PRESENTE / PRESENTEERT
UN ANGE A LA MER
un film de / een film van FRÉDÉRIC DUMONT avec / met OLIVIER GOURMET, ANNE CONSIGNY, MARTIN NISSEN KARLOVY VARY INTERNATIONAL FILM FESTIVAL 2009 Grand Prix - Crystal Globe - Best Actor : Olivier Gourmet - Don Quixote Prize FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR 2009 15e CINEMA TOUS ECRANS - GENEVE 2009 Prix du public / Publieksprijs PALM SPRINGS INTERNATIONAL FILM FESTIVAL 2010 New voices, new visions
Belgique, Canada / België, Canada - 2009 35 mm - couleur / kleur / 1:1:85 - Dolby - 86’ distribution / distributie : IMAGINE SORTIE NATIONALE RELEASE 10/02/2010 T : 02 331 64 31 / F : 02 331 64 34 / M : 0499 25 25 43 photos / foto’s : www.imaginefilm.be
BIO-FILMO RÉALISATEUR / REGISSEUR Après avoir vécu aux Etats-Unis, au Maroc et en Tunisie, Frédéric Dumont s’installe en Belgique à l’age de 16 ans. Il va au lycée en Europe et termine des études de film à l’Institut des Arts de Diffusion en Belgique. Frédéric travaille ensuite en tant que assistant de réalisateur pendant cinq ans. Avec “Le Chemin des Aigles” il réalise son premier documentaire. Le film reçoit des prix partout dans le monde. Frédéric continue à réaliser des documentaires; il tourne entre autre au Chili, en Egypte et en Italie. En 2003 Frédéric Dumont écrit le scénario pour son premier long métrage de fiction. “Un Ange à la Mer” est terminé en 2009 et est récompensé à plusieurs festivals prestigieux. En ce moment Frédéric écrit le scénario de son deuxième film, “Animal”. Na in de Verenigde Staten, Marokko en Tunesië te hebben gewoond, verhuist Frédéric Dumont op zestienjarige leeftijd naar België. Het is in Europa dat hij zijn middelbare studies beëindigt en vervolgens studeert hij film aan het Institut des Arts de Diffusion in België. Gedurende vijf jaar werkt Frédéric Dumont voornamelijk als assistent-regisseur. Met “Le Chemin des Aigles” levert hij zijn eerste documentaire af. De film valt wereldwijd in de prijzen. Frédéric blijft de jaren daarop documentaires maken en filmt onder meer in Chili, Egypte en Italië. In 2003 zet hij zich aan het scenario van zijn eerste fictiefilm, “Un Ange à la Mer”, die hij in 2008 regisseert. De film kent internationale bijval en op dit moment werkt Frédéric aan het scenario van zijn tweede fictiefilm, “Animal”.
2008: “Un ange à la mer”, Feature, 86’, Dragons Films & Palomar 2003: "Trace de vies", Documentary, 52', RTBF 2002: "Un simple maillon", Documentary, 52', Les films de la mémoire and RTBF 2000: "Chasseurs d'étoiles", Documentary, 52', Triangle 7 and RTBF 1992: "Le chemin des aigles", Documentary, 26', Saga Film EQUIPE ARTISTIQUE / CAST Martin Nissen
Louis
Anne Consigny
La mère
Olivier Gourmet
Le père
Julien Frisson
Quentin
Pierre-Luc Brillant
Pierre
EQUIPE TECHNIQUE / CREW Director - screenwriter
Frédéric Dumont
Producer
Stéphane Lhoest Barbara Shrier
Composer
Luc Sicard
Sound
Olivier Struye Dominik Pagacz Gavin Fernandes
Director of Photography
Virginie Saint-Martin
Editor
Glenn Berman
Art director
Grégory Nowak
Costumes
Chantal Castelli
INTERVIEW DE FREDERIC DUMONT PAR NIELS RUËLL
De la complainte au coup de massue Pendant près de trente ans, le réalisateur de documentaires Frédéric Dumont a été rongé par un lourd secret. Ce secret confié par son père a empoisonné son enfance. Il est le pivot autour duquel s'articule son premier long métrage. Il ne s'agit cependant pas d'une autobiographie. Un Ange à la Mer est devenu une réussite quand son metteur en scène s'est distancié de son passé pour tourner un vrai film comprenant tous les ingrédients indispensables: de la poésie, de la fiction, la douceur du Maroc et de bons comédiens… Louis, 12 ans, vit, insouciant, avec ses parents et son frère dans une petite ville désolée du sud du Maroc. Un jour, son père, maniaco-dépressif, lui confie un secret terrifiant. « Ce soir, je vais me tuer», lui dit-il sans tenir compte de l'impact de ces mots. Le père
ne mettra pas son projet à exécution. Mais Louis cesse aussitôt d'être un enfant. Jour et nuit, il veillera sur son père comme un ange gardien. Vous ne cachez pas que le secret du film est celui qui vous a hanté pendant des années. En même temps, vous insistez sur une chose: Un Ange à la Mer est une fiction. C'est vrai que le film est basé sur mon histoire. D'ailleurs, la scène dans le bureau où le père révèle le secret est filmée telle qu'elle est imprimée dans mes souvenirs. À l'époque, mon père m'avait appelé dans cette pièce et m'avait confié ce secret qui m'avait complètement déstabilisé. Moi aussi, j'ai veillé sur mon père jour et nuit. Je me suis débattu avec ce secret jusqu'à mon quarantième anniversaire quand je l'ai enfin révélé au grand jour, juste après le décès de mon père. Ma famille en est tombée à la renverse. Mais les séquences qui précèdent et qui suivent cette scène du secret dans le film sont un concentré de mon imagination, de souvenirs déformés par le temps, d'images floues qui me restent de ma vie au Maroc, de fantasmes et de cauchemars. Un Ange à la Mer n'est donc, en aucun cas, une biographie de Frédéric Dumont. En dépassant les introspections et la souffrance, j'ai pu réaliser un vrai film. Il devenait possible de concevoir une œuvre réellement cinématographique au lieu d'un travail plus ou moins psychothérapeutique. Dans le film, le père murmure quelque chose de terrible à l'oreille de son fils: «Cette nuit, je vais me tuer.» On n'invente pas ce genre de choses. Des amis à moi renferment des secrets qui sont dix fois plus épouvantables. Ce n'est pas un secret énorme, il ne concerne pas la pédophilie, l'inceste ou d'autres obscénités. Il s'agit en fait d'une simple phrase, presque anecdotique. Mais je veux montrer que cette petite phrase, cette phrase stupide, peut bouleverser la vie d'un enfant pendant des mois, pendant des années même. C'est cela qui est fou. Six petits mots qui changent une vie. Et c'est en cela qu'écrire le scénario a été intéressant. Ecrire un film à partir de ces quelques mots. Imaginer une tension. Une poésie à partir de ces mots. Je voulais éviter de tomber dans le spectaculaire et plutôt me situer dans une sorte de réalisme poétique. Et cette façon de faire touche apparemment les gens. Je dois avouer que le poème de Charles Baudelaire « Réversibilité » m'a aidé à construire cette histoire que l'on vit véritablement avec Louis. On est près de cet enfant. On essaie de respirer avec lui. On vit cette tragédie avec lui grâce, entre autre, au poème véritablement écrit pour le cinéma. C'est incroyable comme écriture! Je me suis toujours représenté le scénario comme un élastique que l'on tire entre nos doigts. Que l'on tire et que l'on ne relâche jamais! Charles Baudelaire l'avait fait avant moi. L'enfant se prend pour un ange gardien. En quoi est-ce tragique? Son enfance est fracassée au moment où il quitte le bureau. Louis doit effectuer beaucoup trop rapidement le passage à l'âge adulte. Il n'en a pas encore les moyens. Il pense qu'il peut tenir son rang, qu'il peut être responsable de son père, qu'il est capable de le sauver. Il essaie de se comporter en adulte. Mais en réalité, il se trompe lourdement: il commence à bégayer, dort mal, ne va plus à l'école, ne joue plus au foot avec ses amis. Même son frère disparaît à l'arrière-plan. Il s'isole totalement. Il ne me semble pas invraisemblable que Louis soit fier de ses ailes. Il est beau. Et dans son costume, il pense vraiment qu'il peut prendre soin de son père comme un ange. Le tragique vient du fait qu'il ne se transforme pas en ange mais en enfant brisé. Il incarne
l'ange déchu. Un Ange à la Mer est l'équivalent d'un appel au secours. «Un homme à la mer!» D'ailleurs, la mer, la piscine, le tuyau d'arrosage, le piège à chat! Toute cette eau est la symbolique d'un enfant qui se noie! D'un père qui tente de se noyer! D'une mère qui veut disparaître sous l'eau. En somme, d'une famille qui se noie... Jusqu'à quel point voulez-vous ébranler le spectateur? Je fais du cinéma pour laisser des traces. Je ne parle pas de ce qui subsiste sur la pellicule mais des traces que le film laisse dans la mémoire du public. Les premières réactions sont très encourageantes. J'ignore combien de personnes seront touchées mais je sais déjà qu'Un Ange à la Mer trouble l'âme. Ce n'est pas un film-hamburger que vous oubliez dès que la lumière se rallume, mais un coup de massue que ressentent encore certains un mois plus tard. Un spectateur a plaisanté en me disant qu'il devrait me poursuivre pour harcèlement psychologique: ce film lui avait fait mal au ventre durant plusieurs jours et il ne parvenait plus à le sortir de son esprit. Je suppose que cette histoire est universelle. Nous avons tous eu un père. Certains d'entre nous sont pères eux-mêmes. Quelqu'un m'a confié qu'après avoir été confronté à la cruauté du film, il s'est rendu compte que lui-même maltraitait psychologiquement son enfant. Pour moi, c'est formidable que ce film remue autant de sentiments. Mais je n'ai pas la prétention de croire que je vais sauver le monde... Juste peut être quelques personnes vont se remettre en question. Reposer les questions essentielles sur l'éducation de leurs enfants! Peut être se rappeler des souvenirs enfouis très loin dans le temps? Qui sait? Comment le tournage s'est-il passé avec Olivier Gourmet? Je ne le connaissais pas avant de lui proposer le scénario que j'avais écrit pour lui. Mon bureau était tapissé de photos d'Olivier. J'ai véritablement écrit en l'ayant dans ma tête tous les jours. Après avoir lu mon scénario, il a voulu écouter mon histoire. Après cela, Olivier m'a dit: «Quoi qu'il arrive, je ferai ce film!». Pendant le tournage, il a été sérieusement secoué à plusieurs reprises. «Cette histoire est terrible. Ce père hante mon esprit.», m'a-t-il avoué. Olivier, le comédien, est allé très loin et c'est un plaisir de le voir jouer comme il le fait, toujours sur le fil du rasoir. À mes yeux, il est le plus grand comédien. J'ai eu beaucoup de chances avec les acteurs. Avec Martin Nissen qui porte le film sur ses épaules, ça a été fantastique! C'est un vrai comédien qui est très mature pour son âge et qui avait beaucoup de recul sur son rôle d'enfant maltraité. Jamais il n'a été blessé ou touché par le rôle. Sur le tournage, dès qu'il finissait une scène, il me demandait s'il pouvait aller jouer au football ou aller nager! Beaucoup de recul mais en même temps une capacité de rentrer dans le rôle d'une façon extrêmement rapide et violente. Et Anne Consigny est une comédienne hors pair qui propose tellement de choses différentes que c'est un régal pour un réalisateur. Je la trouve tellement belle dans ce rôle de mère dépassée par les tensions, les non-dits et la maladie de son mari. Elle a eu difficile à jouer ce rôle parce que tellement loin d'elle, (Elle est elle-même mère de famille de deux garçons). Mais je trouve que ce qu'elle fait est incroyable. C'est ce rôle de la mère qui semble être le catalyseur de l'émotion, des larmes chez le spectateur. Et c'est très beau de voir ça. En plus des comédiens, j'ai été entouré par une équipe extraordinaire. Le producteur Stéphane Lhoest m'a vraiment protégé de tous les tracas d'un tournage et m'a laissé faire le film que j'avais en tête. Avec Virginie St Martin, ça a été un travail incroyable.
C'est une chef opératrice tellement sensible. Elle a vraiment tout donné pour le film! Toute mon équipe a été dévoué au film que je voulais faire et ça c'est rare! C'est précieux...De plus, cette équipe était multiculturelle! Une co-production avec le Québec! Des français dans l'équipe. Et des marocains. Bref! Pour moi, cela a été des rencontres tellement belles et tellement professionnelles. Quel rôle vouliez-vous donner au Maroc? Cette histoire ne pouvait se dérouler en Belgique ou en France. Après deux jours, Louis, le garçon aurait confié ce secret à une grand-mère, un grand-père, un ami ou un cousin. La famille de mon film devait être isolée, loin de son pays d'origine, vivant à un endroit où personne ne pouvait venir à la rescousse. Je connais bien le Maroc. Enfant, j'y ai séjourné pendant six ans et j'ai pu transformer cette expérience et ces souvenirs en images et en odeurs dans le film. J'adore «mon» pays. Mais j'avais besoin du Maroc pour une raison encore plus importante. L'histoire est particulièrement dure. Grâce aux paysages, à la lumière, aux couleurs, à l'ambiance et la quiétude du Maroc, je voulais adoucir ce drame. J'ai joué du contraste entre la dureté du scénario et la beauté du Maroc. Je voulais également avoir la lumière dure du sud! Avoir un contraste très fort entre cette lumière aveuglante et l'ombre envahissante du bureau où le père se laisse aspirer dans un gouffre. Ce contraste entre ce soleil et la pénombre qui envahit lentement l'intérieur de la maison de cette famille recluse. Le réalisateur a mis près de huit ans pour réaliser « Un ange à la mer ». Au festival de Karlovy Vary, le film a remporté le prix du meilleur film et Olivier Gourmet celui du meilleur acteur. Une récompense qui aurait pu tout aussi bien être décernée au jeune Martin Nissen… Depuis, le film fait une belle carrière dans les festivals et vient de gagner le prix du public au festival « Cinéma tous écrans » à Genève.
INTERVIEW MET FREDERIC DUMONT DOOR NIELS RUËLL
Van jammerklacht tot mokerslag Bijna dertig jaar ging de Belgische documentairemaker Frédéric Dumont gebukt onder een verschrikkelijk geheim. Dat geheim waarmee zijn vader zijn kindertijd verzuurde is de spil waar zijn eerste lange speelfilm om draait. Toch is het geen autobiografie. Un Ange à la Mer werd pas een succes toen hij afstand nam van de persoonlijke jammerklacht ten voordele van een echte film met alles erop en eraan: poëzie, verdichting, de zachtheid van Marokko en goede vertolkers... In een stadje in het desolate zuiden van Marokko leeft de 12-jarige Louis onbezorgd met zijn ouders en broer. Op een dag vertrouwt de manisch-depressieve vader hem een verschrikkelijk geheim toen. “Vanavond ga ik zelfmoord plegen,” zegt de vader zonder rekening te houden met de impact van zijn woorden. De vader voert het plan niet uit.
Maar Louis stopt met kind zijn, dag en nacht waakt hij als een bewaarengel over zijn vader. U maakt er geen geheim van dat het geheim van de film het geheim is waar u zelf jaren mee rondliep. Tegelijk benadrukt u dat Un Ange à la Mer een speelfilm is. Het klopt dat Un Ange à la Mer gebaseerd is op mijn verhaal. De scène in het bureau is haast een reportage. Ook mijn vader riep me naar zijn bureau en vertrouwde me het geheim toe dat me totaal van slag bracht; ook ik bewaakte mijn vader dag en nacht. Ik heb met dat geheim geworsteld tot ik er op mijn veertigste mee naar buiten kwam, net na de dood van mijn vader. Mijn familie viel plat achterover. Maar al wat voorafgaat en volgt op de bureau-scène is een concentraat van de verbeelding van de scenarist, door de tijd vervormde herinneringen, vage beelden die me zijn bijgebleven van de tijd dat ik in Marokko woonde. Un Ange à la Mer is dus zeker niet de biografie van Frédéric Dumont. Daar ben ik heel bewust van afgestapt. De eerste scenarioversies dateren uit de periode 2000-2003. Die kon je wel nog omschrijven als een autobiografie waarin ik al mijn grieven en pijnlijke herinneringen verwerk. Door alle zelfreflectie en pijn overboord te gooien heb ik een échte film kunnen maken. De weg lag open naar een erg cinematografische film in plaats van naar een of ander therapeutisch werkstuk. In de film fluistert de vader zijn zoon iets verschrikkelijk in het oor: “Deze avond ga ik sterven. Ik maak me van kant.” Zoiets verzin je niet. Vrienden van me lopen rond met geheimen die tien keer gruwelijker zijn. Het is geen enorm geheim, het gaat niet over pedofilie, incest of andere smeerlapperij. Het gaat eigenlijk maar over één zinnetje, het is haast anekdotisch. Maar dat ene, domme zinnetje kan het leven van een kind maanden of zelfs jaren in de war sturen. Dat is eigenlijk waanzinnig. Vijf woordjes die een leven veranderen. En daarmee aan de slag gaan in een scenario is boeiend. Vertrekkend van die vijf woorden een film verbeelden. Zich een spanning inbeelden. Een poëzie opwekken vanuit die woorden. De film is dan ook eerder plausibel dan spectaculair. En dat raakt de mensen. Ik moet ook bekennen dat het gedicht “Réversibilité” van Charles Baudelaire me geholpen heeft om het verhaal dat we via Louis beleven, op te zetten. We staan dicht bij dat kind. We proberen te ademen met hem. We beleven die tragedie met hem dank zij, onder meer, dat gedicht dat werkelijk geschreven is voor de cinema. Wat een stijl ! Het kind waant zich een bewaarengel. Hoe tragisch is dat? Zijn kindertijd is verbrijzeld op het moment dat hij het bureau verlaat. Louis moet veel te snel de overgang maken van kind naar volwassene. Hij heeft daar de middelen nog niet voor. Hij denkt dat hij stand kan houden, dat hij verantwoordelijk kan zijn voor zijn vader, dat hij hem redden kan. Hij probeert voor volwassene te spelen. Maar eigenlijk vergaloppeert hij zich: hij begint te stotteren, slaapt slecht, gaat niet meer naar school, voetbalt niet meer met zijn vrienden. Zelfs zijn broer verdwijnt op de achtergrond. Hij raakt helemaal geïsoleerd. Het leek me niet te vergezocht om Louis fier te laten zijn op zijn vleugels. Hij is mooi in zijn kostuum en denkt echt dat hij over zijn vader kan waken als een engel. De tragiek schuilt in het feit dat hij niet transformeert in een engel maar in een gebroken kind. Het is de Gevallen Engel. Un Ange à la Mer is het equivalent van de noodkreet ‘man over boord! (homme à la mer!)’. De symboliek van het water (het zwembad, op de zee, in de zee, het verdrinken) is alom aanwezig in de film. Die familie verdrinkt bijna letterlijk. Hoe hard wilt u de kijker raken?
Ik maak cinema om sporen na te laten. En met sporen doel ik niet op de pellicule die achterblijft maar de sporen die de film bij het publiek nalaat. De eerste reacties zijn zeer bemoedigend. Ik weet niet hoeveel mensen we zullen bereiken maar ik weet intussen wel al dat Un Ange à la Mer de gemoederen beroert. Het is geen hamburger-film die je vergeet zodra het licht weer aangaat maar een mokerslag die sommigen een maand later nog voelen. Een toeschouwer grapte dat hij me wou vervolgen voor psychologische stalking: hij kreeg buikpijn van de film en kreeg ‘m maar niet uit zijn hoofd. Ik vermoed dat het verhaal universeel is. We hebben allemaal een vader. Sommigen onder ons zijn zelf vader. Een iemand vertelde me dat hij door de confrontatie met de wreedheid in de film besefte dat hij zelf veel te hard was tegenover zijn kind. Ik vind het te gek dat de film zoveel in beweging zet. Maar ik heb niet de pretentie om te geloven dat ik de wereld kan redden… Maar misschien gaan enkele mensen zich afvragen hoe zij hun kinderen opvoeden. Of zich misschien iets herinneren uit een ver verleden. Wie weet ? Hoe is het werken met Olivier Gourmet verlopen? Dat moet je hem zelf vragen. Ik kende hem niet. Na het lezen van mijn scenario – dat ik met hem in gedachten geschreven heb; mijn bureau hing vol met foto’s van Olivier – wou hij mijn verhaal horen. Zijn vrouw vertelde dat hij na mijn vertrek als een kind geweend had. ‘Wat er ook gebeurt, ik maak die film!,” zei Gourmet. En inderdaad, het had heel wat voeten in de aarde om de film van de grond te krijgen maar Gourmet bleef een fantastische, behulpzame steunpilaar. Tijdens de opnames was hij een paar keer serieus van slag. ‘Dit verhaal is verschrikkelijk. Die vader spookt door mijn hoofd. Ik word gek,’ zei hij. Olivier Gourmet is zeer ver gegaan. Het verhaal heeft hem sterk aangegrepen. Hij vroeg ook voortdurend naar mijn details en ervaring. Ik vertelde alles zonder schroom. De rol heeft hem getekend. In mijn ogen is hij de grootste. Ik heb veel geluk gehad met de acteurs. De jonge Martin Nissen kon heel zware scènes aan en de volgende seconde was hij weer een gewoon kind. Hij is heel rijp voor zijn leeftijd. We hebben ook een maand in de omgeving van Sidi Ifni gewoond in weinig luxueuze omstandigheden. Het was voor allen een avontuur. En Anne Consigny is een buitengewone actrice die zoveel verschillende manieren van spelen aanbiedt. Een waar geschenk voor een regisseur. Ze is zo mooi in die moederrol waarin ze alle spanningen, veroorzaakt door de ziekte van haar man, moet torsen. Het was niet evident voor haar om die rol te spelen die mijlenver van haar af staat. (Ze is zelf moeder van twee zonen.) Ze zegt dat ze niet alleen als actrice maar ook als vrouw een ongelofelijk ervaring achter de rug heeft. Bovendien werd ik ook omringd door een buitengewone ploeg. Producent Stéphane Lhoest van Dragons Films Productions heeft me steeds aangemoedigd om vooral de film te maken die ik in mijn hoofd had. En Virginie St Martin is een zer gevoelige cameravrouw. Ze is werkelijk tot het uiterste gegaan, net zoals de andere crewleden. Mensen uit Quebec, Frankrijk, België, Marokko werkten samen op mijn film. Het waren ontmoetingen om niet snel te vergeten. Welke rol had u voor Marokko in petto? Dit verhaal kan zich niet in België of Frankrijk afspelen. Na twee dagen zou de jongen het geheim verklapt hebben aan een oma, opa, tante, vriend of neef. De familie moet geïsoleerd wonen, ver van het thuisland, waar niemand woont om hulp aan te vragen. En Marokko ken ik goed. Ik heb daar als kind zes jaar gewoond en kon die ervaring en herinneringen aan beelden en geuren in de film verwerken. Ik ben dol op ‘mijn’ land. Ik trek er elk jaar naar toe. Ik verken dan liever de woestijn, het gebied tussen de Atlas en de Sahara dan ‘Europese’ steden als Rabat of Casablanca.
Maar ik had Marokko om nog een belangrijkere reden nodig. Het verhaal is ongemeen hard. Met het Marokkaans landschap, het licht, de kleuren, de sfeer, de rust, wou ik het drama wat verzachten. Ik speel me het contrast tussen de hardheid van het scenario en de schoonheid van Marokko. Regisseur Frédéric Dumont werkte bijna acht jaar aan “Un Ange à la Mer”. Op het festival van Karlovy Vary won de prent de prijs voor de beste film. Olivier Gourmet kreeg de prijs voor beste acteur. Die had even goed kunnen gaan naar de jonge Martin Nissen… Sindsdien wordt de film wereldwijd op festivals vertoond en met succes want onlangs werd hij nog bekroond met de Publieksprijs op het festival “Cinéma tous écrans” in Genève.
REVERSIBILITE Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse? Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine, Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, Quand la Vengeance bat son infernal rappel, Et de nos facultés se fait le capitaine? Ange plein de bonté connaissez-vous la haine? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres, Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard, Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides, Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment De lire la secrète horreur du dévouement Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide! Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides? Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, David mourant aurait demandé la santé Aux émanations de ton corps enchanté; Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières, Ange plein de bonheur, de joie et de lumières! Charles Baudelaire, Les fleurs du mal