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Numéro d’agréation
Le Monde Euro-Atlantique De Euro-Atlantische Wereld Périodique d’Information trimestriel de l’Association Euro-Atlantique de Belgique Driemaandelijks informatieblad van de Euro-Atlantische Vereniging van België
N° 89 - 4ème trimestre 2006 N° 89 - 4de trimester 2006
SOMMAIRE - INHOUD - SUMMARY Monde Euro-Atlantique De EuroAtlantische We r e l d Le
Message de - Bericht van
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S.E. M. Fuat TANLAY Ambassadeur de la République de Turquie Z.E. de Heer Fuat TANLAY, Ambassadeur van de Republiek van Turkije
Editorial / Editoriaal
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Prosper THUYSBAERT
Billet Diplomatique – Kanttekeningen
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La prolifération nucléaire: une menace pour l’avenir? Prosper THUYSBAERT
Editeur Responsable / Verantwoordelijke uitgever : P. Thuysbaert Fondateur / Oprichter : Pierre Mouriau de Meulenacker
● Editor : Belgian Atlantic Treaty Association Editor in chief : Marie-Louise Pottier Production Editor : G.A. Borgers R. Guldentops
● Published under the authority of the President of this Association, this magazine is intended to contribute to a constructive discussion of Atlantic problems. Articles do not necessarily represent official opinion or policy of member governments of NATO. Articles may be reproduced, after permission has been obtained from the editor, provided is made of the «Monde Atlantique Belge» and signed articles are reproduced with the author’s name. Le titre et les intertitres sont de la rédaction. De titel en de tussentitels werden door de redactie opgesteld. The headlines and the intermediary titles were drawn up by editorial staff.
Turquie: 16ème congrès d’Antalaya (20-24 septembre 2006)
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Marie Louise POTTIER
L’Union européenne dans son rôle d’acteur mondial :
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Un aperçu de la politique extérieure Bernadette COSTERS
Debat in Antwerpen over de EU-NAVO samenwerking
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De EU en de NAVO en de vredeshandhaving
Monde Résumé du séminaire organisé au Prieuré du Val Duchesse le 30 novembre 2006 Euro-Atlantique
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Une nouvelle vision de la Coopération au Développement
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Résumé d’un exposé du Ministre Armand De Decker au Val Duchesse
Kazakhstan’s role in Central Asia and its relations with the EU
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Résume de l’exposé du Ministre des Affaires Etrangères du Kazakhstan le 4 octobre 2006 au Palais d’Egmont
De Transatlantische Veiligheidsuitdagingen
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Uiteenzetting van Ambassadeur Baron F. Van Daele
Les élections au Congo
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Portraits des deux prétendants tracés au départ des carnets de Colette Braeckman
De paradox van de Amerikaanse verkiezingen
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Debatbijeenkomst met Ambassadeur Tom C. Korologos op 14 november 2006
US Perceptions of a Chinese Threat by George Friedman
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The Trading World, Post Doha
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● Printed in Belgium by : Impri-Compo s.p.r.l. - Bruxelles
● Cover picture : H.E. Fuat TANLAY Ambassador of Republic of Turkey
Cette publication est cofinancée par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
Message de S.E. M.Fuat Tanlay, Ambassadeur de la République de Turquie sations créées par les pays européens ou avec la forte présence de ceux-ci, dans tous les domaines, aussi bien social et politique (membre fondateur du Conseil de l’Europe), militaire (l’OTAN), économique (l’OCDE), que culturel, sportif etc.… Après les premières démarches auprès des leaders (et des autorités des pays de la CEE entre autres Général de Gaulle et Adenauer), le Traité d’Association fut signé en 1963. Après un long parcours les négociations d’adhésion ont commencé le 3 octobre 2005. Cette date marque une nouvelle étape dans les relations qui reposent sur des profondes racines historiques et légales entre la Turquie et l’Union Européenne.
Berceau de nombreuses civilisations depuis les Hittites jusqu’à la toute jeune République de Turquie en passant par les Lydiens, les Lyciens, les Phrygiens, les Ioniens, les Romains, les Byzantins, les Seldjukides, les Ottomans, la Turquie s’est enrichie au contact des différents peuples qui l’ont habitée. Riche de ce multiculturalisme, carrefour de l’Eurasie, entre la Méditerranée, la Mer Noire, la Mer Caspienne et la Mer Egée, la Turquie est amenée, à nouveau, comme elle le fut, par le passé, lors de la route de la soie, à jouer un rôle important, non seulement au niveau régional, mais aussi au niveau mondial. La Turquie, héritant sa vocation européenne de par son histoire, est devenue membre des organi-
Forte de cette économie dynamique en croissance, la Turquie aura une contribution non négligeable au volume commercial de l’UE. La taille de l’économie turque et son potentiel en font la 18e économie mondiale. L’élimination des barrières et l’adoption des normes et des législations européennes augmentent sa compéti-
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Je tiens à remercier les responsables de la revue Le Monde Euro-Atlantique grâce à qui, il m’est donné ici, la précieuse opportunité de m’adresser aux lecteurs avisés que vous êtes.
Depuis la fondation de la République en 1923, la Turquie s’est orientée vers l’occident, vers la civilisation contemporaine. Sa politique d’intégration à l’UE, qui est d’ailleurs soutenue par la majorité de la population turque, est l’aboutissement logique de ses efforts de modernisation. Notre pays est entré dans une ère où de nombreux processus et réformes de changement pour plus de démocratie, pour la primauté du droit, pour une économie plus forte et pour atteindre un niveau social plus équitable sont en marche. Même si le chemin qui mène la Turquie vers l’UE est parsemé d’obstacles, la population turque est déterminée à mener à bien ces réformes. Parallèlement aux réformes entreprises dans le domaine de démocratisation, la restructuration du domaine économique est poursuivie avec succès.
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tivité. La Turquie est le sixième producteur mondial de ciment, deuxième producteur de verre à plat, elle est également, en Europe, le premier fabricant de télévisions, troisième producteur de fer et d’acier, et possède en outre la septième place pour l’industrie automobile. Septième partenaire commerciale de l’Union, la Turquie avec 21 millions de touristes par an principalement des Européens, a exporté pour 32 milliards d’Euros et a importé pour 41 milliards d’Euros en 2005. La production industrielle atteint maintenant 29,3% du PNB tandis que le secteur des services représente 59,1% et l’agriculture ne représente plus que 11,5% du PNB. Les secteurs de l’automobile, de l’électronique, de l’habillement et du textile, de l’électroménager, de l’acier et de l’alimentation représentent 95% des exportations. Principal partenaire commercial de la Turquie, l’Union Européenne (52%) est loin devant la Russie et les Etats-Unis avec respectivement 8% et 7%.
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Avec ses infrastructures développées, elle est devenue une base géostratégique pour les affaires internationales. En un bref laps de temps, l’économie turque a radicalement changé. Entre 2002 et 2005 le taux de croissance était de 7,5% et le revenu par tête d’habitant est passé de 6.536 Dollars à 8.145 Dollars en 2005 selon le critere du pouvoir d’achat. Pour les mêmes périodes, les investissements étrangers sont passés de 1.137 milliards de Dollars à 9.686 milliards de Dollars. Sa main-d’œuvre qualifiée, sa capacité d’absorption et sa position stratégique sur les réseaux énergétiques renforcent l’économie tout en attirant de nouveaux investisseurs étrangers.
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En effet, la Turquie constitue un pont de la plus grande importance sur le couloir d’énergie entre l’Europe et la région Caspienne ainsi que l’Asie centrale d’un côté et du Moyen-Orient de l’autre côté. Les oléoducs Bakou-Tbilissi- Ceyhan, l’Irak-Ceyhan et les gazoducs Turkmenistan-Turquie, Blue Stream de la Mer Noire, Shah Deniz et Turquie-Gréce fourniront des alternatives d’approvisionnement d’énergie pour l’Europe.
Les 70 millions d’âmes, à majorité musulmane, qui peuplent la Turquie, et résolument tournés vers l’Occident, constituent un anti-dote à ce qu’on appelle maintenant « conflits des civilisations ». Ce « conflit » a mûri après les attentats du 11 septembre. La Turquie, héritière de multiples civilisations sur son territoire tout au long de l’histoire et candidate à l’Union Européenne, et également membre de l’Organisation de la Conférence Islamique, a réuni les membres des deux organisations juste après ces attentats. Mais le climat s’est aggravé avec les attentats de Madrid, d’Istanbul, de Londres ainsi que l’assassinat du cinéaste hollandais Theo Van Gogh et l’affaire des caricatures. Malgré leurs différences, le monde musulman et le monde chrétien ont toujours gardé des liens historiques et font aujourd’hui partie d’une seule civilisation universelle à laquelle chacun apporte sa contribution. Il est primordial qu’il y ait une coexistence harmonieuse entre eux. Avec plus d’empathie et de dialogue, cet objectif est facilement atteignable. C’est dans ce but que le Premier Ministre d’Espagne S.E. M. Jose Luis Rodriguez ZAPATERO et le Premier Ministre de Turquie S.E. M. Recep Tayyip ERDOGAN ont initié un grand projet dit « l’Alliance des civilisations » sous les auspices du Secrétaire Général des Nations Unies S.E. M. Kofi ANNAN. Elle est maintenant fière de pouvoir assumer avec l’Espagne, la responsabilité de faire avancer cette initiative. Mon pays continuera à assumer, selon le principe ‘Paix dans la patrie, paix dans le monde’ de la République turque défini par son fondateur Mustafa Kemal ATATÜRK, les responsabilités qui lui incombent au vu de sa position géographique, ainsi que de son passé historique et culturel pour pouvoir laisser en héritage un havre de paix, de stabilité et de prospérité aux générations futures.
Boodschap van Z.E. de Heer Fuat Tanlay, Ambassadeur van de Republiek van Turkije
Bakermat van talrijke beschavingen, gaande van de Hitieten tot de jonge Turkse Republiek, met tussen hen de Lydiërs, de Lyciërs, de Frygiers, de Ioniers, de Romeinen, de Byzantijnen, de Selkhukkenn, de Ottomanen, heeft Turkije zich kunnen waar maken mede dankzij de contacten die werden aangeknoopt met de onderscheiden bevolkingen die er g e w o o n d h e b b e n . Ve r r i j k t d o o r h e t multiculturalisme, kruispunt van Eurazië, gelegen tussen de Middellandse Zee en de Zwarte zee, de Kaspische zee en de Aegeïsche zee, is Turkije vandaag opnieuw geroepen om, zoals in het verleden langs de invoerweg van de zijde, een belangrijke rol te spelen, niet alleen op regionaal maar ook op wereldvlak. Turkije, erfgename van haar Europese roeping door haar geschiedenis, is lid geworden van de organisaties die door de Europese landen werden opgericht of daar waar zij sterk vertegenwoordigd waren, en dit in alle domeinen, zowel sociaal en politiek (als stichtend lid van de Raad van Europa), als militair (de NAVO) economisch (de OESO), cultureel, sportief, enz.. Na de eerste contactname met leidende Europese figuren (en de EEG-verantwoordelijken waaronder Generaal de Gaulle en Adenauer) werd het Associatieverdrag met de EEG in 1963 ondertekend. Na een lange weg werden de toetredingsonderhandelingen op 3 oktober 2005 opgestart. Deze datum opent een nieuwe fase in de betrekkingen tussen Turkije en de Europese Unie die op vergaande historische en wettelijke grondvesten berusten.
Turkije heeft zich, sedert de oprichting van de Republiek in 1923, afgestemd op het westen en op de hedendaagse beschaving. Haar integratiebeleid, dat kan bogen op de steun van de meerderheid van de Turkse bevolking, is de logische voortzetting van haar modernisatiepogingen. Ons land gaat nu de periode in waar talrijke ontwikkelingen en hervormingen op gang worden gebracht in de richting van meer democratie, van een overwicht van de rechtsorde, van een sterkere economie en van een meer rechtvaardig sociaal evenwicht. Zelf indien de weg die Turkije leidt naar de Europese Unie wordt doorkruist door h i n d e r n i s s e n , i s d e Tu r k s e b e v o l k i n g vastbesloten om niettemin de nodige hervormingen door te voeren. En naast de hervormingen die op democratisering zijn afgestemd, wordt ook de herstructurering op economisch vlak succesvol doorgevoerd. Dankzij haar dynamische groei-economie, zal Turkije een belangrijke bijdrage kunnen leveren tot het handelsvolume van de EU. De omvang en de mogelijkheden van de Turkse economie plaatsen haar op de 18 de plaats op wereldvlak. Het wegwerken van de hinderpalen en het invoeren van de Europese normen en wetgevingen zullen haar competitiviteit verhogen. Turkije is reeds de zesde wereldproducent voor cement en de tweede voor plaatglas ; zij is eveneens, in Europa, de tweede producent van televisietoestellen, de derde van ijzer en staal, en komt op de zevende plaats in de automobielsector. In 2005 bevindt zij zich op de zevende plaats in de rangorde van de handelspartners van de Unie. Zij ontving jaarlijks 21 miljoen toeristen waaronder het merendeel Europeanen en zij voert voor 32 miljard Euro’s uit en voor 41 miljard in.
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Graag zou ik de verantwoordelijken van het tijdschrift « de Euro-Atlantische Wereld » willen bedanken. Dankzij hen heb ik deze gewaardeerde gelegenheid om mij tot de attentvolle lezers te richten die U allen bent.
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De industriële productie vertegenwoordigt 29,3 % van haar bruto nationaal product terwijl de dienstensector voor 59,1 % ervan tussenkomt en de landbouw nog slechts 11,5 %. De sectoren van de autovoertuigen elektronica, kledij, textiel, elektrische huishoudelijke apparatuur, staal en voeding nemen 95 % van de uitvoer voor hun rekening. De Europese Unie is met 52 % verreweg de eerste handelspartner van Turkije, met slechts 8 % en 7 % respectievelijk voor Rusland en de Verenigde Staten. Dankzij haar ontwikkelde infrastructuur, is zij voor het internationaal zakenleven tot een geostrategische groeipool uitgegroeid. In een korte tijdspanne, is de Turkse economie immers drastisch veranderd. De groei bedroeg 7,5 % tussen 2002 en 2005 en het inkomen per i n w o n e r, b e r e k e n d o p g r o n d v a n d e aankoopwaarde, is gestegen van 6.536$ tot 8.145$ in 2005. Haar geschoolde arbeidskrachten, haar aanpassingsvermogen en haar strategische ligging in het energienetwerk doet de economie aanzwengelen en oefent op de buitenlandse investeerders een sterke aantrekkingskracht uit. Turkije is inderdaad een belangrijke schakel in het energienet dat Europa met de Kaspische regio verbindt en tussen centraal Azië aan de ene kant en het Midden-Oosten aan de andere. De olieleidingen Bakou-Tbilissi- Ceyhan en Irak-Ceyhan en de gasleidingen TurkmenistanTurquie, Blue Stream en de Zwarte zee, Shah Deniz en Turkije-Griekenland zijn alternatieve routes voor de energiebevoorrading van Europa. De 70 miljoen mensen, overwegend moslims, die in Turkije wonen en die resoluut in Westerse richting kijken, vormen een afweermiddel voor wat men thans noemt de “conflicten tussen beschavingen”.
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Dit “conflict “ heeft na de aanslagen van 11 september meer aandacht gekregen. Turkije,
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erfgename van talrijke beschavingen die gedurende haar lange geschiedenis op eigen grondgebied tot ontwikkeling is gekomen en kandidaat tot de Europese Unie, is eveneens l i d v a n d e O rg a n i s a t i e v a n d e I s l a m Conferentie. Zij heeft, onmiddellijk na de aanslagen, de leden van deze beide instellingen samengebracht. Maar na de aanslagen in Madrid, Istanboel, en Londen en de moord op T h e o Va n G o g h e n d e h e t z e r o n d d e karikaturen, is het klimaat echter verslechterd. Ondanks hun verschillen, hebben de moslim en christelijke werelden historische banden bewaard en zij maken deel uit van de éne gemeenschappelijke wereldbeschaving waartoe elkeen heeft bijgedragen. Het is zeer belangrijk dat een harmonieuze samenleving tussen de beide wordt gevrijwaard. Met meer dialoog en wederzijds begrip is deze doelstelling gemakkelijk te bereiken. Met dit doel voor ogen hebben de Spaanse Eerste Minister, Z.E. de Heer José Luis Rodriguez ZAPATERO en de Eerste Minister van Turkije, Z.E. de Heer Recep Tayyip ERDOGAN, een grootscheeps project opgestart onder de auspiciën van de Secretaris-Generaal van de Verenigde Naties, de Heer Kofi ANNAN en onder de benaming « het bondgenootschap van de beschavingen ». Turkije aanziet het als en eer om, samen met Spanje, de verantwoordelijkheid van dit belangrijk project op zich te nemen. Mijn land zal, trouw aan de stelregel « peis in het vaderland en vrede in de wereld » die door Mustafa Kemal ATATÜRK de stichter van de Turkse Republiek werd uitgevaardigd, verder de verantwoordelijkheden op zich nemen die beantwoorden aan haar geografische ligging en aan haar historisch en cultureel verleden teneinde een erfenis van vrede, stabiliteit en voorspoed voor de komende generaties na te laten.
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Editoriaal
Editorial
Het is mij zeer aangenaam Z.E. de Heer Fuat TANLAY, Ambassadeur van Turkije, als onze eregast in dit nummer te kunnen verwelkomen. Z.E. de Ambassadeur heeft aanvaard om aan onze leden en lezers een vriendelijke en politiek betekenisvolle boodschap te richten. Wij zijn hem hiervoor zeer dankbaar. Turkije is een land met een overwegend moslimbevolking, maar sedert de oprichting van de Republiek Turkije in 1923 hebben de opeenvolgende Regeringen met overtuiging en volharding voor het Europees model gekozen. Een Associatieverdrag werd in 1963 met de Europese Gemeenschap ondertekend. De toetredingsonderhandelingen zijn op 3 oktober 2005 met de EU van start gegaan. Omdat over de toetreding van Turkije in enkele lidstaten een debat is ontstaan, is het van belang een stem te laten horen die met kennis van zaken de s t a n d p u n t e n v a n Tu r k i j e k a n d o e n k e n n e n e n begrijpen. De boodschap van de Ambassadeur is in dit opzicht een waardevolle bijdrage waarvoor wij hem onze dank willen betuigen.
Il m’est très agréable d’accueillir, en tant qu’invité d’honneur de ce numéro, S.E. M. Fuat TANLAY, Ambassadeur de Turquie. S.E. l’Ambassadeur a accepté d’adresser à nos membres et à nos lecteurs un message amical et politiquement significatif. Nous lui en sommes très reconnaissants. La Turquie est un pays dont la population est à majorité islamique, mais depuis la création de la République en 1923, les Gouvernements successifs ont résolument et courageusement opté en faveur du modèle européen. Un Traité d’Association fût signé en 1963 avec la Communauté Européenne de l’époque. Les négociations d’adhésion avec l’UE furent entamées le 3 octobre 2005. Comme l’admission de la Turquie suscite des hésitations dans certains Etats Membres, il y a un intérêt évident à donner la parole à une voix autorisée afin de mieux faire connaître et mieux faire comprendre la position de ce pays. Le message de l’Ambassadeur est à ce titre une contribution très appréciable pour lequel nous tenons à le remercier.
Voor onze Vereniging werd het jaar 2006 op 17 november afgesloten met het jaarlijks galadiner. Dank zij de gastvrijheid van de Heer Karel De Gucht, Minister van Buitenlandse Zaken, heeft het in prachtige salons van het Egmontpaleis kunnen plaats vinden. Wij willen hem hiervoor bedanken. De maaltijd was smakelijk et de sfeer ontspannen en vriendschappelijk. De Heer Mark Eyskens, Minister van Staat, was onze eminente gastspreker. Hij heeft met brio een overzichtelijk beeld geschetst van de huidige veiligheidsuitdagingen. Een samenvatting van zijn uiteenzetting zal in het volgend nummer verschijnen.
Par ailleurs, l’année 2006 a été clôturée le 17 novembre par le dîner de gala annuel. Grâce à l’hospitalité de M. Karel De Gucht, Ministre des Affaires Etrangères, cette soirée a pu se dérouler dans les magnifiques salons du Palais d’Egmont. Aussi nous tenons à lui exprimer ici nos remerciements très sincères. Le repas fut excellent et l’atmosphère sympathique et amicale. M. Mark Eyskens, Ministre d’Etat, était notre éminent orateur. Il a esquissé de manière brillante une vue d’ensemble des menaces qui planent actuellement sur notre sécurité. Un résumé de son intervention paraîtra dans le prochain numéro.
Tot slot zou ik namens het nationaal comité aan al onze leden en lezers onze hartelijkste wensen voor het jaar 2007 willen overmaken. De voorbije twaalf maanden zijn voor de Vereniging niet gemakkelijk verlopen, met ondermeer de verhuis van ons secretariaat van het Koninklijk Hoger Instituut voor Defensie te Laken naar de Koninklijke Militaire School in het centrum van Brussel. Thans is de toestand echter merkelijk verbeterd en zijn we nagenoeg geïnstalleerd. Wij hopen dat het komend jaar nog beter zal verlopen en wij wensen U veel Euro-Atlantisch geluk, voorspoed en succes.
Pour conclure je souhaiterais, au nom du comité national, présenter à nos membres et à nos lecteurs nos voeux chaleureux pour l’année 2007. Les douze derniers mois ne furent pas faciles pour l’Association, avec notamment les tribulations du déménagement de l’Institut Royal Supérieur de Défense à Laeken vers l’Ecole Royale Militaire au centre de Bruxelles. Mais la situation s’est depuis lors notablement éclaircie et notre installation est quasi-achevée. Nous espérons fermement que l’année qui vient sera meilleure encore et nous vous s o u h a i t o n s é g a l e m e n t b e a u c o u p d e b o n h e u r, prospérité et succès Euro-Atlantiques.
Prosper Thuysbaert, Voorzitter
Prosper Thuysbaert Président
Billet Diplomatique La prolifération nucléaire: une menace pour l’avenir? Prosper Thuysbaer Thuysbaertt L’énergie nucléaire, qu’on pouvait croire vouée à disparaître, réapparaît à l’horizon. Certains pays, comme la Finlande, remettent en chantier des centrales de ce type ou songent à s’engager dans cette voie afin de réduire les effets de serre. Par ailleurs, si le Brésil et l’Afrique du Sud avaient renoncé à l’époque à leurs projets nucléaires militaires, hier le Pakistan aujourd’hui la Corée du Nord et demain sans doute l’Iran ambitionnent plus ou moins ouvertement de devenir des puissances nucléaires. Les lignes qui suivent ne concernent toutefois que l’énergie nucléaire utilisée à des fins non civiles.
Après Hiroshima et Nagasaki, l’arme atomique, et plus tard la bombe à l’hydrogène, devinrent surtout des moyens de dissuasion à propos desquels on laissait planer un doute quant à l’éventualité de leur utilisation. L’image du cataclysme terrifiant qu’elles évoquèrent ne pouvait que faire réfléchir sérieusement ceux qui avaient le pouvoir d’en faire usage. Durant la guerre froide, tant que la suprématie nucléaire américaine était indiscutable, la stratégie appliquée fut celle de la « destruction massive » qui n’impliquait un recours à ce moyen extrême qu’en cas d’absolue nécessité. Lorsque la Russie Soviétique parvint à mettre en batterie un dispositif nucléaire se rapprochant de celui dont disposaient les USA, la stratégie devint celle de la « réponse flexible » qui ajustait la riposte au degré de gravité de la menace. Cette nouvelle approche, moins extrême, avait toutefois pour conséquence d’augmenter le risque d’un cataclysme en le rendant moins terrifiant. Le côté paradoxal de l’arme nucléaire est en effet que plus elle impressionne l’adversaire moins son usage devient probable voire pensable. L’effondrement de l’empire soviétique et la suprématie
américaine qui en était la conséquence ont modifié les règles du jeu. Certains espéraient que la fin de la guerre froide ouvrirait la porte à un désarmement nucléaire. Cette perspective n’était pas réaliste tant que toutes les puissances nucléaires n’étaient pas disposées à franchir ce pas. Afin de réduire le risque nucléaire, Washington a donc eu comme premier souci de neutraliser les systèmes nucléaires qui subsistaient dans des Etats communistes satellites devenus indépendants. Les USA ont en outre consacré des montants importants à la sécurité des installations et des systèmes – nombreux et impressionnants – qu’abritait encore le territoire de la Russie même. Mais ils n’ont pu empêcher que des savants, des technologies et des matières fissiles disparurent en direction d’un marché noir international qui se développa rapidement. Depuis lors le risque d’une prolifération nucléaire est devenu un danger tout à fait réel. Il suffit de disposer de moyens humains, financiers et technologiques suffisants pour être à même de s’équiper ensuite de systèmes nucléaires qui sèmeront la terreur parmi les pays environnants. Quel peut être le rôle et la signification des systèmes nucléaires dans le contexte actuel ? Afin d’y voir plus clair, il peut être utile de passer en revue les puissances nucléaires et celles qui ambitionnent de le devenir. 1. Parmi eux, il y a en premier lieu les USA qui, en tant que principale puissance mondiale, savent qu’ils n’échapperont pas aux risques sérieux, y compris nucléaires, qui pourraient se présenter dans un monde incertain. En tant que gardienne de la sécurité internationale à l’échelle de la planète, la suprématie militaire des USA doit être à ce point incontestable, y compris sur le plan nucléaire, qu’ils puissent jouer, sans risques excessifs pour leur population, leur rôle de « policier mondial » et se
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L’arme nucléaire est récente. Elle a pour origine l’Allemagne de Hitler qui avait mis en chantier le projet d’une bombe atomique à Penemunde afin d’affirmer sans conteste sa suprématie militaire en appui de ses ambitions dominatrices en Europe. La fin de la seconde guerre mondiale intervint heureusement avant que ces travaux de recherche n’aient abouti. Mais les Etats-Unis et la Russie Soviétique recrutèrent les savants allemands qui y travaillaient. Et la première bombe atomique fut donc américaine et non allemande. C’est elle qui amena le Japon à capituler et mit ainsi fin à la guerre du Pacifique. L’arme nucléaire représentait à cette époque le moyen d’établir de manière indiscutable la supériorité d’un camp vis-à-vis de l’autre.
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mettre à l’abri de chantages provenant de pays qui en disposeraient. Aussi, leur priorité est d’étouffer dans l’œuf toute velléité de prolifération dans le monde, surtout de la part de « rogue states » ayant une propension à perturber l’ordre et la sécurité internationale. Il n’est pas tout à fait faux de considérer, comme le font les Américains, que leur potentiel nucléaire joue en réalité le rôle d’une assurance contre les perturbateurs - réels ou potentiels de l’ordre mondial.
antérieur. Son arsenal nucléaire reste considérable, mais vieillit rapidement et n’est qu’imparfaitement contrôlé. Pour le Président Poutin, ce dispositif considérable confirme le statut de puissance mondiale de la Russie tout en servant de bouclier pour la population. Mais la Russie songe aussi aux puissances montantes que sont la Chine et à l’Inde avec lesquelles elle a de longues frontières. Ces pays disposent de l’arme nucléaire et ne sont pas vraiment de ses amis.
2. Le Royaume Uni a également été une puissance mondiale incontestée, mais cette période est maintenant révolue. Il s’efforce depuis lors d’être encore présent partout mais ne peut y parvenir par ses seuls moyens. Pour se maintenir au niveau des supergrands, il s’est doté d’un arsenal nucléaire, mais en s’appuyant sur la technologie américaine, notamment pour des raisons de coûts. Cette dépendance limite sa liberté d’action, mais lui permet de participer au grand jeu diplomatique international et de jouer un rôle mondial dans le sillage des Etats-Unis dont il est l’allié fidèle.
5. La Chine, qui siège au Conseil de Sécurité et qui durant des siècles était la puissance dominante en Asie, ne conçoit pas qu’elle ne soit pas sur le même pied nucléaire que les autres membres permanents que sont les USA, la Russie, la Grande-Bretagne et la France. Elle aussi tient à avoir une force dissuasive à l’égard de la Russie et de l’Inde, voire même des USA qui jouent dans la région un rôle d’allié fidèle du Japon et de Taiwan qu’elle n’apprécie guère. La technologie chinoise est largement d’origine russe et remonte à la période où le monde communiste était encore unifié.
3. La France a également un passé de grande puissance dont elle garde la nostalgie. Pour pouvoir exercer encore une influence, elle a toutefois opté pour l’approche opposée à celle du Royaume-Uni. Pour y parvenir, elle prend le contre-pied de la politique américaine et s’efforce d’entraîner dans son sillage ses partenaires européens. Elle a développé à grands frais son propre dispositif nucléaire, ce qui lui laisse plus de liberté de manœuvre et joue la carte d’une Europe autonome forte dont elle assumerait la direction. Pour la France, tout comme le Royaume-Uni, sa « force de frappe » doit lui permettre de jouer dans la cour des grands, tout en ayant un effet dissuasif pour assurer sa propre sécurité.
6. Pour l’Inde, l’analyse n’est guère différente. Pour ce pays, entrent en jeu le statut de grande puissance, la rivalité avec le Pakistan, l’ennemi de toujours, l’équilibre nucléaire par rapport à la Russie et la Chine, et le moyen de se protéger contre les interférences américaines. Tant que la question du Cachemire n’aura pas été réglée, ces deux grands états du continent indien continueront à rester armés jusqu’aux dents, y compris sur le plan nucléaire. Les pays tiers espèrent que cette dissuasion nucléaire réciproque permettra d’assurer entre les deux camps un « équilibre de la terreur », à l’image de ce qui s’est passé durant la guerre froide entre l’Est et l’Ouest.
4. La Russie qui était la rivale quasi sur pied d’égalité des Etats-Unis dans le gigantesque bras de fer qu’était la guerre froide, tente aujourd’hui vaille que vaille de se replacer sur orbite. Elle maintient des forces armées, qui ont été réduites mais qui restent néanmoins pléthoriques, tout en étant mal payées et pauvrement équipées. Après la chute du régime soviétique et les années erratiques du Président Jeltsin, elle s’efforce de remonter la pente grâce aux cours élevés du pétrole et du gaz et de retrouver ainsi son rôle mondial
7. Si le Pakistan s’est hissé au rang des puissances nucléaires, c’est également au départ de considérations régionales, soit de ne pas être en reste par rapport à la Chine, à la Russie et aux USA, mais surtout pour compenser sa faiblesse militaire relative par rapport à l’Inde. Si le Pakistan a pu accéder au nucléaire c’est grâce aux possibilités offertes par le marché noir qu’il a, à son tour, largement alimenté afin de financer le coût de fabrication de ses propres bombes. 8. Les bombes israéliennes sont plus anciennes.
9. Le cas de la Corée du Nord est plus simple à analyser, sans être pour autant plus aisé à traiter. Ayant opté pour un régime communiste de type stalinien et s’étant engagée dans une lutte « à mort » avec la Corée du Sud qui a choisi le camp occidental, elle se retrouve après un demi-siècle isolée et fossilisée et fait figure de dinosaure dans un monde qui n’est plus le sien. Le régime a sacrifié l’essentiel de ses moyens à ses forces militaires et poursuit avec obstination sa logique en y ajoutant une dimension nucléaire. Aujourd’hui, quasiment exsangue, il n’a plus que ce seul atout dans son jeu. C’est pour lui l’arme du chantage qui doit à la fois assurer la survie d’un régime qui ne se subsiste que grâce à un autoritarisme absolu et lui procurer une influence politique et une aide économique afin de maintenir péniblement sa population en vie. La Corée n’a plus de véritables amis. Elle peut encore compter sur un certain appui de la part de la Chine, en partie par tradition communiste mais également pour contrer la Corée du Sud qui est, à ses yeux, un vassal par trop proaméricain dans son voisinage immédiat. Paradoxalement, ses voisins, en ce compris la Chine, ne craignent pas tant la menace nucléaire coréenne, mais plutôt le risque d’une implosion d’un pays dont l’implosion causerait une avalanche de réfugiés dans sa périphérie. La Corée du Nord doit pourtant savoir qu’elle bénéficierait d’une aide nettement plus généreuse si le régime accepte de s’humaniser. Mais les privilégiés qui sont les bénéficiaires du système ne sont pas près à renoncer aux avantages qu’il leur offre, tandis que la vanité du Chef de l’Etat incite ce dernier à mener une politique de grandeur per-
sonnelle fondée sur la misère de la population. 10. Il y a enfin le cas de l’Iran qui est nettement plus complexe. Ce pays, qui s’appelait anciennement la Perse, a une grande tradition culturelle et historique. Sous le Shah, il s’était engagé dans une occidentalisation accélérée, pour se retrouver, par réaction, fort isolé sous le régime religieux de l’Ayatollah Khomeiny. L’Iran islamiste n’est guère aimé dans son voisinage car il est peuplé surtout de Perses tout en étant entouré d‘Arabes, il est majoritairement chiite alors que ses voisins sont presque tous sunnites, le pouvoir y est aux mains de religieux ce qui fait horreur aux dirigeants des pays environnants. Tout naturellement, l’Iran souhaite à la fois se faire respecter et sortir de son isolement. L’option nucléaire, combinée avec des positions résolument anti-israéliennes et anti-américaines lui permettent d’atteindre ce double objectif par ailleurs plutôt contradictoire. Car si les projets nucléaires du Premier Ministre Alimindjad préoccupent les chancelleries, ses déclarations agressives à l’égard d’Israël et des USA séduisent les foules arabes. À cela s’ajoute des considérations de politique intérieure. Le statut de puissance nucléaire est populaire en Iran et la position du nouveau Premier Ministre s’en trouve donc renforcée. Les prix élevés du pétrole lui facilitent les choses, puisqu’ils lui permettent d’être généreux tant sur le plan interne qu’externe. L’Iran est ainsi devenu le pourvoyeur d’aide aux mouvements extrémistes religieux à tendance chiite et finance la reconstruction du Liban. En quelques semaines, le grand patron du Hezbollah est même devenu la figure de proue de la résurrection arabe et, du coup, l’Iran compte à nouveau dans la région et n’est plus mis hors la loi dans le monde musulman. Mais ni la communauté internationale, ni les pays arabes, et encore moins Israël et les USA ne tiennent à voir l’Iran se doter d’armes nucléaires, et cela d’autant plus que l’intégrisme religieux du régime suscite partout une suspicion profonde. Dans un tel contexte, il ne devrait pas être impossible d’aboutir à un consensus international afin d’amener les dirigeants iraniens à infléchir leur ligne politique, à la fois en entamant un dialogue afin de sortir de l’impasse actuelle et en faisant également apparaître que, sur le fond, l’Iran est fort seul dans la poursuite de son projet nu-
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Elles ont été développées grâce à la France qui a l’époque menait une guerre difficile en Algérie et développait sa propre filière indépendamment des USA. Leur but est de contribuer à la sécurité d’un pays qui était surtout mais est encore militairement quasi-impossible à défendre, avec un territoire peu large tout au long d’une longue côte et une population vulnérable concentrée autour de Tel-Aviv. Il lui faut donc établir une suprématie militaire incontestable qui soit de nature à impressionner ses voisins, plus ou moins ouvertement hostiles. Il lui faut aussi réagir avec fermeté à chaque attaque dont elle est l’objet afin de décourager toute nouvelle velléité agressive.
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cléaire. Mais si ce pays parvient à se doter de l’arme nucléaire, il faut s’attendre à ce que des puissances de la région dont l’Arabie Saoudite ou l’Egypte ne se laisseront pas distancer et s’engageront également dans cette voie. La pétaudière du Moyen-Orient deviendra alors encore plus explosive qu’elle ne l’est actuellement.
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Que peut-on déduire de ce qui précède ? Quelles sont dorénavant les « règles du jeu nucléaire » ? Quelles sont les perspectives qui se dessinent pour l’avenir ? Que peut-on faire afin de remédier aux lacunes relevées ? Il n’y a sans doute pas de vraies réponses à toutes ces questions, mais on peut néanmoins avancer pêle-mêle quelques réflexions:
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1. La guerre froide a démontré que le risque qui peut résulter de la dissuasion nucléaire est principalement fonction du degré de responsabilité dont témoignent ceux qui en ont le contrôle. Tant l’Est que l’Ouest ont fait preuve de grande prudence lorsque la crise nucléaire la plus dangereuse éclata à la suite du placement, à Cuba, de lanceurs russes à moyenne portée. La stratégie de la dissuasion a porté, à cette occasion, les fruits qu’on pouvait en attendre : éviter le pire tout en prenant des risques sérieux pour assurer sa sécurité. a. Tout indique que, sous cet angle, le cas de la Corée du Nord est nettement plus préoccupant que celui de l’Iran. Le profil du dictateur coréen se rapproche davantage de celui d’un paranoïaque solitaire et orgueilleux. Celui qui y détient le pouvoir n’hésite pas à se montrer imprévisible et à aller jusqu’au bord du précipice afin de tenir le monde en haleine. Par contre, si l’Iran des Ayatolla’s est volontiers exportateur d’extrémisme islamique, il ne fait jamais preuve d’audaces inconsidérées. Au contraire, le régime islamiste de Téhéran s‘est même montré coopératif lors des opérations américaines en Afghanistan. b. Mais on ne peut oublier que les crises entre puissances nucléaires peuvent aussi escalader dangereusement, comme ce fut le cas lors de l’installation de missiles soviétiques à Cuba durant la guerre froide. Nul ne pouvait alors être certain que la prudence prendrait le pas sur le jeu de poker aveugle. La tension qui s’est développée récemment entre l’Inde et le Pakistan a également failli déraper et il a fallu l’in-
tervention des USA pour modérer les deux camps et arrêter à temps une spirale qui pouvait devenir fatidique. c. Par ailleurs, la possibilité d’acquérir aujourd’hui sur le marché noir les technologies et les matières fissiles est une évolution préoccupante. Des mouvements maffieux ou terroristes du genre Al Quaeda disposant d’amples moyens financiers peuvent être tentés de se doter de moyens de chantage auxquels il serait difficile de résister. Certes, de tels projets se conçoivent difficilement en dehors d’une structure étatique, car le développement d’une arme atomique suppose de vastes surfaces difficiles à maintenir secrètes et des essais de mise au point pouvant être observés à grande distance. Mais il existe des états en voie de dislocation qui pourraient être, avec ou sans leur consentement, les pays hôtes de tels projets. 2. L’arme nucléaire est de plus en plus associée au statut de grande puissance. Le fait que la plupart des membres permanents du Conseil de Sécurité sont des Etats nucléaires n’est sans doute pas étranger à cette évolution. À cela s’ajoute la constatation que les puissances nucléaires reconnues n’ont guère entrepris d’efforts pour réduire leurs arsenaux malgré la fin de la guerre froide et les obligations qu’ils ont contractées dans le cadre de l’Agence de Vienne. 3. La dangereuse logique de l’équilibre mondial ou régional joue également un rôle important et peut entraîner un effet de cascade. La Chine a opté pour le statut nucléaire à partir du moment ou ses relations avec la Russie qui disposait d’un arsenal nucléaire ont commencé à se détériorer. L’Inde a suivi le pas lorsque la Chine s’est dotée d’une capacité nucléaire. Et inévitablement le Pakistan a suivi. Si le risque de nucléarisation de l’Iran est vu sous cet angle, il ne faudrait pas s’étonner que l’Egypte, puissance régionale d’un poids équivalent, et l’Arabie Saoudite qui en a les moyens fassent eux également ce pas fatidique. 4. Enfin le recours à l’arme nucléaire en tant que moyen de chantage est une porte ouverte à tous les abus. Et surtout la combinaison d’états défaillants et de groupements maffieux ou terroristes n’est nullement inconcevable et
ne peut que donner le frisson. Le risque de prolifération est donc redevenu un danger très réel. L’absence de ligne politique claire en la matière crée en outre un flou dangereux. Le Pakistan reçoit le feu vert pour des armes dont il s’est illégalement doté tout en ayant contribué largement à l’approvisionnement de plusieurs autres pays animés des mêmes intentions. La Corée du Nord et l’Iran suivent le même chemin et la communauté internationale ne parvient pas à les convaincre de s’arrêter. Et le marché noir du nucléaire qu’on s’efforce aujourd’hui d’endiguer, continue à créer des tentations dangereuses pour tous ceux qui souhaiteraient suivre leur exemple. Face à tous ces dangers, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et les Traités d’antiprolifération paraissent bien démunis. L’Agence a été créée dans le triple but de (1) favoriser le recours à l’énergie nucléaire, de veiller à la (2) sécurité des installations et à (3) celle des matières fissiles. Cette structure institutionnelle a été complétée par le Traité de non-prolifération qui vise à empêcher l’utilisation nucléaire à des fins militaires et impose des restrictions à la vente d’équipements et de matières fissiles dans un but non civil. D’autres conventions, qui renforcent les contrôles de sécurité et de livraison, complètent ce dispositif, mais elles n’ont pas été signées ni ratifiées par tous les pays membres de l’Agence. Ce régime de non-prolifération actuellement en place n’offre donc que des garanties réduites du respect des règles qui ont été convenues. Et le laxisme à l’égard du Pakistan risque en outre de donner un mauvais signal aux pays qui se laisseraient tenter par le nucléaire. Comme le cas de l’Iran le prouve, l’Agence ne dispose pas de pouvoirs d’investigation, de contrôle et surtout de sanctions en cas d’infractions pour garantir le respect des obligations souscrites par un pays qui est membre de l’Agence et signataire du Traité de non-prolifération. Et l’Etat membre qui le souhaite peut, moyennant un préavis de six mois, regagner sa liberté et agir ensuite en tout impunité. Et les pays, qui n’ont pas adhéré à l’Agence, échappent à toute contrainte et à tout contrôle. La conclusion qui s’impose est dès lors que communauté internationale n’est guère protégée par le dispositif existant contre le risque de prolifération nucléaire.
incitant susceptible de faire fléchir les récalcitrants. Mais le statut de puissance nucléaire exerce paradoxalement une forte attraction sur les populations. Les pressions venant de l’extérieur doivent donc être dosées à bon escient, car elles peuvent avoir pour effet de renforcer le régime en place. 2. Dès lors que des vues communes sont indispensables, une ligne politique cohérente et susceptible d’être largement admise est nécessaire ; 3. Les puissances nucléaires reconnues devraient, de leur côté, faire un effort de réduction de leurs arsenaux et même accepter qu’ils soient soumis à certains contrôles afin d’arriver à un meilleur équilibre entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas la dimension nucléaire militaire ; 4. Dans ce même souci, une composition plus équilibrée du Conseil de Sécurité permettrait d’offrir un débouché institutionnel aux grands pays qui recherchent dans la dimension nucléaire une confirmation de leur statut de grande puissance. 5. Un renforcement du dispositif de l’AIEA s’impose également sur le triple plan du contrôle, de l’approvisionnement et des sanctions en cas d’infraction ; 6. La chasse aux trafiquants qui opèrent sur le marché noir doit être activement poursuivie voire intensifiée ; 7. Un effort orienté vers les pays qui ne sont pas membres de l’Agence et qui n’ont pas signé les Traités de non-prolifération devrait être entrepris en ayant recours à la méthode des « sticks and carots ». 8. Il faudrait sans doute même envisager l’imposition, par le Conseil de Sécurité, de règles contraignantes s’appliquant aux pays restés en dehors du système international de nonprolifération.
1. Il faut, par les moyens appropriés, amener la Corée du Nord et l’Iran à renoncer à leurs projets, ce qui implique en premier lieu que la Communauté Internationale parle d’une seule voix. La crainte de l’isolement politique et économique est sans doute le principal
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Que peut-on dès lors faire ? Ci-après suivent, pêle-mêle, quelques suggestions:
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TURQUIE: 16ème congrès d’Antalaya (20-24 septembre 2006) M arie Louise Pottier Un congrès égal à lui même par sa parfaite organisation, l’intérêt des conférences, la chaleur de l’accueil MAIS avec, cette fois, la tonalité nostalgique du temps qui passe, et pour certains l’inquiétude des lendemains d’une ATA turque portée depuis si longtemps et si brillamment par son président. Or le président Halük Bayülken faisait ses adieux. Tout le monde, faut-il le dire, a voulu lui rendre hommage et souligner son rôle. A commencer par Jean Fournet, qui représentait le Secrétaire Général de l’Otan et qui a souligné, combien toute sa carrière, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de la Défense, Ambassadeur, bref, 60 ans de relations internationales, en avaient fait un homme d’influence en Turquie, à l’OTAN et à l’international. D’autant plus qu’il faut y ajouter une personnalité chaleureuse, un homme de parole, qui est resté jusque passé 80 ans toujours jeune d’esprit et plein d’initiatives, particulièrement auprès des jeunes de Turquie . un période de préparation et de relations nouvelles. Il faut, a-t-il ajouté d’autre part, que les idéologies totalitaires disparaissent et que l’on comprenne qu’il est mauvais d’utiliser la religion en politique. Pour cela il faut des moyens et c’est ce qui manque. On parle trop des dangers de l’islam et pas assez du danger de l’ignorance et du sous développement. On ne fait pas la guerre à une religion on fait la guerre pour les libertés . Depuis le 11 septembre, la sécurité ne s’est pas améliorée . Loin de la. Ce qui prouve que : - L’arme militaire seule ne suffit pas ; - On n’impose pas la démocratie par la force ; - La guerre au terrorisme doit être menée selon le droit international et le droit national ; - Il faut accepter que le changement prenne du temps (Il y a 15 ans qu’on y travaille dans les Balkans).
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LA TURQUIE , l’OTAN, LA SITUATION INTERNATIONALE
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Le député français, Pierre Lellouche, brillant orateur, après avoir lui aussi souligné l’impact du président Bayülken, a enchaîné sur l’importance de la Turquie pour la stabilité dans la région, rendu hommage à l’efficacité de ses troupes dans les Balkans et en Afghanistan et applaudi l’exemple que donne ce pays d’une cohabitation entre l’Islam et la laïcité. Un pays moderne, économiquement en plein développement, qui partage la plupart des valeurs universelles et mérite de trouver une place parmi les nations européennes après
Les Etats Unis, malgré leur puissance ne peuvent pas gagner seuls : ils n’en ont pas les moyens et quelques pays autour d’eux n’y suffiront pas. L’alliance EuropeEtats -Unis est une nécessité pour l’un comme pour l’autre il faut que chacun soit sur pied d’égalité. Pierre Lellouche termine par deux constats qui seront traités en détails par d’autres orateurs : L’Alliance Atlantique joue sa crédibilité et son avenir en Afghanistan. La mission est très difficile et sera longue. Il faut impérativement que les chefs d’état et l’Otan se donnent les moyens indispensables et car ils sont insuffisants actuellement.
PROBLEMES D’ACTUALITE. Heureuse initiative, à côté des sujets classiques : historique de l’Otan, nouveaux challenges, des analyses sur la situation en Afghanistan, en Iran, les rapports Europe et Islam, les espoirs de Riga. L’AFGHANISTAN Le Général Erdem Chief of Defense Planning Division commence par analyser la situation en Afghanistan avant les opérations. Après des décades de guerres, la société afghane est divisée en groupes régionaux, religieux, tribaux et ethniques. L’infrastructure de l’état et l’autorité centrale ont disparu. L’économie est inexistante et la majorité des revenus dépend de la culture du pavot et du trafic. Le niveau éducatif est très bas. Les différences ethniques sont causes de rivalités. Des milices et des groupes de civils armés remplacent la police et l’armée régulière. Les activités terroristes, la criminalité, la corruption ravagent le pays et le système judiciaire est inopérant. Les idéologies radicales, les disputes frontalières, le manque total d’expérience démocratique sont le lot général. Il s’ensuit que la mission de la communauté internationale est, ni plus ni moins énorme : il faut construire un état. Les intervenants : les Nations Unies, l’Otan, les forces de la coalition, l’Union Européenne, les organisations internationales y sont impliquées. La tâche est énorme. Il faut: - Construire les institutions de l’état à travers un processus démocratique comme des élections ; - Réformer la justice ; - Former une armée et une police nationales ; - Aider l’économie et la reconstruction ; - Apporter une assistance humanitaire ; - Désarmer les factions et les réintégrer ; - Mener des opérations antidrogue ; - Apporter la sécurité. Plusieurs pays s’y emploient: les E U forment l’armée nationale, l’Allemagne la police nationale, le Japon est responsable du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des ex combattants, la Grande Bretagne lutte contre la drogue et l’Italie s’applique à la réforme de la justice. Quant à l’Otan, elle s’efforce de
ramener la sécurité et la stabilité en apportant son aide au gouvernement afghan. Quant à la Turquie, en tant que pays ayant des liens historiques avec l’Afghanistan, elle a pris part aux efforts de la communauté internationale : elle a assumé le commandement de l’ISAF de 2002 à 2003 avec 1400 soldats et à nouveau en 2005 cette fois sous la bannière de l’Otan tout en assurant la sécurité de l’aéroport de Kaboul. L’IRAK. Pour souligner l’importance cruciale de la situation en Irak, le général Kuloglu apporte de nombreuses références. A commencer par ces mots du Secrétaire Général de l’Otan Jaap de Hoop Scheffer qui a déclaré récemment « dans les années à venir aucune autre région, n’aura autant d’importance pour notre sécurité » . Quant au spécialiste de la rubrique Moyen Orient du New York Times, il n’hésite pas à accuser à la fois l’incompétence de l’Amérique et la violence de l’Irak incapables l’un comme l’autre de mettre fin à une situation explosive. Et pourtant la solution est simple en théorie. Il faut que chiites, sunnites et kurdes se partagent et la souveraineté, et les revenus pétroliers. La paix est à ce prix. Et les enjeux sont énormes car une guerre civile en Irak aurait pour conséquences la mort de centaines peut être de dizaines de milliers d’individus. La plupart des pays de la région sous régime autocratique proclameraient que la démocratie n’apporte que le chaos et le développement démocratique de la région ne ferait que régresser. La production pétrolière baisserait ce qui ferait monter le prix du pétrole avec des conséquences économiques désastreuses aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement. Il y aurait afflux de réfugiés, et la Turquie est bien placée pour en connaître les conséquences humanitaires, économiques et sécuritaires. Lors de la première guerre du golf en avril 1991 ce sont 500.000 kurdes qui ont franchi sa frontière. L’OTAN, L’EUROPE et L’ISLAM Pour le proffesseur Uzmani, le partenaire majeur de l’Otan est l’Europe par son aptitude à assurer la sécurité par d’autres voies que l’arme militaire. Une disposition au dialogue : ne pas vaincre mais convaincre. Mais l’ Europe rencontre un problème qui pourrait être un obstacle à son rôle international y compris dans les pays musulmans : c’est l’intégration de la communauté arabe . Il y a, en Europe une islamo phobie. Un amalgame entre islam, radicalisation, terrorisme. Aucun problème au départ lorsque, après la deuxième guerre mondiale sont arrivés les immigrants arabes.
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Le danger de la prolifération des armes nucléaires est réel et toutes les options sont difficiles. Les plus menacés sont Israël mais aussi les Emirats et la Turquie. L’escalade militaire étant à exclure il faut de nouvelles initiatives. Une banque mondiale des forces nucléaires ?
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C’étaient, croyait-on des travailleurs temporaires. Le problème s’est levé lorsqu’ils sont devenus des résidents définitifs avec leurs familles, leur culture, leur religion et qu’ils devenaient partie intégrante de la société civile acquérant la nationalité du pays. Politiciens, académiciens, médias, population autochtone n’ont plus vu cette immigration que sous le topique de la sécurité. Il y a dans la population musulmane beaucoup de chômeurs ayant un niveau de vie très bas et dans certaines régions rassemblés dans des ghettos. Ce peut être le résultat de la discrimination à l’emploi, au logement. En traitant cette population en terroristes potentiels, les européens encouragent les mouvements radicaux. Considérés comme l’ennemi de l’intérieur ils ne se sentent pas chez eux. Il est certain que les concepts les plus importants sont intégration et assimilation. Encore faut-il définir ces concepts et les peser. Intégration sous entend égalité c-à-d la possibilité et la tolérance des différences. Elle n’oblige pas l’autre à changer de culture. L’assimilation c’est autre chose : le groupe minoritaire est supposé abandonner les différences et s’intégrer dans le groupe dominant. C’est le prix pour être accepté. Mais, en général, on considère que le musulman ne peut pas être intégré. Trois quart des musulmans français croient que les valeurs islamiques et la république sont compatibles mais 62% des non- musulmans croient le contraire et le foulard, les mosquées, les classes islamiques sont considérées comme atteinte à l’ordre public et aux valeurs traditionnelles.
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La première génération n’a pas posé problème : vivant retranchée, elle n’attirait guère l’attention mais la 3ème tout en faisant partie de la société européenne affiche sa différence d’où discrimination, d’où révolte et pas-
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sage à la radicalisation. C’est un cercle vicieux. Les exclus se tournent vers leur identité musulmane et s’aliènent le reste de la population augmentant le racisme et la xénophobie. Et pourtant une solution s’impose: l’Islam est la seconde religion d’Europe. On a trop oublié qu’au 19ème siècle même s’ils étaient européens et chrétiens les italiens, les espagnols et les portugais ont vécu pas mal de problèmes et étaient considérés comme des étrangers. Il faut apprendre à se connaître, se respecter et s’accepter. Il faut arriver à un islam européen, moderne, compatible avec les valeurs occidentales. Le multiculturalisme. Et, précisément la région d’Antalaya en donne un exemple. Peut-être restreint, peut-être utopique ou prématuré mais séduisant : s’il y a environ 2.500.000 turcs en Allemagne dont un tiers a la citoyenneté, il y a aussi (c’est un début) quelques 2000 retraités allemands résidents permanents (à Kemer) des résidents de Grande Bretagne (dans le fort beau site de Kas) un village finlandais (à Konyalti) , un hôtel et un consulat russe (à Belek), Sans parler de l’explosion touristique à tous niveaux du plus abordable au plus luxueux (le nouveau Kempinski et ses deux golfs qui portent à 10 les golfs d’Antalaya). La région se veut un exemple de cosmopolitisme dans la tradition ottomane avec son nouveau centre « love and tolerance » et son « garden of religions » avec son église, sa synagogue et sa mosquée, sa clinique privée à la pointe des technologies. Un bel exemple de coexistence. Facilité, reconnaissons-le, par la beauté naturelle du site, ses richesses archéologiques parlant d’un passé gréco- romain donc européen, un climat, une douceur de vivre et… un intérêt bien compris de part et d’autre.
Le Président Halük Bayülken
L’Union européenne dans son rôle d’acteur mondial: un aperçu de la politique extérieure Propos recueillis par Bernadette Costers
L’Europe se trouve actuellement à la croisée des chemins: elle est en voie de passer de l’Union économique à l’Union politique et la crise concerne cette aspiration profonde. Un test majeur par rapport à sa capacité de devenir une Union politique réside dans la réussite de sa politique extérieure. L’Europe se trouve devant un nombre de défis. Géopolitiquement, il y a l’émergence de nouvelles puissances économiques et politiques , comme la Chine, la Russie, le Brésil et l’Inde, qui compte à elle seule un milliard d’habitants face à un monde occidental dont la population ainsi que sa position dominante sont en déclin: l’Europe devra partager ses richesses. Un certain nombre de crises peuvent perturber l’équilibre international, auxquelles seuls la consolidation et le développement d’une approche globale peuvent répondre. Du point de vue économique, l’émergence de l’économie mondiale provoque à la fois des espoirs et des craintes. Ainsi, par exemple, l’absence de la perception que l’Europe, avec ses 500 millions de citoyens et de consommateurs, constitue la réponse à la globalisation peut
expliquer le vote négatif au référendum néerlandais sur la constitution. Puis l’équilibre mondial est menacé par une série d’autres facteurs: les armes destructives de masse, le terrorisme, la dépravation de l’environnement, le changement climatologique, sans parler de la cassure entre les riches et les pauvres qui déclenchent des mouvements migratoires. Par rapport à ces traits forts de politique internationale, il faut constater que le citoyen européen, même dans les pays ayant rejeté la constitution, s’attendent à ce que l’Europe agisse comme acteur pour y faire face. Les sondages effectués à intervalle régulier le confirment. Et, comme dit plus haut, il y aussi une attente de la part des partenaires de l’Europe. Or, comment se situe l’Union européenne? En tant qu’acteur économique et commercial, l’Union européenne est un acteur mondial représenté dans les fora internationaux compétents. Par ailleurs, elle possède une force d’attraction politique incontestable. La stratégie qu’elle a menée la dernière décennie et qu’elle mène toujours ayant abouti à l’élargissement de mai 2004 et au futur élargissement à la Roumanie et à la Bulgarie en janvier 2007 peut être qualifiée de réussite en matière de stabilité, de démocratie et de prospérité. Le “nouveau consensus sur l’élargissement” proposé dernièrement par la Commission européenne et s’appliquant aux nouveaux candidats, la Croatie, la Turquie et la Macédoine et candidats potentiels, à savoir l’Albanie, la Bosnie et Herzégovine, le Monténégro, la Servie et le Kosovo s’inspire du même souci d’étendre la zone de paix, de stabilité et de prospérité en Europe. Avec 16 pays voisins n’ayant pas vocation à l’intégration, l’Union tente de mettre en place sa politique de
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Incontestablement, la réputation de l’Europe est bien meilleure à l’extérieur qu’à l’intérieur de ses frontières. Le Président de la République chinoise affirme que l’intégration européenne est un des éléments positifs du XXième siècle, tandis que lors du Sommet à Helsinki, le Président de la Corée du Sud rêve, comme homme politique, que l’Asie, dans 40 ans arrive à un niveau d’intégration semblable. Force est donc de constater que l’Europe est une intégration régionale réussie et qu’elle a une valeur. Mais dit M. Landaburu, directeur général des relations extérieures à la Commission européenne lors d’une conférence organisée par la Maison de l’Europe de Paris, lorsqu’on revient à Bruxelles, l’Europe y est perçue plutôt comme une Europe stagnante, endormie. Or, la réalité n’est ni d’un côté, ni de l’autre.
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voisinage en vue de tisser des relations les plus proches possibles et de promouvoir le modèle de société européen. L’Europe a des relations bilatérales avec nombre de pays dont certaines sont bien approfondies et d’autres en rapide développement pour ne citer que la Chine et l’Inde. Et puis, l’Europe est perçue comme la première puissance en matière de coopération et de développement. Quant à ses relations financières, l’euro est devenu la seconde monnaie de réserve mondiale. En tant qu’acteur multilatéral, l’Union européenne a eu un impact en matière d’environnement en persuadant la Russie d’adhérer aux normes de Kyoto, elle est présente dans le débat sur la réforme des Nations Unies et une politique dans le domaine de la sécurité se met en place. Regrets et espoir Ainsi, conclut M. Landaburu, L’Union européenne, malgré ses faiblesses, existe bel et bien au niveau mondial. Elle n’ y est toutefois pas encore un acteur politique. La réticence des ses Etats membres à partager la souveraineté nationale ne lui confère pas une maturité suffisante pourqu’elle puisse agir au niveau politique avec des instruments aussi forts qu’en matière économique. La politique étrangère, malgré les efforts de la Commission et du Haut Représentant de la PESC aboutit trop souvent au plus petit commun dénominateur, et est de ce fait trop réactive. M. Landaburu a regretté le manque de culture stratégique et surtout le manque de volonté politique pour dégager une telle culture européenne face au tiers. Ainsi, les 130 délégations de l’union européenne dans le monde se trouvent elles cantonnées à la coopération économique et commerciale.
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M. Landaburu garde toutefois l’espoir que les avancées comprises dans le traité pour une constitution européenne pourront être sauvegardées par le “Plan B”, c’està-dire la réforme institutionnelle qui devrait avoir lieu avant les élections parlementaires européennes de 2009.
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En attendant les changements institutionnels qui auraient apporté une plus grande cohérence entre les deux piliers du Traité de l’Union européenne en matière de relations extérieures, la Commission exerce une cohérence par une meilleure adaptation de sa capacité à l’intérieur de ses services, par un échange de fonctionnaires et de diplomates, par la mise à la disposition du Haut Représentant des délégation extérieures de la Commission et
surtout par ses planifications stratégiques dans les relations avec les pays tiers. Ainsi, la récente stratégie de la Communauté européenne pour ses relations avec la Chine part de l’approche fondamentale que l’engagement et un partenariat plus étroit engendre des responsabilités mutuelles. Il s’agit d’une approche globale qui soutient le processus de la Chine vers une société ouverte et pluraliste et un développement durable. Ainsi la coopération avec la Chine, outre les domaines traditionnel de commerce et d’investissement, englobe des dossiers énergétiques, de changement climatique, de développement international, de commerce et de relations économiques, de renforcement de coopération bilatérale dans les domaines de la science et de la technologie et de l’immigration. Elle contient un volet de promotion de la sécurité internationale par des engagements visant la non-prolifération dans la région. Il y a quelques jours, la Commission vient de publier un Livre vert sur la protection diplomatique et consulaire des citoyens européens. Le Parlement européen lui non plus n’est pas inactif. Le rapport von Wogau réclame une révision de la stratégie européenne de sécurité en 2008. Même si l’OTAN reste le garant de la sécurité collective, l’Union européenne est en voie de se développer en une Union de Sécurité et de Défense. C’est pourquoi il réclame un marché commun de défense avec un système commun d’intelligence et des normes communes de communication en vue d’augmenter l’efficacité des opérations multilatérales et appelle à une force européenne de protection. Outre les changements clés compris dans le traité constitutionnel, à savoir la clause de solidarité en cas de catastrophe et l’assistance mutuelle en cas d’attaque par une tierce force, et encore la création de la fonction de Ministre européen des Affaires étrangères, il demande une force navale européenne permanente et un service côtier dans la Méditerranée en tant que mesures préventives. Le rapport ajoute que la prévention majeure réside pourtant dans la promotion d’institutions démocratiques, sociales et économiques, de la “bonne gouvernance”, d’une société civile et de la lutte contre le racisme et la xénophobie. Et n’est pas exactement la promotion de ces valeurs susmentionnées qui caractérisent la société européenne qui est à la base de la stratégie que l’Europe déploie dans la panoplie de ses relations extérieures?
Debat in Antwerpen over de EU-NAVO samenwerking. De Antwerpse Afdeling van de Euro-Atlantische Vereniging heeft op 19 oktober 2006 een zeer geslaagd debat georganiseerd met als thema « Zijn de NAVO en de EU goede defensiepartners en hoe zien de VS deze samenwerking”. Minister van Buitenlandse Zaken Karel De Gucht had aanvaard om aan deze bespreking deel te nemen, maar heeft op het laatste ogenblik moeten afzeggen. Zijn Adjunct Kabinetchef, de Heer Walter Stevens, heeft zich zeer degelijk gekweten van zijn vervangingstaak. De andere panelleden waren de Ambassadeurs van de Verenigde Staten bij de EU, de Heer Mac Jinsey, van Polen bij de EU, de Heer Novak Jerzy, en van Duitsland in Brussel, de Heer Christofer Jessen. De avond ging door in de Lessius Hogeschool waar een twee honderd aanwezigen, waaronder talrijke jongeren, aandachtig luisterden en hun mening te kennen gaven. De Heer Johny Van Sevenant trad op als moderator met de duidelijke zorg om alle deelnemers evenwichtig aan bod te laten komen.
Maar in deze gewijzigde context blijft de veiligheid centraal. De NAVO heeft niet aan belang ingeboet, maar een nieuwe veiligheidsarchitectuur komt tot stand waarbij de EU en de OVSE een rol te spelen hebben samen met de NAVO. Men kan voortaan gewagen van een tweepijler structuur, berustend op de EU en de NAVO, om crisissen op te vangen en tot
meer vrede bij te dragen. Beiden werken nu samen waarbij de EU op de NAVO beroep kan doen, ze elkaar aflossen of samen een taakverdeling regelen om vredeoperaties tot een goed einde te brengen. De beide zijn dus complementair en geenszins tegenstrijdig. Wel is het nodig dat de EU een eigen identiteit hanteert, met eigen verantwoordelijkheden en lasten. De samenwerking veronderstelt ook dat ze zich op dezelfde golflengte bewegen. Het onderling overleg en de dialoog moeten dus versterkt worden. Op Belgisch voorstel werd een “gymnich” (of informele bijeenkomst) belegd van de Ministers van Buitenlandse Zaken van de beide Organisaties die meer begrip en ook meer toenadering mogelijk moet maken. Het antwoord op de vraag die gesteld is aan de panelleden wordt dan ook ontegensprekelijk positief beantwoord. De Heer Christofer Jessen, Ambassadeur van Duitsland te Brussel, start zijn uiteenzetting in het Nederlands. Hij wenst zich op de “harde feiten” toe te spitsen. Het verleden heeft aangetoond dat de Europese landen voor hun veiligheid de Verenigde Staten nodig hebben. Zonder de Amerikanen waren wij wellicht allen door het Sovjetregime tot satellieten herleid. Daartegenover staat dat de EU de belangrijkste handelpartner is van de VSA die ook de grootste economische en militaire grootmacht is in de wereld. Zij vormen samen de westerse wereld die dezelfde waarden hanteert. Zij hebben gelijklopende belangen en dezelfde veiligheidszorgen. De NAVO is dan ook voor de beiden even belangrijk.
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De Heer Stevens, Adjunct Kabinetchef van de Minister van Buitenlandse Zaken, vertrekt van de vaststelling dat de wereld sterk aan het veranderen is. Wat Paul Henri Spaak indertijd op het oog had was de opkomende Sovjet bedreiging. De Westerse reactie heeft er toen voor gezorgd dat de koude oorlog zonder geweld verliep en het oorlogsgevaar nu in Europa geweken is. Maar indien een einde werd gesteld aan de toenmalige bedreigingen, zijn thans andere opgedoken, zoals gebleken is in de Balkan of op 11 september 2001. Deze veiligheidsrisico’s doen zich nu voor met “vijanden” die minder zichtbaar maar daarom niet minder gevaarlijk zijn. De nieuwe uitdagingen hebben ondermeer te maken met mislukte staten of met terrorisme. Zij kunnen niet meer met louter militaire middelen worden opgevangen. Ook de economische ontwikkeling, begrippen zoals democratie en eerbied voor de mensenrechten zijn essentiële elementen geworden om overal meer vrede en veiligheid te doen heersen. De NAVO heeft zich dan ook moeten aanpassen zowel politiek als militair. Nieuwe lidstaten zijn tot de organisatie toegetreden, haar actieveld werd verruimd en andere uitrustingen en wapentuigen zijn nu vereist.
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De Europese Unie is wellicht de grootste succesgeschiedenis in de wereld. De oorlogsdreiging is van de horizon verdwenen. Voormalige fascistische landen zoals Portugal en Spanje maken nu deel uit van de vreedzame democratische Europese familie. Ierland heeft in enkele jaren het peil van de stichtende Europese lidstaten geëvenaard. Oost-Europa volgt nu ook het westers model en gaat de democratische weg op. Maar Europa en de Verenigde Staten bewandelen nu niet meer helemaal dezelfde wegen. De ene kiest voor de “soft diplomacy” terwijl de andere de voorkeur geeft aan “mars”. De EU dacht zelfs de VSA minder nodig te hebben. De Balkancrisis heeft aangetoond dat de Europeanen zich vergisten, terwijl de inval in Irak het bewijs levert dat een militaire aanpak vanwege de grootste wereldmacht niet alles kan oplossen. Voor het internationaal timmerwerk zijn zowel een (militaire) hamer als een (diplomatieke) schroevendraaier nodig. Er is nu een terugkeer naar meer realisme. De EU kan met subtiel diplomatiek knutselwerk een waardevolle bijdrage leveren, maar heeft ook een eigen hamer nodig. De Heer Novak Jerzy, Ambassadeur van Polen bij de NAVO, wenst een stem van de nieuwe lidstaten te doen horen. Hij ziet de toestand minder rooskleurig in dan de beide andere sprekers. Hij heeft de indruk dat de relaties tussen de EU en de NAVO in een impasse zijn geraakt. Er is ontegensprekelijk een westerse lotsverbondenheid, met gemeenschappelijke waarden en belangen als grondvesten. Maar de internationale omgeving is onstabiel geworden en is nu moeilijk te voorzien. De samenwerking wordt erdoor bemoeilijkt. Voorat een gemeenschappelijk militaire strategie kan worden gehanteerd, dient eerst een toenadering onder de standpunten te worden betracht. Een dialoog is hiertoe nodig en die heeft plaats binnen de EU en binnen de NAVO, tussen de NAVO en de EU en in het overleg tussen de EU en de VSA. Maar op deze vlakken kan men van een impasse gewagen. De Verenigde Staten hebben een globale
benadering terwijl de Unie haar identiteit vooropstelt en ernaar streeft om autonoom te kunnen optreden. Er wordt veel gepraat in de EU maar strategische discussies worden er niet gevoerd. De Unie heeft geen strategische visie van haar wereldrol en er is ook geen echte transatlantische dialoog en toenadering. Hoe kunnen wij uit deze impasse geraken en een gemeenschappelijke aanpak uitwerken? Men zou kunnen denken aan het opstellen van een soort Harmelverslag maar waarbij de veiligheid ruimer dan louter Europees wordt benaderd. Zo dient nu ook de energiebevoorrading erbij te worden betrokken. Een club van de 32 politieke directeuren van alle lidstaten van de beide organisaties zou met een dergelijke opdracht kunnen worden belast. De Heer Mac Kinley, Ambassadeur van de VSA bij de EU, ontkent niet dat er enkele jaren terug uiteenlopende standpunten bestonden over de oceaan heen. Maar na het hoogtepunt van de spanningen rond de inval in Irak, kan men een duidelijke toenadering ontwaren. De uitbouw van de militaire peiler van de Unie heeft tot problemen geleid maar zij werden opgelost. Steeds vaker wordt er gezamenlijk opgetreden, weze het Iran, Afrika, de Kaucasus of in het Midden-Oosten na de Israëlische inval in Libanon. Terloops wenst de Ambassadeur er toch op te wijzen dat de VSA ook het diplomatiek wapen hanteert en vaak zelfs met succes, ondermeer toen de crisis tussen Pakistan en India hoog opliep en zelfs zeer gevaarlijk werd of rond Noord-Korea waar de Europese Unie volledig afwezig is gebleven. Met de woorden van de Duitse Ambassadeur, kan men stellen dat de EU en de VSA elk een hamer en een schroevendraaier moeten hanteren, maar niet noodzakelijkerwijze van hetzelfde kaliber. Na het debat werden de aanwezigen door de Voorzitter, de Heer Hugo Madou, en zijn comité uitgenodigd op een wel voorziene receptie waar de discussies in een vriendschappelijke sfeer werden voortgezet.
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Met droefheid melden wij U het overlijden op 17 augustus 2006 van Kolonel SBH b.d. Alex VAN GOYLEN, oud-voorzitter van de sectie Oost-Vlaanderen.
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Nous déplorons le décès du Colonel BEM e.r. Alex VAN GOYLEN, ancien président de la section de Flandre Orientale, survenu le 1è août 2006.
De EU en de NAVO en de vredeshandhaving.
A.
Le Sommet de l’OTAN à Riga :
Le Professeur Sven Biscop, Directeur à l’IRRI, introduit le débat en présentant quelques axes de discussion. (1) On approche avec un certain malaise le Sommet de Riga de novembre 2006, car si l’OTAN élargit son rayon d’action, elle n’a pas encore défini le rôle qu’elle entend assumer. (2) Par ailleurs, l’Union Européenne déploie de son côté quelque 18.000 hommes dans des régions parfois éloignées pour y mener à bien des tâches dites de Petersberg qui sont en réalité des missions de pacification. (3) Comment ces deux organisations vont-elles s’articuler l’une par rapport à l’autre ? Allons nous vers un dialogue EU et US ou au sein de l’OTAN ? Le problème n’est pas que structurel, il est surtout politique. Pour les USA, le monde est devenu plus dangereux alors que, pour l’UE, il est surtout devenu plus complexe. La stratégie atlantique doit donc être suffisamment flexible pour pouvoir ajuster les réactions en fonction de dangers qui se présentent mais qui sont perçus différemment. En outre la stratégie que les Américains proposent est globale alors que les Européens sont divisés à ce sujet. Ces derniers, n’ayant pas de vues communes, risquent de n’avoir à Riga que le choix entre l’accepter ou ne rien faire, ce qui serait encore plus dangereux. Le Dr. Karl Heinz Kamp, de la Fondation Adenauer, constate que l’OTAN a poursuivi au fil des années trois objectifs successifs : (1) la défense de l’Europe, (2) mettre fin à la division du continent en s’élargissant et en développant des liens de partenariats dans son entourage, et (3) jouer le rôle de pourvoyeur de sécurité globale dans le monde. Mais cette nouvelle mission conduira l’OTAN à projeter la sécurité partout où elle est sérieusement menacée, ce qui suppose des moyens accrus et des équipements adaptés. La politique d’unification et de rapprochement de l’Europe a été un succès. Mais c’est l’Alliance qui, en assu-
rant sa sécurité, a permis à l’Union de se développer. La politique de partenariat de l’OTAN a également porté ses fruits car elle a accru la sécurité en Europe et le rayonnement des valeurs occidentales. Mais les élargissements et les partenariats n’ont guère renforcé sa force de frappe. Dans les deux cas, le critère principal de leur sélection était politique, et non l’efficacité de l’apport fourni par les pays concernés. Mais avec la stratégie de sécurité globale qui est envisagée actuellement, des moyens militaires accrus et des équipements plus performants se révèleront nécessaires. Cela signifie que dorénavant le critère déterminant pour le partenariat et pour l’adhésion sera davantage la contribution militaire potentielle des pays en cause. Sous cet angle, les candidatures de l’Ukraine et de la Georgie risquent d’être retardées, ce qui serait moins le cas pour la Croatie militairement plus crédible qui est également demanderesse. Sous cet angle, la Turquie gagne en importance et la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, dont les forces expéditionnaires ont fait leurs preuves notamment en Irak, deviendraient des candidats potentiels. Une autre évolution significative pour l’OTAN découle de la perspective de ralentissement des adhésions à l’UE. S’il s’avère qu’après l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie, les adhésions des candidats suivants devront attendre un certain temps, le parallélisme entre les élargissements de l’UE et de l’OTAN, qui avait largement contribué à rapprocher l’Est et l’Ouest, se trouverait interrompu. Par ailleurs, pour mener ses opérations de pacification, l’OTAN devra renforcer son volet civil pour pouvoir opérer conjointement avec les militaires. Une coopération renforcée avec l’UE sur ce plan serait tout à fait indiquée, mais risque de se heurter à l’opposition de la France qui préfère des actions Européennes autonomes. La France semble également avoir l’intention de bloquer l’entrée de la Turquie dans l’UE, alors que ce dernier deviendra pour l’OTAN encore plus précieux qu’il ne l’est actuellement. Ce sont autant de nuages qui s’amoncellent à l’horizon.
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L’Institut Royal des Relations Internationales et le Atlantic Council of the United States ont organisé le 30 novembre 2006 un séminaire au Prieuré du Val Duchesse sur le thème « Pillars and Pitfal : the EU, the US and the NATO transformation ». Le prochain Sommet à Riga est en effet consacré aux transformations à opérer à l’OTAN. C’est l’occasion de se pencher sur l’ambitieuse stratégie globale qui y est envisagée actuellement et sur les moyens à mettre en œuvre à cette fin. On trouvera ci-après le résumé de quelques idées qui furent avancées lors de ce colloque avec comme toile de fond le Sommet de Riga.
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Il faut surtout se rendre compte que la stratégie actuelle de l’OTAN date d’avant les évènements au Kosovo et en Afghanistan. Il est donc urgent de tirer les leçons de ces crises afin de pouvoir faire face aux défis de l’avenir. Et les régions à problèmes ont tendance à se multiplier et les défis auxquels l’OTAN devra faire face seront sans doute plus nombreux encore. Or, pour l’heure, le Secrétaire Général a déjà les plus grandes difficultés à amener les Etats Membres et Associés à fournir les moyens humains et les équipements nécessaires. Si l’OTAN applique la règle du consensus, la paralysie est à craindre, mais ce serait la pire des options. On peut donc s’imaginer qu’à l’avenir, l’OTAN devra faire de plus en plus appel aux bonnes volontés tierces tout en restant le centre de décision et le noyau coordinateur. Dans ce cas, il ne serait que logique que les bonnes volontés tierces soient également associées aux délibérations qui concernent les actions auxquelles elles participent. Les options à trancher au Sommet de Riga sont donc lourdes d’implications pour les Etats membres et pour l’avenir de la coopération occidentale.
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B.
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Het burgerlijk luik van de vredesacties :
Dr. Catrtiona Gourlay, project manager bij Unidir, stelt vast dat het civiele luik dat voor vredesopdrachten door de onderscheiden landen of organisaties wordt aangewend sterk kan verschillen. Zo besteden de Verenigde Staten de civiele taken uit. De leidende rol blijft in handen van de militairen die, voor de missies die zij zelf niet aankunnen, op privé-bedrijven of verenigingen beroep doen. De NAVO richt zich tot de lidstaten en tot de partnerlanden aan wie gevraagd wordt om specifieke taken op te nemen. Maar de beloofde bijdragen blijven soms uit of worden slechts gedeeltelijk waargemaakt. En om de juiste noden te kunnen inschatten, dient ter plaatse vooraf een verkenning te worden uitgevoerd. Hiervoor is een eigen multidisciplinaire ploeg nodig om tot een coherent en uitvoerbaar programma te komen. Het is immers vaak moeilijk om groepen en individuen te doen samenwerken die elk hun eigen visies en werkmethodes hanteren. Ook kan het optreden van de politiediensten of de justitieambtenaren sterk van land tot land verschillen. De Europese Unie rekent eveneens vooral op de lidstaten, maar heeft met de jaren eigen teams opgericht, waarover de volgende spreker bijkomende inlichtingen verschaft. Maar omdat de noden zo hoog zijn, is de vraag niet
zozeer te weten hoe de beste methode er uitziet. Een verscheidenheid van optreden heeft ook voordelen. Maar meer samenwerking tussen meer bepaald de NAVO en de EU is mogelijk en uitermate wenselijk. De NAVO is immers degelijk militair uitgebouwd terwijl de Unie het gemakkelijker heeft om deskundigen uit het burgerleven op te roepen. Mevrouw Veronica Codi, hoofd van de dienst civiele crisismanagement van de Europese Unie, schetst een vrij volledig beeld van de huidige stand van zaken. Twee vaststellingen zijn belangrijk : het crisisbeheer was nog niet zo lang geleden een louter militaire aangelegenheid, terwijl het civiele luik slechts veel later eraan werd toegevoegd. Alhoewel iedereen thans aanvaardt dat de civiele noden vaak belangrijker en omvangrijker zijn dan de militaire, hebben deze laatste het nog steeds voor het zeggen. Maar de evolutie gaat naar meer samenwerking tussen de beiden op voet van gelijkheid. Van belang is het vooral dat het civiele luik volledig bij elke operatie wordt betrokken en dit reeds vanaf de conceptie. Voor het veiligheidsoptreden heeft de EU gekozen voor de oprichting van een eigen Europese interventiemacht. Het is slechts in 2000 dat beslist werd om voor vredesoperaties ook op politieagenten, magistraten, beheerders of civiele bescherming beroep te doen. In een beginfase werd aan de lidstaten gevraagd om het gewenst aantal deskundigen in de onderscheiden disciplines beschikbaar te stellen. Maar tot op het ogenblik dat ze werden uitgestuurd was er echter geen zekerheid dat ze wel degelijk beschikbaar zouden zijn. Ook het niveau van de deskundigen was niet altijd op peil. Daarom gebeurt de selectie nu van meet af aan en worden de uit te sturen ploegen vooraf gezamenlijk getraind zodat reeds vanaf de start een ploeggeest voorhanden is. Ook worden de termijnen voor de beschikbaarstelling drastisch ingekort, zelfs tot vijf dagen voor spoedgevallen. Men kan op die manier zonder tijdverlies coherente teams uitsturen met technici die onmiddellijk en efficiënt ter plaatse kunnen optreden. De Europese Unie heeft reeds een indrukwekkende ervaring opgedaan in meer dan tien vredesoperaties. Zij kan nu rekenen op een waaier van specialisten voor de opleiding of de bevelvoering van politie-eenheden, magistraten, ambtenaren, juristen. Al deze elementen pleiten voor een verruimde samenwerking voor vredesmissies tussen de NAVO en de EU.
Une nouvelle vision de la Coopération au Développement Résumé d’un exposé du Ministre Armand De Decker au Val Duchesse. M. Armand de Decker, Ministre de la Coopération au Développement, a fait le 21 novembre 2006 au château du Val Duchesse un exposé sur la politique de son Département. Il y a présenté la nouvelle vision qui prévaut actuellement en matière d’aide au tiers-monde. L’aide ne doit plus être considérée comme un geste essentiellement caritatif. Elle doit être perçue comme une composante indispensable de la stratégie à mettre en œuvre afin d’assurer la stabilité et la sécurité dans le monde.
Au sein des enceintes, qui se consacrent aux relations nordsud, prévaut aujourd’hui le sentiment que le seul moyen de résoudre le problème lancinant des immigrés est d’améliorer sur place les conditions de vie des habitants du tiersmonde. L’aide de type caritatif qui prévalait jusqu’il y a peu avait comme fondement le sentiment de gène qu’éprouve le favorisé face à ceux qui sont défavorisés. Aujourd’hui, la coopération au développement s’intègre davantage dans une stratégie commune du Nord et du Sud qui vise à réduire les inégalités dans le monde au moyen d’efforts concertés. Cette nouvelle approche donne un sens nouveau à la coopération au développement. Réguler l’immigration n’est plus une affaire relevant en premier lieu de la police. L’aide fait dorénavant partie d’une stratégie mondiale de sécurité et de stabilité. Un pas décisif a été franchi lorsqu’en l’an 2000 l’Assemblée Générale des Nations Unies a fixé comme objectif une amélioration de 50 % de la qualité de vie des plus déshérités à atteindre au moyen d’efforts à fournir de part et d’autre. Du coup, la nature du dialogue Nord Sud s’en trouve modifié. Ce sont les pays en développement qui fixent eux-mêmes leurs priorités et les objectifs qu’ils veulent
atteindre. Les grandes organisations mondiales que sont la Cnuced, la Banque mondiale ou le FMI les conseillent et leur prêtent aide et assistance. Les pays donateurs sont également associés à ce processus qui devient ainsi plus réaliste et plus crédible. Comme les engagements de performance et d’aides sont souscrits de part et d’autre, le dialogue devient plus équilibré. En Belgique, le budget de la coopération au développement a depuis lors retrouvé sa courbe ascendante et augmente d’environ 100.000 € chaque année. Le nombre des pays aidés a été réduit, ce qui a permis de mettre en œuvre des programmes plus ciblés et mieux calibrés. Le Ministre considère que, sous cet angle, l’OTAN risque d’avoir un problème. La sécurité n’est en effet plus une affaire qui relève essentiellement des militaires où l’OTAN occupe une position forte. Mais le développement économique et l’amélioration des conditions sociales sont aujourd’hui aussi des facteurs indispensables pour permettre notamment à l’Afghanistan de devenir un pays ordonné et pacifié. Les militaires à l’OTAN se rendent parfaitement compte qu’ils ne disposent pas de la palette de moyens qui leur est nécessaire pour remettre un pays comme l’Afghanistan sur les rails. Mais un échec de l’OTAN dans cette partie du monde serait désastreux à la fois pour la population qui se retrouverait à la case de départ du Taliban, mais aussi pour l’occident qui fournirait ainsi la preuve de son impuissance. Ce serait en outre une victoire inespérée pour l’extrémisme islamiste dont la position serait notablement renforcée dans la région. La solution à ce problème existe. Il réside dans une collaboration renforcée de l’OTAN et de l’UE. Cette dernière s’est en effet récemment dotée d’une panoplie de moyens d’intervention à caractère civil et humain. La question qui se pose est dès lors celle de la volonté politique pour y parvenir.
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Le Ministre part de la constatation que les relations internationales sont en voie d’être mondialisées. C’est ainsi qu’un simple cultivateur au Mali possède aujourd’hui un téléphone portable et a accès à la télévision par satellite dans un lieu public proche. Cet homme démuni se trouve ainsi mis en contact direct avec les conditions de vie qui prévalent dans les pays civilisés. Il peut donc aisément faire la comparaison avec la vie misérable qu’il mène dans son village. Le résultat en est un flux migratoire du Sud vers le Nord ou de l’Est vers l’Ouest qui grossit de jour en jour. Ce mouvement risque de s’amplifier avec comme corollaire la crainte grandissante de nos populations d’être submergées par cette vague de migrants en quête d’un monde meilleur.
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Kazakhstan role in Central Asia and its relations with the EU Le Ministre des Affaires Etrangères du Kazakhstan, M. Kassymzhomart Tokaev était le 4 octobre 2006 l’invité de l’IRRI au palais d’Egmont où il a passé en revue les axes de la politique extérieure de son pays. L’orateur a une grande expérience politique en tant qu’ancien diplomate, Premier Ministre et ensuite Ministre des Affaires Etrangères d’un pays au cœur d’une région en ébullition. Le Ministre a rappelé que c’était déjà sa deuxième visite à l’IRRI qu’il connaît donc bien et apprécie grandement. Le Kazakhstan a notamment pour particularité qu’il a des longues frontières communes avec deux grandes puissances disposant de l’arme nucléaire : la Russie et la Chine. Il attache tout naturellement aussi une grande importance aux Etats-unis et investit énormément dans ses relations avec les pays environnants que ce soit dans l’ex Union Soviétique ou dans la périphérie asiatique où son pays fait figure de puissance régionale.
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Cette région est menacée par d’immenses problèmes de développement, de drogue, d’extrémisme religieux et bien d’autres encore. L’Asie centrale compte environ 45 millions d’habitants et constitue donc un marché potentiel important. Il est primordial d’y assurer le développement et une coopération étroite entre voisins. Le Kazakhstan y consacre des efforts considérables et constants qui commencent à porter des fruits prometteurs. Le Kazakhstan est aussi très présent en Afghanistan qui a échappé à la domination des Talibans mais qui a besoin davantage d’aide qu’il n’en reçoit à l’heure actuelle. Le pays a été libéré, mais l’ordre est loin d’y régner. Le Kazakhstan consacre d’importants efforts et moyens afin de venir en aide à Afghanistan.
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De Minister overloopt daarna de prioriteiten van zijn extern beleid. Rusland komt dus op de eerste plaats. Kazakstan heeft met Rusland zeer lange gemeenschappelijke grenzen waarover thans geen betwistingen meer bestaan, wat in deze regio bijna nergens het geval is. De spanningsvelden die zich indertijd voordeden werden in gezamenlijk overleg opgevangen zodat een vertrouwensvolle samenwerking mogelijk is geworden. China is ook een belangrijk buurland. Ook hier werden de grensvraagstukken geregeld en werden vruchtbare handelsrelaties aangegaan die helemaal niet bestonden ten tijde van de Sovjet Unie. China stelt belang in grondstoffen, waaronder olie, die in Kazakstan overvloedig voorhanden zijn en het land is een onmisbare partner geworden in een globale wereld. De aanleg van een pipeline is ter studie en China steunt de kandidatuur van Kazakstan tot de Wereldhandelsorganisatie. Vele
Westerlingen oordelen dat Peking zich agressief zou opstellen wat volgens de spreker onjuist is. De Aziatische samenwerking waaraan China en Rusland deelnemen dekt zowel de economische als de menselijke arbeidsvelden en zij betreft ongeveer de helft van de wereldbevolking. Het belang ervan mag dus niet worden onderschat. Ook de CIS (de gemeenschap van de voormalige sovjetstaten) draagt bij tot de stabiliteit en de veiligheid in dit zeer uitgestrekt gebied. Een Eur-Aziatische Commonwealth is in de maak en een akkoord werd reeds bereikt voor 80 % van de tariefposten van de toekomstige douane-unie. Kazakstan is uitgestrekt maar weinig bevolkt. Maar het bekleedt in dit deel van de wereld een strategische positie. Het bestrijdt het terrorisme en bevordert de ontwikkeling en de samenwerking die op termijn de beste waarborg zijn voor meer veiligheid en stabiliteit. Het land telt bijna honderd verschillende godsdiensten die nochtans samen in vrede leven. De vrijemarkteconomie en een gezond economische beleid hebben de groei in de hand gewerkt. Veel aandacht gaat naar de opvoeding. Beroep wordt gedaan op externe docenten en duizenden jonge studenten hebben de mogelijkheid om hun opleiding in het Westen te volgen. Buitenlandse investeringen worden aangemoedigd, vooral door de “rule of law” in het land te doen heersen. Een programma werd uitgewerkt om Kazakstan om te vormen tot een “advanced country” met innovatie als leidmotief. Petroleum is belangrijk maar vertegenwoordigt slechts 29 % van de inkomsten. Kazakstan is ook een belangrijke producent van andere grondstoffen. Het land beschikt dus over sterke troeven om de eigen ontwikkeling te verzekeren, maar in nauwe samenwerking met de buurlanden en met de grotere globale spelers. Zo is de Europese Unie de belangrijkste handelspartner maar de grootste investeerder in Kazakstan zijn de Verenigde Staten. De Minister wil dan ook geen keuze maken tussen de beide die voor hem evenveel aandacht verdienen. Kazakstan is voor 95 % Aziatisch maar voor 5 % Europees. Het wenst dan ook niet tussen de beide te kiezen. Het kan echter wel, dank zij de eigen troeven, een verzoenende regionale toenaderingsrol te vervullen.
De Transatlantische Veiligheidsuitdagingen Uiteenzetting van Ambassadeur Baron F. Van Daele De Universitaire stichting organiseert regelmatig conferenties en debatten over belangrijke onderwerpen van diverse aard ten behoeve van haar leden. Op 6 oktober 2006 was het de beurt aan onze Ambassadeur in Washington, Ambassadeur Baron F. Van Daele, om de stand van de transatlantische betrekkingen te belichten. Zijn uiteenzetting was, zoals altijd, overzichtelijk en “to the point”, met de nodige nuances maar ook de scherpe hoeken en kanten.
Wordt de transatlantische samenwerking thans nog als nuttig ervaren ? Hierop wordt in de Verenigde Staten nog overwegend positief geantwoord. Er zijn weliswaar de isolationisten die oordelen dat hun land best niet door geallieerden wordt meegesleept in avonturen die hen in feite niet rechtstreeks aangaan. Maar deze groep heeft de laatste jaren sterk aan belang ingeboet. Het verleden heeft immers bewezen dat de States toch de gebroken potten moet opruimen als er zich ergens in de wereld zeer grote veiligheidsrisico’s voordoen. Daarnaast vindt men er het unilateralisme. De aanhangers ervan kiezen niet voor afzijdigheid, maar willen enkel optreden als ze de controle in eigen handen houden en zelf over de keuze van de middelen kunnen beslissen. Zij geven de voorkeur aan “coalitions of the willing” eerder dan aan de gestructureerde samenwerking zoals die binnen de NAVO bestaat. Meerdere medewerkers van President Bush behoren tot deze strekking die echter recentelijk veel van haar invloed heeft ingeboet ingevolge de gebeurtenissen in Irak. In Europa kan men de minimalisten vermelden (zij het idealisten of pacifisten) voor wie de NAVO een instrument is dat door de VSA wordt ge of misbruikt om de Europeanen mee te slepen in hun machtspolitieke verzuchtingen. Tevens zijn er de Europeanisten die een toevlucht zoeken in een steeds nauwere regionale integratie die dan wordt voorgesteld als een alternatief voor de Atlantische Alliantie. Hierop kan worden geantwoord dat de beide organisaties veeleer complementair zijn en dat hun samengaan een beter evenwicht in de relaties over de oceaan heen kunnen tot stand brengen. Sedert het einde van de koude oorlog kan men zich de vraag stellen of de Verenigde Staten en Europa nog met dezelfde veiligheidsuitdagingen te kampen hebben. Zo werd indertijd de crisis in het Balkangebied als een Europese aangelegenheid gezien terwijl voor de Verenigde
Staten de oorlog tegen het terrorisme de topprioriteit is. De feiten hebben echter aangetoond dat dit onderscheid op een oppervlakkige analyse berust. De Verenigde Staten hebben uiteindelijk het voortouw moeten nemen in de crisissen in het voormalige Joegoslavië en de terroristische aanslagen hebben de Europese landen niet gespaard. Een meer diepgaande bezinning heeft dus doen blijken dat de actuele veiligheidsuitdagingen nog steeds voor de beiden gelden. Thans komen Aziatische landen op die de Westerse economische spelregels overnemen maar de democratische waarden terzijde laten. Steeds meer landen schakelen zich in de stroomversnelling in om in de successen te delen. Het resultaat is een steeds ruimere globalisatie op wereldvlak, met hier en daar landen of gebieden die aan de zijkant blijven. Het opkomend Islamisme is in vergaande mate een reactie op deze ontwikkeling die vele traditionele maatschappijen diepgaand ontwricht. Nieuwe uitdagingen melden zich aldus voor de internationale gemeenschap aan en meer bepaald voor de Verenigde Naties die er de bewaker van is. Wat dient er nu in de aldus geschetste context te worden gedaan ? In de eerste plaats, de dialoog te hernemen tussen de Amerikanen en de Europeanen waarbij zij samen hun analyses kunnen vergelijken en er gemeenschappelijke conclusies uit distilleren. Om samen te werken zijn dezelfde doelstellingen nodig die dus samen moeten worden besproken en uitgelijnd. Zo heeft België het initiatief genomen om informele bijeenkomsten voor te stellen van alle NAVO en EU Ministers van Buitenlandse Zaken. Dit initiatief werd sceptisch onthaald maar is zeer vlug succesvol gebleken. Tevens dient de NAVO te worden herdacht. Met de Amerikanen moet naar een “deal” worden gestreefd waarbij de Europeanen meer inspraak verkrijgen in het Westers veiligheidsbeleid in ruil voor een grotere inzet van hunnentwege in de uitvoering ervan.
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De Ambassadeur vangt zijn interventie aan met zich af te vragen of de transatlantische veiligheid als dusdanig nog wel bestaat. Zijn de veiligheidsnoden over de oceaan heen nog gemeenschappelijk? Welk is vandaag de bedreiging die nog geldt voor beiden?
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Les élections au Congo Portraits des deux prétendants tracés au départ des carnets de Colette Braeckman Les lignes qui suivent ont pour but de présenter les deux candidats qui se sont affrontés dans la course pour la présidence de la République démocratique du Congo. Madame Colette Braeckman, journaliste de grande réputation et spécialiste du Congo a aimablement accepté que nous puisions dans ses carnets et articles pour en faire un amalgame susceptible d’informer nos membres et lecteurs. Déjà sollicités lors de l’enrôlement, du referendum constitutionnel, du premier tour des élections, les Congolais seraient-ils devenus blasés ? Habitués en tous cas aux consultations électorales, à tel point que ce dernier scrutin a gagné en organisation ce qu’il a perdu en affluence. A Kinshasa, c’est la pluie qui a failli remporter les élections. Dans le pays, la fatigue a fait le reste : dans l’ensemble, la participation au deuxième tour des élections présidentielles, couplées à l’élection des Assemblées provinciales, a été nettement moindre que le 30 juillet dernier.
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Portait de Jean-Pierre Bemba :
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Caricaturer Jean-Pierre Bemba est une entreprise facile : cet homme de 44 ans, qui en a passé 21 en Belgique, a tout du gosse de riches. A première vue, il est un pur produit de la nouvelle bourgeoisie congolaise : son père, Jeannot Bemba, un homme d’affaires métis originaire de l’Equateur, fut longtemps le « patron des patrons », protégé par Mobutu et gérant quelquefois ses affaires. Une enfance de privilégié, de bonnes études à l’ICHEC en compagnie d’Olivier Kamitatu, un brevet de pilote de Boeing, une carrière d’homme d’affaires à la tête de la société de télécommunications Comcell ou de Scibe Zaïre, sa place au sein de la famille de Mobutu (sa sœur Cathy avait épousé Nzanga le fils du président, aujourd’hui son adversaire politique) : Jean-Pierre Bemba avait tout pour être le Berlusconi du Congo, voire son George Bush junior. Tout, sauf quelques « affaires », comme une condamnation en Belgique pour exploitation de domestiques entrés illégalement, ou quelques soupçons, comme la découverte de matériel d’impression de faux dollars, dans la villa paternelle de Rhode Saint Genèse, ou des jalousies suscitées par la confiance que lui portait le maréchal vers la fin de sa vie, où Bemba était devenu son conseiller financier et son confident, au grand dam de la famille du chef de l’Etat. Jean-Pierre Bemba ne s’est cependant pas contenté
de ce destin tout tracé : en 1998, profondément hostile à Laurent-Désiré Kabila, il se laisse convaincre par le président ougandais Museveni de prendre la tête d’un mouvement armé rival du RCD-Goma, avec l’appui de quelques unités militaires ougandaises et de généraux de Kampala qui se transforment rapidement en affairistes. Campant à Gbadolite, la ville natale de Mobutu, Bemba devient un chef militaire, s’empare d’une large part de la province de l’Equateur, convoite l’Ituri et le Nord Kivu, embauchant les anciens militaires de Mobutu et distribue des armes aux enfants de la région, recrutés de force. A Gbadolite, Bemba et les siens vécurent dans des conditions spartiates et des dissidents de l’époque assurent que le chairman n’était pas partageux « non seulement il ne payait pas ses troupes mais il ne renvoyait même pas les plats de nourriture… » Lusaka, Gaborone, Sun City, Bemba a participé à toutes les négociations et jusqu’à présent, il considère Joseph Kabila comme son cadet, voire un usurpateur. Le partage du pouvoir résultant de l’accord de Sun City le plaça à la tête de la Commission Economie et Finances, et à ce poste il contribua autant aux succès (relatifs) du régime comme la stabilisation de la monnaie qu’à ses échecs, comme les accords miniers aujourd’hui très décriés. Le poste de vice-président lui assura aussi une certaine immunité judiciaire, car des crimes commis par ses troupes en Ituri et à Bangui en Centrafrique font aujourd’hui l’objet d’enquêtes menées par la Cour pénale internationale. La campagne électorale a cependant révélé un autre visage de Bemba : l’homme d’affaires, le chef de guerre est apparu comme un homme pugnace, un bon stratège politique, un tribun hors du commun, capable de galvaniser les foules, de recruter des shégués, les enfants de la rue, d’attirer à lui les nombreux orphelins du mobutisme qui brûlent d’envie de reprendre le pouvoir et de rattraper leurs dix années d’exil. Au service de ses talents politiques, Bemba a aussi mis son absence de scrupules : ses thuriféraires, ses chaînes de radio et de télévision ont repris jusqu’à la nausée le thème de la nationalité, opposant l’ « enfant
La coalition autour de Joseph Kabila Pour comprendre la coalition qui s’est formée autour de Joseph Kabila au deuxième tour, il faut rouvrir les livres d’histoire. Se rappeler que le président sortant est le fils d’un combattant nationaliste, Laurent-Désiré Kabila, qui s’était opposé à la destitution du Premier ministre élu Patrice Lumumba et avait créé le maquis de Hewa Bora, qui défia la dictature durant de longues années, jusqu’à l’exil en Tanzanie. Savoir que le vicepremier ministre de Lumumba s’appelait Antoine Gizenga et qu’il ne renonça jamais à son projet de restaurer la légitimité démocratique. Ne pas négliger le fait que Mobutu lui-même, malgré ses trahisons ultérieures, son népotisme et ses dérives, avait été l’ami de Lumumba et s’était toujours présenté comme le garant de l’unité du pays, une valeur que défend son fils cadet. Aujourd’hui, les fils de Kabila et de Mobutu se sont retrouvés sur une base nationaliste, tandis que le « patriarche » Gizenga s’apprête à ressusciter les valeurs du Congo des origines, que les militants et les cadres de son parti appliquent toujours avec rigueur. Après les compromis et les compromissions engendrés par la formule de partage du pouvoir « un plus quatre », unanimement vomie par la population, les conséquences d’une victoire de ces trois hommes si différents en apparence pourraient surprendre. Surprendre certains des proches de Kabila qui avaient allègrement (et dispendieusement) retrouvé les mœurs du parti unique, percevant commissions et dessous de table. Certains d’entre eux ayant été élus vont se retrouver à l’ Assemblée, écartés d’office du cercle présidentiel, d’autres devront partager leur pouvoir avec les nouveaux alliés du Palu et de l’Udemo (Union des mobutistes). Les Occidentaux aussi pourraient être surpris, car l’exigence de rigueur, la lutte contre la corruption que promet Gizenga ne frapperont pas que les Congolais tandis que le nouveau pouvoir, s’il veut asseoir la légitimité conquise par les urnes devra s’acquitter d’un « devoir d’ingrati-
tude » à l’égard de tous ceux qui, fût ce animés de bonnes intentions, se sont profondément ingérés dans les affaires intérieures du Congo. A 36 ans, Joseph Kabila est toujours le plus jeune chef d’Etat d’Afrique, mais il peut déjà se prévaloir d’un parcours hors du commun: une enfance difficile dans un maquis dénué de tout, une jeunesse d’exilé en Tanzanie, où, pour échapper aux services de Mobutu, la famille devait se dissimuler sous des noms d’emprunt et faire de la discrétion une seconde nature, des études problématiques en Tanzanie puis en Ouganda avant de rejoindre les troupes hétéroclites qui entreprirent de chasser Mobutu en 1996-97. Le «fils du chef », que son père avait installé dans le sillage de James Kabarebe, le commandant rwandais, (peut-être pour être informé des réels projets de ses alliés…) gravit rapidement les échelons, devenant général major, responsable de l’armée de terre et il participa, avec des succès mitigés, aux affrontements de la deuxième guerre. En 2001, au lendemain de l’assassinat de son père, Joseph Kabila, dans des circonstances dramatiques, fut choisi comme le « plus petit commun dénominateur » d’un régime aux abois. Qui, à l’époque, aurait parié sur la survie politique de ce jeune homme réservé, introverti, dépourvu d’expérience et de charisme ? Au fil des années cependant, Joseph Kabila surprit les plus sceptiques : il échangea le départ des troupes étrangères et la réunification du pays contre le partage du pouvoir avec les autres chefs rebelles, combina le soutien des Occidentaux avec l’appui solide de ses alliés africains (Afrique du Sud, Angola, Tanzanie et, dans une moindre mesure désormais, Zimbabwe), stabilisa la monnaie et finalement réalisa sa promesse initiale, mener le peuple congolais aux élections. Consciencieux, méthodique, ayant gardé le culte de la discrétion hérité de ses années de jeunesse, il ne trouva ni le temps d’apprendre le lingala, la langue de la capitale ni celui d’apprendre à séduire les foules par des discours et des bons mots. « Bien faire et laisser dire » pourrait être son slogan, mais ne pas avoir cultivé sa popularité dans une capitale qui aime les vedettes, qu’ils soient musiciens ou prêcheurs, lui a déjà coûté cher… Seize années de transition politique qui furent marquées par deux guerres meurtrières ont failli mener à l’implosion du pays. Les élections furent longues et coûteuses (au delà de 500 millions d’euros). Ce cauchemar logistique fut maîtrisé par la Commission électorale indépendante appuyée par un investissement massif de la communauté internationale, des Nations unies, de l’Union européenne et de partenaires africains pour une fois côte à côte. Mais ces élections sont cruciales pour réamorcer un retour à la normale dans ce vaste pays dont le sort ne peut laisser les Belges indifférents.
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du pays » au candidat présenté comme étranger, s’en prenant aux Occidentaux censés soutenir ce dernier, jouant sur le chauvinisme voire la xénophobie. Avant le deuxième tour, Bemba a réussi à attirer autour de lui un grand nombre de candidats malchanceux, mais aussi l’ancien Premier Ministre Kengo wa Dondo, dont l’impopularité risque cependant de se retourner contre lui. S’il faut se garder de caricaturer le vice-président, il ne faudrait pas croire non plus que le « chairman », parce qu’il a peu d’amis, est un homme seul : il peut toujours compter sur son allié Museveni et sur des réseaux africains qui remontent vers le colonel Kaddhafi, en passant par Blaise Compaoré et tous les méandres de la « France-Afrique »…
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De paradox van de Amerikaanse verkiezingen De Amerikaanse Ambassadeur te Brussel, de Heer Tom C. Korologos, heeft op 14 november 2006 een debatbijeenkomst georganiseerd in zijn residentie met als thema de recente Amerikaanse verkiezingen. Hijzelf trad op als eerste spreker, gevolgd door de Amerikaanse journalist Jerry Hagstrom en door de Leuvense Professor, Bart Kerremans. Hierna volgen enkele bedenkingen die toen aan bod kwamen.
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Ambassadeur Korologos verwacht na de verkiezingen geen grote veranderingen in het Amerikaans buitenlands beleid. De problemen die zich stellen zijn vandaag dezelfde als gisteren en de President, die terzake bevoegd is, zal nog twee jaren aanblijven. Hij heeft ten andere reeds recentelijk zijn beleid omgebogen. Hij heeft de relaties met de EU hersteld en de transatlantische samenwerking staat nu weer centraal. Er is nog veel werk te verrichten en ook België kan het zijne ertoe bijdragen. Ons land neemt immers het voorzitterschap waar van de OVSE en wordt binnenkort lid van de Veiligheidsraad.
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De Republikeinen hebben de verkiezingen verloren omdat vele van hun aanhangers gewoon niet zijn komen opdagen. Voor deze negatieve reactie van de kiezers zijn er vijf à zes redenen te vernoemen : de recente corruptie en schandalen, het terrorisme, de economische ontwikkeling die wel gunstig is maar niet voor elkeen in gelijke mate, het vrijhandelsbeleid dat gekoppeld wordt aan de tewerkstelling, Irak en de begrotingsuitgaven. In de peilingen komt dus Irak niet op de eerste plaats. Aangaande dit land, heeft de kritische beoordeling van de Amerikanen niet te maken, zoals in Europa, met de militaire inval die zij nog overwegend beamen, maar vooral met het toenemend en uitzichtloos geweld aldaar. In dit moeilijk dossier, kijken zowel de Republikeinen als de Democraten uit naar het verslag van de Commissie Jim Baker aan wie gevraagd werd om beleidsvoorstellen terzake uit te werken.
In meerdere beleidsdomeinen is meer bipartisane aanpak in de toekomst te verwachten, meer bepaald inzake immigratie waarover bijna eenstemmigheid bestaat. Inzake handel daarentegen is, met de democratische meerderheid in het congres, een toenemend gevaar van protectionisme te vrezen. Nieuw is wel dat er zich geen voormalige presidenten of vice-presidenten als kandidaten aanbieden voor de komende presidentsverkiezingen. Het zal dus in 2008 een strijd worden tussen nieuwe figuren waarbij verrassingen niet uitgesloten zijn. De Heer Jerry Hagstrom overloopt de resultaten van de verkiezingen. Deze laatste zijn ditmaal zonder incidenten verlopen. Irak heeft wellicht de belangrijkste rol gespeeld, maar niet overal in dezelfde mate. De lokale gevoeligheden zijn vaak doorslaggevend geweest. Het uiteindelijk resultaat is dat er nu een democratische meerderheid in de beide kamers is dat inzake wetgeving de beslissende stem heeft. De President heeft weliswaar een vetorecht maar hij moet er behoedzaam mee omgaan. Vooral de parlementaire commissies zijn machtige instrumenten in het uitwerken van de beleidsteksten. In de senaat winnen de democraten zes zetels, terwijl in de Kamer de Republikeinen 28 zetels verliezen. Voorzitter ervan wordt voor het eerst in de geschiedenis een vrouw, Nancy Pellosi, die reeds heeft aangekondigd dat zij voorstander is van een bipartisane aanpak. Er komen ook zes democratische gouverneurs bij die een grote invloed kunnen uitoefenen op de presidentiële verkiezingen in 2008.
Pro f e s s o r B a r t K e r re m a n s, v a n d e KULeuven, is een specialist in Amerikaanse aangelegenheden. Om te peilen naar de redenen van hun stemgedrag werd aan de kiezers gevraagd de domeinen in volgorde te rangschikken die voor hen van belang zijn. Vijf dossiers kwamen aan bod : het terrorisme, de economische ontwikkeling, de corruptie en de energie, met Irak op de vierde en niet op de eerste plaats. Maar aan de hand van een vergelijking tussen de resultaten van de lokale peilingen en van de verkiezingen maakt de spreker een meer diepgaande analyse van de verkiezingsuitslagen. De factor Irak komt dan bijna overal bovenaan de lijst, met weliswaar een verschillende impact naar gelang het om republikeinen of democraten gaat. Zijn conclusie is dat de ontwikkeling in Irak zonder twijfel de beslissende factor is geweest in de electorale ommezwaai in de VSA.
Maar het buitenlands beleid is bijna volledig in handen van de President die nog twee jaren zijn functie blijft uitoefenen. Het is daarenboven verre van zeker dat hij veel kan veranderen in de koers die hij zal varen. Het is paradoxaal te moeten vaststellen dat de nieuwe meerderheid, dat nu verkozen werd, vanuit het congres slechts weinig invloed kan uitoefenen op het Irakdossier. De kiezers hebben zich in feite uitgesproken over een thema dat niet ter stemming voorlag. Terloops dient te worden opgemerkt dat de Amerikanen inzake Irak andere zorgen hebben dan de Europeanen. Zij zijn vooral bezorgd over het zorgwekkend verloop van de crisis, maar zij vragen niet dat de troepen zomaar worden teruggetrokken en dat het land aan zijn lot wordt overgelaten. Zij willen een eervolle afloop van dit Amerikaans initiatief. Daarbij komt dat de democraten over het te volgen beleid in Irak zeer verdeeld zijn. Zij zijn in feite niet in staat om een alternatieve benadering voor te stellen. Het gevolg ervan is dat, aan beide kanten, alle ogen gericht zijn op het verslag dat de Commissie, voorgezeten door gewezen Minister van Buitenlandse Zaken Jim Baker, moet voorleggen. Zij werd belast met een globale evaluatie van de toestand in Irak en van haar wordt verwacht dat zij voorstellen uitwerkt om uit de huidige impasse te geraken. Is het niet paradoxaal dat de Commissie Baker wellicht meer invloed zal uitoefenen op het toekomstig verloop in Irak dan de recente verkiezingen ?
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Maar de President blijft in het Amerikaans stelsel een belangrijk man. Hij moet zich nu minder zorgen maken voor verkiezingen en hij kan meer aandacht schenken aan zijn imago voor de geschiedenis. Het zijn dus vooral de Republikeinen die een groot p r o b l e e m o p g e z a d e l d z i t t e n . Ve e l waarnemers oordelen dat het beleid dat zij wilden opdringen inzake abortus, homohuwelijken of dergelijke als zeer overtrokken is overgekomen bij de kiezers. Hun krediet werd erdoor aangetast bij de gewone burger. De democraten hunnerzijds hebben een reputatie van linkse neigingen en financiële laksheid. Om nu de kiezers te kunnen overtuigen moeten zij het middenveld bezetten en met een gematigd programma voor de dag komen. Maar de publieke opinie wil voortaan vooral minder politiek gekibbel en een meer overtuigend beleid.
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U.S. Perceptions of a Chinese Threat By George Friedman On trouvera ci-après un article du journaliste Américain très connu George Friedman consacré aux perceptions américaines de la menace que pourrait représenter la Chine montante. Les lignes qui suivent font clairement apparaître que la crainte de l’un incite l’autre à des réactions qui à leur tour suscitent des contreréactions avec comme conséquence possible une spirale inquiétante pour l’avenir. Cet article est reproduit avec l’autorisation de Strategic Forecasting. The U.S. Department of Defence released its annual report on China’s military last week. The Pentagon reported that China is moving forward rapidly with an offensive capability in the Pacific. The capability would not, according to the report, rely on the construction of a massive f1eet to counter U.S. naval power, but rather on development and deployment of anti-ship missiles and maritime strike aircraft, some obtained from Russia. According to the Pentagon report, the Chinese are rapidly developing the ability to strike far into the Pacific - as far as the Marianas and Guam, which houses a major U.S. naval base. The U.S. Navy does not have the ability to be everywhere at ail times — but it does have the ability to be in multiple places at the same time, and to move about without concerns of being challenged. This means, quite simply, that the United States can invade other countries, anywhere in the world, but other countries cannot invade the United States. Whatever the outcome of the invasion once ashore, the United States has conducted the Iraq, Kosovo, Somali, Gulf and J, Vietnamese wars without ever having to fight to protect lines of supply and communications. It has been able to impose naval blockades at will, without having to fight sea battles to achieve them. It is this single fact that, more than any other, has shaped global history since 1945.
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Following the Soviet Strategy?
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The Soviets fully understood the implications of U.S. naval power. They recognized that, in the event of a war in Europe, the United States would have to convoy massive reinforcements across the Atlantic. If the Soviets could cut that line of supply, Europe would be isolated. The Soviets had ambitious goals for naval construction, designed to challenge the United States in the Atlantic. But naval construction is fiendishly expensive. The Soviets simply could not afford the cost of building a fleet to challenge the U.S. Navy, while also buil-
ding a ground force to protect their vast periphery from NATO and China. Instead of trying to challenge the United States in surface warfare, using aircraft carriers, the Soviets settled for a strategy that relied on attack submarines and maritime bombers, like the Backfire. The Soviet view was that they did not have to take control of the Atlantic themselves; rather, if they could deny the United States access to the Atlantic, they would have achieved their goal. The plan was to attack the convoys and their escorts, using attack submarines and missiles launched from Backfire bombers that would come down into the Atlantic through the Greenland-Iceland-United Kingdom (GIUK) gap. The American counter was a strong anti-submarine warfare capability, coupled with the Aegis antimissile system. Who would have won the confrontation is an interesting question to argue. The war everyone planned for never happened. Today, it appears to be the Pentagon’s view that China is following the Soviet model. The Chinese will not be able to f1oat a significant surface challenge to the U.S. Seventh Fleet for at least a generation — if then. It is not just a question of money or even technology; it also is a question of training an entirely new navy in extraordinarily complex doctrines. The United States has been operating carrier battle groups since before World War II. The Chinese have never waged carrier warfare or even had a significant surface navy, for that matter - certainly not since being defeated by Japan in 1895. The Americans think that the Chinese counter to U.S. capabilities, like the Soviet counter, will not be to force a naval battle. Rather, China would use submarines and, particularly, anti-ship missiles to engage the U.S. Navy. In other words, the Chinese are not interested in seizing control of the Pacific from the Americans. What they want to do is force the U.S. fleet out of the Western Pacific by threatening it with ground- and air-launched
Such a strategy presents a huge problem for the United States. The cost of threatening a f1eet is lower than the cost of protecting one. The acquisition of high-speed, manoeuvrable missiles would cost less than purchasing defence systems. The cost of a carrier battle group makes its loss devastating. Therefore, the United States cannot afford to readily expose the fleet to danger. Thus, given the central role that control of the seas plays in U.S. grand strategy, the United States inevitably must interpret the rapid acquisition of anti-ship technologies as a serious threat to American geopolitical interests. Planning for the Worst The question to begin with, then, is why China is pursuing this strategy. The usual answer has to do with Taiwan, but China has far more important issues to deal with than Taiwan. Since 1975, China has become a major trading country. It imports massive amounts of raw materials and exports huge amounts of manufactured goods, particularly to the United States. China certainly wants to continue this trade; in fact, it urgently needs to. At the same time, China is acutely aware that its economy depends on maritime trade — and that its maritime trade must pass through waters controlled entirely by the U.S. Navy. China, like ail countries, has a nightmare scenario that it guards against. If the United States’ dread is being denied access to the Western Pacific and all that implies, the Chinese nightmare is an American blockade. The bulk of China’s exports go out through major ports like Hong Kong and Shanghai. From the Chinese point of view, the Americans are nothing if not predictable. The first American response to a serious political problem is usually economic sanctions, and these frequently are enforced by naval interdiction. Given the imbalance of naval power in the South China Sea (and the East China Sea as well), the United States could impose a blockade on China at will. Now, the Chinese cannot believe that the United States currently is planning such a blockade. At the same time, the consequences of such a blockade would be so devastating that China must plan out the counter to it, under the doctrine of hoping for the best and planning for the worst. Chinese military planners cannot assume that the United States will always pursue accommodating policies toward Beijing. Therefore, China must have some means of deterring an American move in this direction. The U.S. Navy must not be
allowed to approach China’s shores. Therefore, Chinese war gamers obviously have decided that engagement at great distance will provide forces with sufficient space and time to engage an approaching American fleet. Simply building this capability does not mean that Taiwan is threatened with invasion. For an invasion to take place, the Chinese would need more than a sealane denial strategy. They would need an amphibious capability that could itself cross the Taiwan Strait, withstanding Taiwanese anti-ship systems. The Chinese are far from having that system. They could bombard Taiwan with missiles, nuclear and otherwise. They could attack shipping to and from Taiwan, thereby isolating her. But China does not appear to be building an amphibious force capable of landing and supporting the multiple divisions that would be needed to deal with Taiwan. In our view, the Chinese are constructing the force that the Pentagon report describes. But we are in a classic situation: The steps that China is taking for what it sees as a defensive contingency must — again, under the worst-case doctrine — be seen by the United States as a threat to a fundamental national interest, control of the sea. The steps the United States already has taken in maintaining its control must, under the same doctrine, be viewed by China as holding Chinese maritime movements hostage. This is not a matter of the need for closer understanding. Both sides understand the situation perfectly: Regardless of current intent, intentions change. It is the capability, not the intention that must be focused on in the long run. Therefore, China’s actions and America’s interpretation of those actions must be taken extremely seriously over the long run. The United States is capable of threatening fundamental Chinese interests, and China is developing the capability to threaten fundamental American interests. Whatever the subjective intention of either side at this moment is immaterial. The intentions ten years from now are unpredictable. As the Pentagon report also notes, China is turning to the Russians for technology. The Russian military might have decayed, but its weapons systems remain topnotch. The Chinese are acquiring Russian missile and aircraft technology, and they want more. The Russians, looking for every opportunity to challenge the United States, are supplying it. U.S. Defence Policy: Full Circle
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missiles that are sufficiently fast and agile to defeat U.S. f1eet defences.
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The United States is now back to where it was before the 9/11 attacks. Defence Secretary Donald Rumsfeld came into office with two views. The first was that China was the major challenge to the United States. The second was that the development of high-tech weaponry was essential to the United States. With this report, the opening views of the administration are turning into the closing views. China is again emerging as the primary challenge; the only solution to the Chinese challenge is in technology. It should be added that the key to this competition will be space. For the Chinese, the challenge will not be solely in hitting targets at long range, but in seeing them. For that, space-based systems are essential. For the United States, the ability to see Chinese launch facilities is essential to suppressing fire, and space-based systems provide that ability. The control of the sea will involve agile missiles and space-based systems. China’s moves into space follow logically from their strategic position. The protection of space-based systems from attack will be essential to both sides. It is interesting to note that all of this renders the U.S.jihadist dynamic moot. If the Pentagon
believes what it has written, then the question of Afghanistan, Iraq and the rest is now passé. Al Qaeda has failed to topple any Muslim regimes, and there is no threat of the caliphate being reborn. The only interesting question in the region is whether Iran will move into an alignment with Russia, China or both. There is an old saw that generals prepare for the last war. The old saw is frequently true. There is a belief that the future of war is asymmetric warfare, terrorism and counterinsurgency. These will always be there, but it is hard to see, from its report on China, that the Pentagon believes this is the future of war. The Chinese challenge in the Pacific dwarfs the remote odds that an Islamic, land-based empire could pose a threat to U.S. interests. China cannot be dealt with through asymmetric warfare. The Pentagon is saying that the emerging threat is from a peer - a nuclear power challenging U.S. command of the sea. Each side is defensive at the moment. Each side sees a long-term possibility of a threat. Each side is moving to deflect that threat. This is the moment at which conflicts are incubated.
La vie des sections Notre section Brabant et son active secrétaire Paulette Baudet ont organisé en novembre une conférence intéressante et quelque peu surprenante à deux titres : le lieu, CIVA, était une découverte pour la plupart des participants. CIVA, non, ce n’est pas une déesse hindoue mais le Centre International pour la Ville, l’Architecture (et le paysage). Beau bâtiment moderne proposant bibliothèque, expositions, ateliers enfants et centre de conférences.
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Conférence, précisément, parlons-en. L’orateur, Hervé Hasquin est député fédéral, ancien ministre, professeur à l’ULB, président et fondateur du CIVA. Son traitement du thème : Dieu et l’Amérique en a surpris plus d’un. Voire, à suscité la polémique. Ce qui est fort bien. Il est vrai que d’emblée Hervé Hasquin avait qualifié le sujet de « décapant ». Il s’agissait ni plus ni moins de prouver (voire de convaincre à contre-courant) que l’Amérique de Bush est l’état le plus laïque (malgré les prières et les mots croisade, bien et mal etc) et le plus démocratique (aïe Guantanamo) qui soit. En résumé et selon le conférencier ; les positions créationnistes ne sont que des initiatives locales régulièrement rejetées par la Cour Suprême et le fondamentalisme religieux est le résultat naturel de l’histoire des Etats Unis avec ses immigrants venus la Bible sous le bras en quête de liberté religieuse. Et si 90% des Américains déclarent croire en Dieu et 70% lire régulièrement la Bible il n’en reste pas moins que c’est la Constitution américaine qui, la première, a instauré la séparation religion état.
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Conclusion : la laïcité est une mosaïque. Elle n’est pas conçue ni appliquée de la même manière en Belgique, en France, en Turquie ni…aux Etats Unis. M.L.P
The Trading World, Post-Doha
The mood in Geneva here among trade negotiators in the Doha Round of multilateral trade negotiations is grim. There is brave conversation about reviving the talks through secret negotiations or through dramatic interventions by World Trade Organization Director General Pascal Lamy or the finance ministers of the major powers. But, in more-realistic moments, trade experts acknowledge that negotiations, currently suspended, will most likely not be resuscitated before 2009, if ever. So speculation here has already turned to what the trade world will be like if the talks are suspended indefinitely. Pessimists worry that mounting frustration with the delays will further weaken political support for the WTO within the international business community. China, Europe, and the United States in the interim are expected to strike more and more bilateral preferential trade agreements with smaller countries, in a competition that may ultimately produce very little overall trade liberalization. And WTO officials worry that newfound interest in free-trade deals between rich countries may undermine the principles enshrined a half-century ago to protect the trading interests of the weakest economies. Veterans of previous multilateral negotiations contend that the current stalemate is not as bad as it looks, and is not as bad as the impasse in the Uruguay Round in 1990 that delayed completion of those talks for more than two years. They argue that most of the conceptual and technical underbrush has been cleared away this time and that what remain are the tough political decisions that national leaders have to make at the end of any negotiation. The United States, the European
Union, India, and Brazil-the pivotal players in the round-all now accept the need for backroom discussions between each other, in which negotiators can talk openly, away from the scrutiny of the press and interest groups. Still, no such tête-àtêtes have occurred. It is widely believed here that the Americans can’t move until after the November 7 congressional elections. If, however, such private confabs begin and they succeed in narrowing the gap between various bargaining positions, insiders here expect Lamy to attempt to bridge remaining differences by issuing his own outline of a final deal. That would take place sometime in the spring of 2007. Such a move would be risky for Lamy, however. If he fails, his authority will be severely compromised. But such an initiative may be the only chance of finishing the round before President Bush’s fasttrack tradenegotiating authority expires at the end of June next year. The authority enables him to submit any Doha trade pact to Congress for an up-ordown vote, with no amendments allowed. Finance ministers of the major economies-who in most governments have far more political clout than trade ministers have-are quietly being encouraged to see these negotiations in strategic rather than purely commercial terms. Historical precedent exists for this tactic. Geopolitical concerns-the need to demonstrate that the international system could continue to function in the wake of the September 11 terrorist attacks-were a major rationale for launching the Doha Round in December 2001. A quiet lobbying effort has now begun to convince U.S. Treasury Secretary Hank Paulson and his foreign counterparts that new trade rules could prove to be useful insurance against the protectionism that might result from
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La Chine, l’Union Européenne et les Etats-Unis ont tendance à multiplier les arrangements commerciaux bilatéraux avec des pays de relative importance. Cette compétition entre les grands pourrait devenir une menace pour la libre circulation et la non-discrimination au niveau mondial. Nombreux sont ceux qui souhaitent attirer l’attention du Secrétaire d’Etat Américain pour le commerce, Mme Hank Paulson et ses collègues étrangers sur le fait que de nouvelles règles internationales pourraient être une assurance utile à l’encontre du protectionnisme qui referait surface en cas de crise financière internationale. Ce texte ci-après est repris avec le Copyright du National Journal Group.
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some future world financial crisis. Finance ministers are being encouraged to go over the heads of trade ministers, to prevail upon presidents and prime ministers to compromise and come to closure now, rather than let the negotiations drift or die.
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Some in Geneva argue that the Doha Round may have to pause before it can resume. But the current time-out is likely to be longer than many in Geneva would like. All parties here presume that the Doha negotiations cannot pick up again until after the distraction of the 2008 U.S. presidential election. But then a new U.S. administration will have to renew fasttrack authority in Congress (no easy task), rethink the U.S. stance on everything from farm subsidies to tariff cuts, and wait for Congress to approve a new U.S. trade representative. All of this will take time. Washington won’t be able to sit down again for serious negotiations until the summer or fall of 2009, at the earliest By that time, Peter Mandelson, the current E.U. trade minister, will be packing his bags, preparing to be replaced in October 2009, when a new European Commission takes office. That fresh E.U. team will itself need to get up to speed, and serious new talks may not start until 2010. Some officials say this protracted timetable might actually help to resolve the current impasse over agricultural supports. The United States by then might have a new farm bill, with fewer tradedistorting subsidies. And the European Union plans to begin rethinking its Common Agricultural Policy in 2008 and must develop a new budget with tighter limits on farm spending by 2013. But the reverse could also be true. With new agricultural policies in place, the U.S. and Europe may be even more reluctant to grant new concessions. “If this is not done for a couple of years,” warned the WTO ambassador from the commodity-exporting country, “then you will have a new U.S. farm bill and a new E.U. Common Agricultural Policy, and all bets are off.” Either way, a long delay means that the benefits of any new trade liberalization will not start being realized until some time in the middle of the next decade at the earliest. And decades-long multilateral trade talks will become increasingly irrelevant for businesses that operate in a world
of 18-month product cycles. In the meantime, some manufacturing interests-such as the chemical industry-are likely to demand to be detached from the Doha negotiations and to have separate, immediate deals struck that eliminate all tariffs on their sectors’ products. Such narrow deals would drain off business-community support for a broader multilateral agreement because politically influential industries will have already gotten what they want. Delay could also weaken the constraints that multilateral rules place on countries’ behavior. Will moderate Latin American governments be able to resist the allure of economic populism that has historically devolved into protectionism? And how will China react? “The Chinese are perfect pragmatists,” said one European veteran of the trade wars. “If they see the value of multilateralism eroding, they will act accordingly,” focusing their energies on bilateral and regional trade deals in which Beijing holds all the cards. With the United States pursuing individual free-trade agreements with South Korea and Malaysia, and with the European Union having recently released its bilateral freetrade strategy for India and other nations, preferential trade agreements will increase in number whether or not the Doha Round finishes next year. Such deals will only reinforce doubts about whether multilateral negotiations will ever resume and may prompt other countries to seek their own bilateral deals. And the more bilaterals that are signed, the harder it will be to finish the Doha talks. “You harvest all the sweet fruit of trade in bilaterals and leave all the bitter stuff to the multilateral system,” warned the European veteran of the trade wars, and you have a prescription for continued stalemate at the WTO. Finally, there is unease in Geneva that, in a postDoha world of proliferating preferential trade agreements, rich countries will lose their commitment to the fundamental principles of multilateralism: that all issues, no matter how difficult, are on the table in a negotiation and that concessions extended to one country have to be extended to all in order to keep the powerful from hoarding the benefits of trade.
ASSOCIATION EURO-ATLANTIQUE DE BELGIQUE
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