsprong, maar ook van Poolse, Venezolaanse, Joodse, Italiaanse,…. die samengewerkt hebben met Alain Cofino Gomez, de schrijver en animator van het schrijfatelier. Verhalen over roots worden gedeeld, op een uiterst intieme manier ontdekt, en dat weerspiegelt zich in ieders teksten. In echte of heruitgevonden verhalen heeft ieder een « stukje » van zijn verhaal geschreven. Nu bereiden ze het terrein voor om het project in een voorstelling te gieten, met de pedagoge en vertelster MarieRose Meysman en de actrice en regisseuse Candy Saulnier, die wordt bijgestaan door Hélène Cordier. Deze levende woorden zullen voor het theater de vorm krijgen van een avondbijeenkomst : La veillée des origines .
Door Candy Saulnier, in samenwerking met Alain Cofino Gomez, Marie-Rose Meysman en Hélène Cordier. Met Patrick Grabarek, Ema Soledad, Widiane Doudouh, Lara Erlbaum, Soline de Laveleye, Michel Villee, Manu De Loeul, Annick Cornette, Aurélie Van Gucht, Isabelle de Burbure, Sylvie Bourguignon, Claire Bernis, Jean-Claude Valère-Gilles, Alexander Vivas, Julie Buisson, Evangelos Rassos, Delphine Huysegoms, Alain Chague.
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Un fils de notre temps A partir du roman d’
Ödön von Horváth
Mis en scène et adapté par Coline Struyf Une création de LULU
Cie
20-31 janvier 2009 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi)
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Le roman Un fils de notre temps relate le destin d’un jeune chômeur désoeuvré face à l’avenir, qui décide de s’engager dans l’armée pour échapper à la misère. Blessé lors de l’invasion d’un état voisin, il se voit écarté de la carrière militaire. Invalide, tous ses espoirs s’effondrent. Redevenu un garçon aux contours indéfinis qui ne sait ni aimer, ni prendre de décisions, il replonge dans les angoisses de sa vie antérieure et se rattache à une rencontre furtive faite dans le passé, celle d’une fille croisée un instant à la foire… Chef-d’œuvre de maîtrise littéraire, ce roman est à la fois une leçon de simplicité, d’intensité et de force. Achevé en 1938, peu avant la mort de l’auteur, il nous éclaire par son extraordinaire perspicacité : pas un mot de trop, pas un épanchement de sentiment facile et, en même temps, une langue riche, poétique. Tel un observateur qui capte les couleurs authentiques de la vie quotidienne, Horváth nous parle du glissement de la société allemande de la République de Weimar vers le nazisme et le Troisième Reich.
Tout cela ne fournissait que le matériau pour montrer encore une fois cette bataille titanesque entre l’individu et la société, cet éternel massacre sans espoir d’apaisement…
Ödön von Horváth
Conscient des dangers du nazisme et contraint lui-même à l’exil, cet auteur de langue allemande dresse un tableau sans appel d’une idéologie fondée sur le dédain, dont le système de pensée efface toute individualité pour mieux la diluer dans la masse. Le sursaut du héros l’entraîne dans le crime et la mort, preuve qu’on n’échappe pas à son époque.
Le fils : (…) Ça commence comme ça, avec un gars, et il va s’engager dans un groupe de combattants armés… pour combattre quoi ? Dans ma tête c’est juste plein de conneries… J’ai l’impression sordide que je suis dans une voiture, que je roule vite, je sais, trop vite…les fenêtres sont ouvertes. Et vous tous, le monde entier, vous êtes montés dans la même voiture que moi… Une belle grande voiture à rallonge. Une voiture fantôme. Et vous savez quoi, au bout de la route, il y a un mur, oui, oui, oui (il rit bizarrement mais pas trop bizarrement). Je ne peux pas continuer comme ça. Il faut que quelque chose s’arrête. N’importe quoi… Juste que ça s’arrête… Les gens sont aveuglés. On est tous aveuglés là. Les yeux crevés avec le vent sur le visage, comme ça tu vois. (Il rit). Ne pas faire marche arrière. (Il rit). Pourtant, on roule droit dans le mur(…) Nous allons donner l’occasion à ceux qui le veulent, d’appuyer sur le frein. Et ceux qui nous insultent, ceux qui ricanent quand ils nous voient, j’aimerais bien être là, au moment du choc quand des milliers d’éclats de verre viendront se figer dans leur peau, quand la ceinture de sécurité brisera leurs côtes, clavicules, bras et jambes peutêtre. Vous savez le bruit que font les os quand ils se brisent ? Le combat est une loi de la nature. Les grands animaux mangent les petits animaux. Moi je veux manger, c’est tout. Extrait de Un fils de notre temps
Le projet L’adaptation à la scène de ce roman est portée par Coline Struyf, metteure en scène. Sa réécriture tend à rendre un univers inquiétant « où l’on pense toujours savoir où l’on pose le pied, jusqu’à ce que le sol se dérobe et révèle l’étrangeté du quotidien ». La perception que le fils a des évènements change le regard qu’il y pose et l’écriture s’empare de cette subjectivité. D’autre part, les personnages semblent manquer de mots pour s’exprimer, leur langage est pauvre, les évènements prennent corps hors du bruit de la parole, à l’intérieur des silences, quand on se tait « parce qu’on ne sait plus quoi dire ou comment le dire ». Traversée dans une ville : de la foire au café, à l’hôpital, aux rues, à la place, au boulevard. Défilement du monde. Le spectateur est confronté à une avancée. Comme lorsqu’on regarde les paysages par la fenêtre d’un train. Quelque chose défile toujours à travers la fenêtre : le vent, les nuages, les feuilles des arbres et surtout la neige, cette neige qui apparaît régulièrement pour nous imposer le temps qui passe, toujours, l’hiver, cette froideur et ces nuits trop longues qui semblent ne jamais vouloir finir.
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J’écris des tragédies qui ne sont comiques que par leur « humanité ». Ödön von Horváth cité par Heinz Schwarzinger, in Ödön von Horváth, repères Acte Sud – Papiers, 1992, Paris. Ce roman m’a fait l’effet d’une décharge, une écriture simple, mettant en lumière à travers le destin d’un jeune homme, la confrontation constante des êtres à leurs identités et à la société. Rien dans ce récit ne me semble étranger. Pourtant Horváth parle ici de l’Allemagne nazie. Il témoigne à travers le portrait d’un fils de son temps du désarroi auquel répond le mouvement fasciste. Si j’ai choisi de parler du destin d’un jeune homme en 1938 c’est qu’au-delà de certaines caractéristiques qui font « époque », l’essence du roman parle d’une incapacité à se définir à l’intérieur d’une société qui semble ne plus offrir d’avenir possible. De se définir et donc aussi de définir l’autre, la relation à l’autre : l’amitié, l’amour, la haine. Il y a chez ce fils une grande confusion. L’écriture de l’adaptation n’a donc pas juste été un transfert du livre à la scène mais une vraie réflexion sur comment traiter ces questions aujourd’hui à travers la trame narrative d’Horváth. Je ne cherche pas ici à trouver une réponse à la confusion et à la violence que porte en lui le personnage principal, je tente de donner corps à ses doutes. Dès lors dans ce spectacle tout participe à l’exploration de ce trouble: les acteurs, bien entendu, mais également le son, la lumière, l’espace scénique et la vidéo. C’est toute une équipe qui va s’atteler à donner corps aux errances, aux courses à en perdre haleine et aux perditions de ce Fils d’un autre temps qui devient le nôtre. Coline Struyf
samedi/zaterdag
24 janvier/januari Journée-Rencontre /Ontmoetingsdag Programme en cours d’élaboration in het kader van de voorstellingen
Avec / met
Philippe Grandhenry, Vincent Hennebicq, Mathilde Lefèvre, Aline Mahaux, Luc Schiltz Mise en scène / Regie Coline Struyf Assistanat mise en scène / Assistent regie Cecile Goossens Conception son / Geluid creatie Brice Cannavo Lumière / Licht Colin Legras Costumes / Kostuums Claire Farah Conception video / Videocreatie Tomas Matauko Assistanat mise en scène / Assistent regie Cecile Goosens Assistance scénographie / Assistent decorontwerp Sophie Carlier Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française, service du Théâtre, CAPT
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Un fils de notre temps Naar de roman van Ödön von Horvath Bewerking en regie van Coline Struyf Een creatie van LULU Cie 20-31 januari 2009 om 20u30 behalve op woensdagen om 19u30 Geen voorstellingen op zon- en maandagen Un fils de notre temps vertelt het relaas van een jonge werkloze die besluit in het leger te gaan om aan de ellende te ontsnappen. Hij raakt echter gewond en moet zijn militaire carrière stopzetten. Hij wordt opnieuw de jongen die hij was, niet in staat om van iemand te houden of om beslissingen te nemen. Geconfronteerd met de angsten van zijn vroegere leven, klampt hij zich vast aan een ontmoeting die hij ooit had met een meisje op een kermis … Deze roman is een meesterwerk in literaire virtuositeit en een les in eenvoud, intensiteit en kracht. Voltooid in 1938, kort voor de dood van de auteur, verlicht hij ons door zijn buitengewone scherpzinnigheid. In dit verhaal lijkt niets me vreemd. Nochtans praat Horváth over het nazi-Duitsland. Hij getuigt doorheen het portret van een jongen van zijn tijd de verwarring waarop de fascistische beweging antwoord biedt. Ik heb ervoor gekozen om over het leven van deze jonge man uit 1938 te spreken omdat de essentie van de roman, naast enkele specifieke historische kenmerken, spreekt over de onmogelijkheid zich te definiëren binnen een maatschappij die geen toekomst meer lijkt te bieden. De bewerking was dus meer dan een overgang van schrift naar toneel, maar ook een ware bespiegeling over hoe deze vragen vandaag aan te pakken, doorheen de verhaallijn van Horváth.
Coline Struyf
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MARS d’après
Fritz Zorn
Un projet de
Ad Hominem asbl
D.Laujol
Une création de
Denis Laujol
3-14 mars 2009 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi )
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Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé, et seul.
Fritz Zorn
Le dernier cri d’un jeune homme de la meilleure société, bien sous tous rapports, élevé dans le culte de l’harmonie et de la tranquillité, dans le refus du conflit et de toute forme de friction, privé du même coup de tout contact réel avec quiconque, sans amis et sans amours, finalement étouffé par la dépression et par un cancer de la gorge qu’il attribue à toutes les larmes qu’il n’avait pas pleurées dans sa vie ; son âpre lutte, au seuil de la mort, vers la clarté; et puis sa révolte, intacte, comme un diamant brut, une petite victoire au cœur de l’immense défaite. L’histoire d’une résurrection. Un formidable appel à la vie, lancé vers nous, du fond du gouffre. Fritz Zorn est un pseudonyme, celui de Fritz Angst. C’est un peu plus qu’un pseudonyme. Angst signifie peur, et Zorn, colère. Fritz Angst est mort le jour-même où il a appris la publication de son livre ; il avait 32 ans. Fritz Zorn vit toujours. Mars, dieu païen de la guerre et de l’agression, est aussi le dieu de la force créatrice, du renouveau et du printemps.
La chose la plus intelligente que j’aie jamais faite, c’est d’attraper le cancer.[…] Sans doute considère-t-on la mort comme une chose peu réjouissante. Toutefois si l’on considère que même aujourd’hui, il y a encore des gens qui se glorifient de mourir pour Dieu, la patrie capitaliste et ses trusts, on ne peut qu’en venir à la conclusion qu’il y a des raisons de mourir plus bêtes que le manque d’amour. Je crois que ce n’est pas la pire cause de mort. Fritz Zorn J’ai découvert Mars en juin 2002, interprété par Jean-Quentin Châtelain, au Centre Culturel Suisse, à Paris. Depuis lors, l’envie de monter ce texte ne m’a pas quittée. Ce qui m’a frappé tout d’abord, c’est l’actualité du propos ; même si Zorn se refuse à écrire un traité politique, son texte résonnait comme une réponse cinglante à l’air du temps. En cette période de trouille généralisée, post-11septembre, juste après des élections qui avaient vu l’extrême- droite au second tour en France, on ne parlait plus que d’insécurité, de retour à l’ordre moral, de repli sur des valeurs tout à fait bourgeoises, même si le mot n’est plus à la mode; on ne peut pas vraiment dire que la situation ait aujourd’hui beaucoup évolué…
Fritz Zorn
J’affirme que le fait que l’on m’a exterminé continuera à couver sous la cendre, et finira par provoquer la ruine même du monde qui m’a exterminé.[…] Une société dont les enfants meurent d’incarner parfaitement cette société n’en a plus pour longtemps. […]Je suis le déclin de l’Occident. Fritz Zorn C’est de cet aspect politique, sociétal, du texte qu’est venue ma première idée de mise en scène. Et si, pour souligner le fait que Zorn est atteint du mal dont tout le monde souffre plus ou moins dans notre société actuelle, sa parole était portée non par un seul acteur, mais comme chez les Grecs, lorsque le théâtre servait à débattre des problèmes de la cité, par un chœur, dans un rapport très simple et très frontal au public, en évacuant toute incarnation, naturalisme et pathos ? Bien entendu, Mars est aussi une histoire individuelle, celle du combat ultime d’un homme avec sa vie, avec sa vérité, aussi amère soit-elle ; c’est pourquoi ma mise en scène interrogera aussi le rapport intime que nous (acteurs, spectateurs) pouvons entretenir à ce texte. Sur le plateau, nous tâcherons de répondre à l’intransigeance de Zorn par une même nécessité dans le jeu ; c’est sur ce critère que j’ai choisi les acteurs, parce que je pressens chez eux une intimité possible avec ce texte, sachant qu’il sera parfois nécessaire de rire, par exemple, ou de faire des choses très bêtes… Lorsque j’ai dit de moi que j’avais des difficultés d’amour, l’expression était à peu près aussi juste que si j’avais dit de quelqu’un qu’il avait des difficultés de forme après être passé sous un rouleau compresseur. A travers ce kaléidoscope d’acteurs, voir ce texte, au-delà de ses aspects politiques ou psychanalytiques (Mars est un cas d’école), au-delà du désastre, de la dépression, de la solitude, comme une exhortation à vivre, et à aimer, vite. Mars est un récit initiatique, un texte essentiel, sa lecture est une expérience, parfois éprouvante d’ailleurs, et tout l’enjeu de le porter au théâtre est là : Zorn a appris à ses dépens que dans la vie il n’y a pas de répétitions, pas de seconde représentation, et c’est cette sensation d’urgence que je voudrais faire partager sur scène, cette priorité absolue des élans vitaux sur tout ce qui peut les entraver, que ce soit dans la société ou à l’intérieur de soi. En cela, oui, c’est un texte révolutionnaire. Et puis poser la question : et vous, vous vous en sortez comment ?
Denis Laujol
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samedi/zaterdag
7 mars/maart Journée-Rencontre /Ontmoetingsdag Programme en cours d’élaboration in het kader van de voorstellingen
Avec / Met
Adriana Da Fonseca, Yann Frouin, Marie Kremer, Florence Minder, Benoît Piret, Sophie Sénécaut, Vincent Sornaga, Baptiste Sornin Mise en scène / Regie Denis Laujol Assistanat mise en scène / Assistent regie Julien Jaillot Lumière / Licht Patrice Lechevallier Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française, service du Théâtre.
Mars
naar Fritz Zorn Een project van Denis Laujol Een creatie van Ad Hominem vzw 3-14 maart 2009 om 20u30 behalve op woensdagen om 19u30 . Geen voorstellingen op zon- en maandagen Ik ben jong, rijk en geschoold ; maar ongelukkig, neurotisch en alleen. Fritz Zorn Hiermee opent het verhaal van Fritz Zorn, die met Mars niet enkel een autobiografie schreef (afgewerkt in 1976), maar ook een livre-choc, een opzienbarend boek van een onvergetelijke gewelddadigheid die de keerzijde van het paradijselijke Zwitserland blootlegt. De auteur vertelt hoe de opvoeding van zijn burgerlijke familie hem heeft geleid tot een uiterst catastrofale innerlijke eenzaamheid en uiteindelijk een kanker in hem heeft teweeggebracht die deze Zwitserse Duitstalige schrijver op 32-jarige leeftijd fataal werd. Ik ontdekte Mars in juni 2002. Het werd vertolkt door J.Q. Châtelain in het Centre Culturel Suisse in Parijs. Sindsdien laat de behoefte om deze tekst op toneel te brengen me niet meer los. Wat me vooral treft is de actualiteit van de woorden ; zelfs al wil Zorn geen politieke verhandeling schrijven, klinkt zijn tekst als een snijdend antwoord op de tijdgeest van nu. In deze periode van algemene post-11septemberangst, net na verkiezingen in Frankrijk die extreem-rechts in de tweede ronde hebben gebracht, wordt over niets anders gepraat dan onveiligheid, terugkeer naar de morele orde, teruggeplooid op uiterst burgerlijke waarden. Zelfs al is het woord niet meer in de mode, we kunnen moeilijk ontkennen dat de situatie vandaag niet veel geëvolueerd is… Het is vanuit dit politieke, maatschappelijke aspect dat mijn eerste idee voor de regie opgekomen is: om te onderstrepen dat Zorn “getroffen werd door een kwaal waaraan iedereen in onze huidige maatschappij meer of minder lijdt” dacht ik zijn woorden niet enkel door een enkele acteur te laten spelen, maar, zoals bij de Grieken waarbij theater diende om te discussiëren over de problemen van de stad, door een koor, in een zeer eenvoudige en directe band met het publiek, en ontruimt van alle verpersoonlijking, naturalisme et pathos. Denis Laujol, regisseur
Mars is zo’n boek dat je leven verandert, dat lijden transformeert in een manier om de urgentie te voelen om te leven, dat ons confronteert met het idee van de dood die ons allen dwingt de fundamentele vragen te stellen : Hoe leven ? Heb ik geleefd ? Kan ik er iets aan veranderen ?
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4.48 Psychose Sarah Kane Mise en Scène : Isabelle Pousseur Avec : Véronique Dumont et Catherine Salée Spectacle nominé aux Prix du Théâtre 2007-2008 comme meilleur spectacle, meilleure interprétation (Véronique Dumont et Catherine Salée) et meilleure scénographie (Michel Boermans)
MB
REPRISE
21 avril - 9 mai 2009 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanches et lundis)
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Je n’ai jamais écrit que pour échapper à l’enfer – et ça n’a jamais marché – mais une fois qu’on est arrivé au bout et qu’on prend le temps de regarder une chose qu’on a terminée et qu’on se dit : « c’est l’expression la plus parfaite de cet enfer que je ressentais », alors ça en valait peut-être la peine. Interview de Sarah Kane in Love me or kill me – Sarah Kane et le théâtre, Graham Saunders. 4.48 Psychose est un texte sans personnage, cette oeuvre posthume de Sarah Kane révèle cependant en son sein un dialogue évolutif entre un médecin et sa patiente et, plus fondamentalement, entre la médecine et la littérature. Mais la pièce parle aussi d’amour, d’un amour exclusivement féminin, passionné et qui avorte de manière tragique. Et de la séparation entre l’âme et le corps. Catherine Salée et Véronique Dumont l’ interprètent incarnant d’un soir à l’autre, une patiente dépressive et son médecin, une amoureuse passionnée et une ombre qui ne peut lui répondre, une « écrivain maudite » confrontée à sa conscience internée et les deux faces d’une même personnalité.
Il ne s’agit pas simplement de travailler sur une sorte de choralité, il ne s’agit pas de se partager le texte. Il faut arriver à quelque chose de trouble, de mental, de fragile aussi. Comme une intériorité « surexposée ». Par ailleurs, une chose à laquelle nous tenons beaucoup c’est à inverser les partitions. D’un soir à l’autre elles échangent leur texte, il y a donc, d’une certaine manière, deux versions du même spectacle. Cette très grande connaissance pour chacune de la partition de l’autre renforce, je crois, au niveau du jeu, l’interpénétration des personnalités des actrices. Cela permet, je l’espère, de rendre concrète et sensible l’impression qu’à certains moments, elles ne sont que les parties plus ou moins disjointes d’une seule personnalité. Isabelle Pousseur
Dans une mise en scène à la blancheur épurée, la langue de Sarah Kane se fait entendre magistralement. Loin des interprétations morbides trop souvent attachées à l’univers de Sarah Kane, Isabelle Pousseur nous propose une lecture lumineuse de cette pièce qui parle, certes, de dépression et de suicide, mais aussi et surtout d’amour et de littérature. Magistralement porté par Véronique Dumont et Catherine Salée, le texte de Sarah Kane nous frappe de plein fouet. Sans violence ni hystérie. Jean-Marie Wynants, le Soir, 20 mars 2008
Une pièce profondément noire qu’illuminent la mise en scène limpide d’Isabelle Pousseur, la scénographie étonnante et efficace de Michel Boermans, le jeu engagé des actrices. Un spectacle puissant et intime, offert chaque soir à une petite cinquantaine de spectateurs.
Marie Baudet, La Libre Belgique, 15 mars 2008
Véronique la mezzo et Catherine la soprano, s’insinuent en nous comme une musique intime de nos contradictions. Car le vrai bonheur de cette mise en scène est ce dialogue réussi de deux actrices avec un public restreint à qui elles tendent un miroir et offrent une intime communion sans pathos. Christian Jade, La Première RTBF, 14 mars 2008
ATTENTION pas de Journée-Rencontre / geen Ontmoetingsdag ! 22
Véronique Dumont, Catherine Salée Mise en scène / Regie Isabelle Pousseur Scénographie / Ontwerp Michel Boermans Lumière / Licht Nicolas Sanchez Assistanat mise en scène / Assistent regie Guillemette Laurent Direction technique / technische directie Christine Grégoire Mouvement / Beweging Filipa Cardoso Costumes / Kostuums Natacha Belova Avec / Met
Régie / technische leiding Ronan Bethuel
Traduction / traductie
Evelyne Pieiller
Une création du Théâtre Océan Nord.
4.48 Psychose
(herneming)
Sarah Kane
21 april - 9mei 2009 om 20u30 behalve op woensdagen om 19u30 . Geen voorstellingen op zon- en maandagen De omstreden toneelschrijfster Sarah Kane, die een korte en bliksemende carrière kende, draagt sinds haar dood een parfum van schandalen met zich mee. Na briljant afgestudeerd te zijn aan de universiteiten van Bristol en Birmingham, benut ze ten volle haar theateropleiding en begint haar eerste stukken te schrijven. Blasted was, in 1995, een hevige schok in het Engelse theaterlandschap. Het stuk werd gehoond door de pers die zover ging de schrijfster als een gekkin af te schilderen. Deze mislukking betekende echter niet het einde van de ongebreidelde creativiteit van Sarah Kane, en ze schreef Phaedra’s love, Cleansed, Crave en 4.48 Psychosis. Op een avond in februari joeg Sarah Kane zichzelf de dood in. Haar verdwijning in sinistere omstandigheden draagt bij aan haar aura. Sinds haar dood erkennen journalisten en andere professionelen haar onjuist te hebben beoordeeld. Eerst waren er de twee actrices die samen iets wilden doen. Ze kwamen naar mij en het eerste wat ik in mijn notaboekje schreef was: Véronique en Catherine: HET TRAGISCHE GENRE, DE WAANZIN. Na enig nadenken leek de keuze voor een tekst van Sarah Kane me evident. 4.48 PSYCHOSIS is een tekst zonder personages of, om het anders te stellen, waarvan men niet weet voor hoeveel personen hij is geschreven. Maar hij houdt een dialoog in – tussen een dokter en zijn patiënt- die fungeert als de dramatische kern van het stuk. Meer dan enkel een dialoog te zijn tussen twee mensen, weerspiegelt dit ook de fundamentele dialoog tussen geneeskunde en literatuur. Een derde dualiteit die daarin schuilt is de scheiding van de ziel en het lichaam. Zo werd de keuze om de tekst tussen twee actrices te verdelen een evidentie. Des te meer omdat 4.48 PSYCHOSIS over de liefde praat, over het gebrek aan liefde, over de vraag naar liefde, over de leegte wanneer de liefde ontbreekt. En hoewel ik denk dat Sarah Kane alles openliet, voel ik intuïtief aan dat deze liefde vrouwelijk MOET zijn. Niet om God weet welke biografische waarheid te respecteren, maar omdat de tekst op zo’n manier geschreven is dat wij ons erin KUNNEN herkennen. Sowieso. Dit is de reden waarom Catherine Salée en Véronique Dumont met zijn tweeën 4.48 PSYCHOSIS van Sarah Kane zullen vertolken. Om beurten kruipen ze in de rol van de depressieve patiënte, van de dokter, van de minnares die beschikt over een buitengewone kracht en van een schaduw die daar niet aan kan beantwoorden, van een « écrivain maudite » die wordt geconfronteerd met haar « innerlijke bewustzijn », twee zijden van eenzelfde gespleten persoonlijkheid maar ook, uiteindelijk, de incarnatie van de keuze voor theater als ultieme einde, van het theater als graf en van zelfmoord als een GAVE, als definitief verbond met het publiek.
Isabelle Pousseur
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Et Blanche aussi De et par
Félicie Artaud et Aurélie Namur
Une création des compagnies Les Nuits Claires et Agnello Crotche
26 mai > 6 juin 2009 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi)
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« Un jour, Une princesse, Un palais » Blanche est parfaite. Son palais, entouré de murs invisibles. Sa vie, une (longue) suite de rituels muets et solitaires. Dans le palais de Blanche, tout est fermé, verrouillé, cadenassé. Alors comment s’étonner qu’un jour la voix s’échappe, le corps déraille, et que sous la poussée des éléments le palais explose. Et Blanche aussi est un conte. Il emprunte un décor connu, un style enchanteur… Pour mieux parler d’une révolution. Comment la vie immuable et parfaite de la princesse va progressivement s’effriter, comment Blanche passera de la pureté à l’impureté en se confrontant au monde... Voilà les thèmes qui tissent ce récit. Nous avons voulu un décor immatériel, entièrement figuré par la lumière, un théâtre reposant avant tout sur le corps, un langage à la fois charnel et codé. Le corps toujours y est métaphorique de l’âme, il est langage, il exhibe les symptômes, les pulsions. Au spectateur la charge de les interpréter… En cela, Et Blanche aussi est aussi un récit ouvert, où chacun peut s’identifier. Félicie Artaud
Quand elle entrait dans la salle secrète, elle était toujours intimidée. Puis finalement, elle se laissait aller à toutes sortes de métamorphoses. Elle devenait un homme, un arbre, un objet sexuel. Enfin, elle se prêtait à toutes sortes d’expérimentations inavouables. Elle s’entraînait à douter de son existence, puis à se divertir, puis à perdre l’équilibre, puis à se sentir possédée. Quand la princesse sortait, elle avait tout oublié, et la vie reprenait son cours normal dans le Palais. Bien sûr la salle secrète était secrète, elle n’en aurait parlé à personne. A qui en aurait-elle parlé d’ailleurs, elle vivait seule… Extrait du spectacle
Assise sur le côté de la scène, Félicie Artaud nous conte le destin de Blanche, princesse muette à l’âme immaculée et à la sagesse immense, enfermée dans un palais de lumière. Au fil du récit, Aurélie Namur, dans son kimono blanc, donne vie et gestes à cette marionnette impeccable et à ses journées de métronome. Vient alors le moment qu’on préfère : la déconstruction du mythe. Etouffant dans sa propre perfection, la princesse va trouver dans une salle secrète une échappatoire à ses pulsions les plus inavouables avant de découvrir la parole dans une comique logorrhée et se laisser mourir de honte pour enfin renaître et découvrir le monde. Morale de l’histoire : on ne peut habiter cette terre qu’en se confrontant à sa réalité. Catherine Makereel, Le Soir, le 11 janvier 2008 Vous avez dit japonais? Dans ce projet, Aurélie et moi voulions que le corps soit central. Trouver le vocabulaire gestuel d’un personnage, en faire une partition exacte et riche qui soit porteuse de sens, d’humour et d’émotions, voilà tout le projet. L’univers de la princesse s’est imposé à nous sous le terme « japonisant » avec toute la distance et l’humour que le mot peut comporter. La princesse a de longs cheveux noirs, porte un kimono, marche en glissant sur le sol, comme elle a vu faire les geishas, se réveille au son d’une musique japonaise, et même sa transe a quelque chose de japonais. Elle est belle et hiératique, ses émotions sont contenues et raffinées. Et ce faisant, nous accusons le trait. Elle mange un peu trop délicatement, elle se déplace de manière un peu trop figée. Si cet excès de délicatesse amuse, il dérange aussi. Cet emprunt au style japonais nous permet de donner à la princesse la grâce qu’il lui faut, mais il accuse aussi le caractère stérile de sa vie. Car ce code qui raconte la maîtrise de la princesse n’est là que pour se fissurer au fur et à mesure du spectacle. Le corps poli et policé de la princesse va céder sous la poussée du désir, des pulsions. En fin de compte, ce vocabulaire oriental n’est proposé que comme point de départ, afin qu’il dialogue ensuite avec la chair, la sauvagerie, l’érotisme. Ainsi la forme dialoguera avec le brut, l’élégant avec le déjeté. Voilà pourquoi tout, dans le palais de Blanche, est «japonisant», sans être japonais. Et la princesse n’a évidemment jamais mis les pieds au pays de Mishima.
Félicie Artaud
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samedi/zaterdag
30 mai /mei Journée-Rencontre /Ontmoetingsdag Programme en cours d’élaboration/ in het kader van de voorstellingen
Texte / Tekst
Aurélie Namur
Mise en scène, dramaturgie, collaboration à l’écriture / Regie, dramaturgie, samenwerking tekst Félicie Artaud
Interprétation / Vertolking Aurélie Namur (la Princesse / de Prinses), Félicie Artaud (la Conteuse / de Vertelster) Collaboration artistique / Artistieke samenwerking Sophie Leso
Costumes / Kostuums Geneviève Joris
Création lumière / Lichtcreatie Dimitri Joukovsky
Décor sonore / Geluidsdecor Antoine Blanquart
Diffusion / Verdeling My-Linh Bui
Un accueil du Théâtre Océan Nord Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française Wallonie Bruxelles, Service du Théâtre. Une coproduction du Théâtre de la Grande Ourse, Scène conventionnée de Villeneuve lès Maguelone. Avec le soutien de l’ONDA (France), du Jeune Théâtre National (France), du Théâtre de la Galafronie (Bruxelles), de la Mairie de Paris (Jeune Talent 2007 spectacle vivant), du Théâtre-Studio d’Alfortville.
Et Blanche aussi
Van en door Félicie Artaud en Aurélie Namur Een creatie van compagnie Les Nuits Claires en van de compagnie Agnello Crotche 26 mei - 6 juni 2009 om 20u30 behalve op woensdagen om 19u30 Geen voorstellingen op zon- en maandagen Blanche is perfect. Haar paleis wordt omgeven door onzichtbare muren. Haar leven is een lange aaneenschakeling van stille en eenzame rituelen. In het paleis van Blanche is alles gesloten, vergrendeld, afgeschermd. Het hoeft dus niet te verbazen dat op een dag de stem wil ontsnappen, het lichaam wil ontsporen, en dat door de dwang der elementen het paleis ontploft. Et Blanche aussi is een sprookje voor volwassenen. De toon van het verhaal is bewust « naief » en contrasteert met de hevigheid van Blanches gevoelens. Het onveranderlijke en perfecte leven van de prinses brokkelt langzaam af en Blanches kuisheid verandert in complete zedeloosheid wanneer ze de confrontatie aangaat met de wereld... Deze thema’s maken het weefsel uit van het sprookje. Wij wilden een immaterieel decor dat helemaal wordt uitgebeeld door licht, een theater dat vóór alles berust is op het lichaam, een taal die zowel lijfelijk als gecodeerd is. Het lichaam als metafoor van de ziel ís taal en laat de symptomen zien, de verzuchtingen. Aan de kijker om ze te interpreteren… Et Blanche aussi is daarom ook een open verhaal, waarin iedereen zich terugvindt.
Félicie Artaud zit aan de rand van het podium en vertelt ons het verhaal van Blanche, een zwijgzame prinses met een smetteloze ziel en een immense wijsheid, die opgesloten zit in een kasteel van licht. Aurélie Namur geeft in haar witte kimono leven en beweging aan deze onberispelijke marionet en aan haar metronome dagen. Dan komt ons favoriet moment : de deconstructie van de mythe. Stikkend onder haar eigen perfectie gaat ze in een geheime kamer een uitvlucht zoeken voor haar schandelijke driften en vindt daarna het woord terug in een komische stortvloed aan woorden. Ze laat zich ten onder gaan aan schaamte en komt uiteindelijk opnieuw tot leven om de wereld te ontdekken. Moraal van het verhaal : we kunnen enkel op deze aarde bestaan door de confrontatie aan te gaan met de werkelijkheid. C.Makereel, Le Soir, le 11/01/2008
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Théâtre Océan Nord : le quartier
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Extérieur Rue Film long-métrage, fiction/documentaire, réalisé et mis en scène par
Anne Closset et Carmen Blanco Principal, en co-écriture avec
les habitants de la rue Vandeweyer à Schaerbeek.
10-11-12-13-14 mars 2009 Première partie de soirée
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Animé d’un idéal à la fois créateur et relationnel, le Théâtre Océan Nord est heureux de pouvoir participer à ce projet avec les habitants de la rue. En partenariat avec les Halles de Schaerbeek et le Centre Culturel de Schaerbeek, il diffusera les premières projections de ce film en mars 2009.
EXTERIEUR RUE est né du désir des habitants de réaliser un film long-métrage qui s’intéresserait à la vie de la rue. La rue Vandeweyer demeure le reflet de l’histoire de l’Europe en général et de la Belgique en particulier. Elle représente un parfait exemple du multiculturalisme bruxellois : un microcosme de nationalités et de générations issues de toutes les couches de la société et qui vit dans un équilibre fragile entre deux pôles très dynamiques du quartier : la chaussée d’Haecht et la rue de Brabant. EXTERIEUR RUE raconte l’histoire d’un groupe d’habitants qui se questionnent et se confrontent à des situations particulières de leur rue, à certains de leurs voisins, à un quotidien qu’ils voudraient plus harmonieux. Le processus d’écriture et de réalisation du film que nous mettons en place répond à la singularité du projet où l’expérimentation trouve une place et développe un propos artistique. Ce film est donc élaboré dans une démarche expérimentale et dans un processus de type « work in progress » avec les habitants. Il ne s’agit pas ici de structurer le travail de manière classique, en écrivant le scénario avant le tournage mais, en cohérence avec notre démarche, de proposer une structure de narration minimale, un cadre clair, qui laisse de la place à l’imprévu, à ce qui pourrait se révéler. Ce projet de création cinématographique trouve son ancrage dans une démarche sociopolitique. A l’heure où une certaine mondialisation pousse l’individu dans un isolement social, il nous semble important de proposer un projet de création qui questionne les liens de proximité, renoue avec une démarche collective et ouvre les frontières de ce que nous connaissons ou croyons connaître. Carmen Blanco / Anne Closset
Ce projet fait suite à une expérience singulière et très intense, INTERIEUR RUE initiée en 2006 dans le cadre du projet de quartier «Voisins», et réalisé avec les habitants de la rue Vandeweyer et de la rue Thieffry. Il fut diffusé notamment lors de nos 4èmes Rencontres d’Ateliers en novembre 2007. Le public a déjà pu découvrir une première étape de ce nouveau projet au Théâtre Océan Nord en avril 2008 et aux Halles de Schaerbeek en juin 2008. C’est à présent, la totalité de cette aventure que nous vous proposons de visionner en mars 2009.
Réalisation, direction artistique et mise en scène / Productie, artistieke leiding, regie
Anne Closset - Carmen Blanco Principal Anja Louisa Desmet, Marie-Claude Lacroix, Jessica Willocq, Xavier Guilmin, Saïda Lahbi, Sakina Dhif, Patrick et Joséphine Brasseur, Ilse Simoens, Catherine Leriche, Mona Molitor, Béatrice Mbal Joumen, Jean Jacques Okoma, Abbas Atmaca, Abdel et Mounia, Alain et Marie Tully, Nicolas Sanchez, Julie Fauchet, Khea Brahim, Fatia Eeyedri, et de nombreux enfants. Avec / met
Une production du CVB, en co-production avec les Halles de Schaerbeek. En partenariat avec le Théâtre Océan Nord et la Centre Culturel de Schaerbeek.
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Extérieur Rue
Langspeelfilm, fictie/documentaire, gerealiseerd en geregisseerd door
Anne Closset en Carmen Blanco Principal, in gezamenlijk schrijven met de
bewoners van de Vandeweyerstraat te Schaarbeek. 10-11-12-13-14 maart 2009 Eerste deel van de avond Dit project volgt op een bijzondere en heel intensieve ervaring, INTERIEUR RUE, dat van start is gegaan in 2006 in het kader van het wijkproject « Voisins », gerealiseerd door de bewoners van de Vandeweyer- en Thiéfrystraat. De film werd vertoond tijdens onze 4èmes Rencontres d’Ateliers in november 2007. Het publiek kon reeds de eerste fase van dit nieuwe project in Theater Océan Nord ontdekken in april 2008 en in de Hallen van Schaarbeek in juni 2008. Nu kunnen wij u het geheel van dit avontuur presenteren in maart 2009. EXTERIEUR RUE is geboren vanuit het verlangen van de bewoners om een langspeelfilm te realiseren over het leven van de straat. De Vandeweyerstraat heeft de geschiedenis in zich van Europa in het algemeen en van België in het bijzonder. Ze is een perfect voorbeeld van de typisch Brussels multiculturaliteit : een microcosmos van nationaliteiten en generaties uit alle verschillende lagen van de samenleving die in een wankel evenwicht leeft tussen twee heel dynamische polen van de wijk : de Haachtsesteenweg en de Brabantstraat. Theater Océan Nord, dat zijn bezieling vindt in een ideaal dat zowel creaties als banden schept, is blij te kunnen deelnemen aan dit project met de bewoners van de straat. In samenwerking met de Hallen van Schaarbeek en het Cultureel Centrum van Schaarbeek zal Theater Océan Nord de eerste vertoningen van de film geven.
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Théâtre Océan Nord : Animations / Ateliers Cette saison encore, le Théâtre Océan Nord vous propose plusieurs compléments aux spectacles qui permettront aux jeunes et moins jeunes de profiter au mieux de chaque représentation.
Animations Projets concernés : Affaire d'âme - Un fils de notre temps - Mars Durée : environ une heure Lieu : dans votre institution Intervenants : Florence Schennen / Anne D’hond, animatrices du Théâtre Océan Nord, accompagnées généralement d’un membre de l’équipe artistique. Public : animation destinée au public associatif et scolaire et appropriée à chaque spectacle dans une optique didactique.
Participation : gratuite Quand : sur rendez-vous avec l’animatrice au 02 242 96 89 ou
[email protected]
Ateliers Projets concernés : La vie au bord du puits - 4.48 Psychose - Et Blanche aussi Durée : deux heures Lieu : au Théâtre Océan Nord Intervenants : Candy Saulnier – Isabelle Pousseur – Félicie Artaud/Aurélie Namur Public : spectateurs de tous âges et de tous horizons qui souhaitent expérimenter l’activité créatrice. Participation : gratuite Quand : Séances encore à fixer en fonction du planning des équipes artistiques. Renseignements auprès des animatrices au 02 242 96 89 ou
[email protected]
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Theater Océan Nord : Animaties / Workshops Dit seizoen biedt Theater Océan Nord bij de zijn toneelstukken verschillende randactiviteiten aan die jong en oud optimaal laten genieten van elke voorstelling.
Animaties Betrokken projecten : Affaire d’âme - Un fils de notre temps - Mars Duur : Ongeveer een uur Plaats : In onze instelling Sprekers : Florence Schennen / Anne D’hond, animatrices van Theater Océan Nord, meestal begeleid door leden van de artistieke ploeg.
Publiek : Animatie bestemd voor mensen uit het verenigingsleven en scholen, voor elke voorstelling aangepast vanuit didactisch standpunt.
Deelname : Gratis Wanneer : op afspraak met de animatrice op 02 242 96 89 of
[email protected]
Workshops Betrokken projecten : La vie au bord du puits - 4.48 Psychose - Et Blanche aussi Duur : Twee uur Plaats : In Theater Océan Nord Sprekers : Candy Saulnier – Isabelle Pousseur – Félicie Artaud/Aurélie Namur Publiek : Toeschouwers van elke leeftijd en met de meest uiteenlopende achtergronden die graag een creatieve activiteit willen meemaken.
Deelname : Gratis Wanneer: nog vast te leggen in functie van de planning van de artistieke ploegen. Inlichtingen bij de animatrices op 02 242 96 89 of
[email protected]
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Informations pratiques / Pratische informatie Théâtre Océan Nord
63/65 rue Vandeweyer
1030 Bruxelles
administration 02 242 96 89 / réservations 02 216 75 55 / fax : 02 216 59 57 www.oceannord.org Visitez notre blog : www.oceannord.org/blog
L’ équipe / De werkploeg Directrice artistique : Isabelle Pousseur Images, divers : Michel Boermans Administration : Patrice Bonnafoux Direction technique : Nicolas Sanchez Stagiaire régie : Ronan Béthuel Communication, relation avec le public : Julie Fauchet Public associatif et scolaire : Florence Schennen / Anne D’hond Coordination : Julie Robert Intendance : Mina Milienos
[email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected]
Tarifs / Tarieven Plein : 10 euros Réduit : 7,50 euros (seniors – chômeurs – étudiants) Hyper-réduit : 5 euros (professionnels – groupe à partir de 10) Art 27 : 1,25 euros Le Théâtre Océan Nord est partenaire du réseau chèque accès culture da la Sabam et d’Arsène 50.
Théâtre Océan Nord : accès / toegangsweg
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