Wavering Abode
( titre provisoire )
Monia Montali / François Bodeux
Elle, là maintenant au milieu, à l’inexistant centre d’un espace sans forme. Ou plutôt circulaire qu’autre chose, finalement. Elle, au milieu d’un espace circulaire où on la voit disparaître et reparaître encore à une nouvelle place, encore. Ou à la même. Nulle indice que pas la même. Nul mur repère. Nul autre repère. Elle qui semble maintenant se lever et partir vers le même lieu que toujours. Disparaître et reparaître dans un autre ou jamais. Là, patiente, attendant la seule vrai fin de la peine et de soi et de l’autre. A savoir la sienne. Elle, au milieu d’un espace sans fond. Sans mur, sans nul autre repère que de se savoir encore là, ici et là et partout à la fois. Ici plutôt que là-bas. Ou l’inverse ou les deux. Mais toujours. Elle mi-souhaitant, mi-redoutant chaque fois qu’il redisparaissant qu’il ne réapparaisse plus. Ou simplement se le demandant. Ou simplement attendant voir si oui ou non. Si oui ou non à nouveau seule, n’attendant rien à nouveau. Ou simplement attendant. Attendant entendre. Elle qui semblerait pouvoir disparaître sans entrave. Espace sans fond ou lui la laissant disparaissant au lieu de disparaître avec elle. (texte librement inspiré de Samuel Beckett).
Direction artistique Monia Montali Direction technique Francois Bodeux Scénographie, dramaturgie et lumières Monia Montali, François Bodeux Avec Carmen Larraz Elorriaga Composition sonore Miquel Casaponsa Coproduction BudaKortrijk, Pianofabriek, WPZimmer
« L’immobilité et le silence, mais aussi le bégaiement, le chancellement et la quasi-chute : autant de moments pendant lesquels le flux qui nous propulse s’interrompt, permettant à nos pensées et à nos sens d’accomplir leur tâche en toute quiétude ». Marianne Van Kerkhoven, The ongoing moment
Le théâtre est pour nous un espace dans lequel déposer des images dénuées d’une signification claire et circonscrite. Un laisser être, un état d’abandon qui éloigne du bruit du monde.
Qu’il s’agisse de théâtre ou de photographie, la littérature et les expériences personnelles sont souvent au départ de notre travail de création. Un travail de dissolution du contexte, de déconstruction des récits pour recentrer davantage la matière autour de figures ou présences génériques. Il s’agit non pas d’éluder la question du sens mais simplement de la laisser flottante, en préservant sa part d’incertitude et de fragilité. Laisser chacun investir et projeter dans l’espace son propre regard. Suspendre plutôt que fixer et renfermer.
Notre parcours, lié à l’image figée, nous rend sensibles au travail sur les interstices qui s’ouvrent entre les mots, les sons, les mouvements. Figer le temps, étendre l’instant, circonscrire l’espace : cette recherche d’émancipation passe pour nous par un nécessaire glissement d’une dramaturgie de l’action vers celle de l’image et de la perception. En ce sens, la lumière, les sons ou les éléments scénographiques ne sont pas juste des supports à l’action mais des présences scéniques à part entière qu’il est important d’intégrer très tôt dans le processus de création.
« « Stilstand en stilte, maar ook het stotteren, het strompelen en bijna vallen: het zijn even zo veel momenten waarop een flow die ons voorstuwde doorbroken wordt, waarop ons denken, onze zintuigen in alle rust hun echte werk kunnen doen ». Marianne Van Kerkhoven, The ongoing moment
Voor ons is theater een ruimte waarin beelden zonder duidelijke, welomlijnde betekenis gestalte kunnen krijgen. Een let it be, waarin afstand kan worden genomen van het geruis en het geraas van de wereld.
Theater of fotografie – in ons werk zijn literatuur en persoonlijke ervaringen vaak de aanzet voor de geest, voor het creëren. Wij trachten daarbij de context te ontbinden, op te lossen, en het verhaal te deconstrueren zodat het materiaal beter kan worden samengebald rond generische figuren of dingen die daar-zijn. De vraag naar de betekenis wordt niet ontweken – daar gaat het niet om – maar wordt zwevend gehouden. Juist daardoor wordt geprobeerd iets vast te houden: dat, wat in de betekenis onzeker is en broos. Een open spel voor een ruimte waarin iedereen zijn eigen blik kan boren, borgen, spreiden, verwijden. Wachten, openlaten, niet van meet af aan vastleggen of inperken.
In ons traject spelen stilstaande beelden een belangrijke rol: daarom zijn we des te gevoeliger voor de spleten, de leemten, de tussenruimten tussen woorden, geluid, gebaren, beweging. De tijd laten stollen, momenten laten uitdeinen, ruimte afbakenen: in ons werk gaat deze zoektocht naar autonomisering over een noodzakelijke verschuiving van een handelingsgerichte dramaturgie naar een dramaturgie van het beeld en van de perceptie. In die zin zijn licht, geluid of scenografische elementen niet enkel dragers en hulpstukken voor de actie, maar een volwaardige scenische aanwezigheid – die vroeg in het creatieve proces dient te worden opgenomen.
Monia Montali, 1976 Italie
Francois Bodeux, 1977 Belgique
Danseuse et photographe, elle vit et travaille à Bruxelles.
Photographe et régisseur lumières, il vit et travaille à Bruxelles
En 1999 elle arrête ses études de théâtre à l’Université de Bologne (DAMS) pour se consacrer exclusivement à la danse contemporaine. Elle déménage à Marseille pour étudier avec Frey Faust et le suivre dans différents festivals. Par la suite, elle étudiera également avec : Wim Vandekeybus et les ex-danseurs d’Ultima Vez, David Zambrano, Joao Fiadeiro, François Verret, Kinkaleri, Malpelo, Sasha Waltz, Kris Verdonck.
En 1995, il entame des études en sociologie à l’UCL (B) puis y travaille comme assistant et doctorant , essentiellement sur des projets de sociologie et d’anthropologie urbaine. En 2002, il entame parallèlement une formation en photographie à l’Institut des Beaux-Arts St-Luc Liège, participe à divers workshop (A. D’Agata ...) et réalise un premier gros travail photographique sur les marins de haute mer.
En 2001 elle s’établit à Bruxelles, où elle travaille avec des chorégraphes et artistes visuels - George Khumalo, Ted Stoffer, Felix Ruckert et Kendell Geers. En même temps, elle obtient un diplôme en photographie à l’école de la ville de Bruxelles puis travaille, en 2005 et 2006, comme assistante lors des Rencontres Internationales de la Photographie à Arles.
Il quitte l’université en 2006, à la fois désenchanté par la recherche universitaire et de plus en plus engagé dans ses travaux photographiques. En 2007 il co-fonde le collectif international de potographie SMOKE et commence à envisager ses travaux également sous forme de vidéos et d’installations. En 2008, après une première collaboration avec Monia Montali sur le projet Type New of New Folder, il reprend une formation en régie de spectacle à l’Infac (Bruxelles).
Depuis 2005 elle se concentre principalement sur la production de travaux personnels, autant en photographie - souvent exposée sous forme vidéo - que pour la scène. En 2007 elle fonde avec 6 photographes SMOKE, un collectif international qui partage une photographie documentaire personnelle. Son travail photographique a été exposé à la Biennale internationale de la photographie de Liège, Galerie Grand Angle, Festival International du film de l’eau (Verviers), Festival Vent’anni (San Daniele del Friuli). Avec le collectif SMOKE, elle a exposé aux Rencontres Internationales de la photographie, programme off (Arles), à la Lee Ka-Sing Gallery (Toronto), à Neunplus Gallery (Berlin), au 14ème Festival de la jeune photographie internationale (Niort) et à la Biennale internationale de la photographie qui se tient actuellement à Liège. En 2008 son spectacle Type name of new folder a été finaliste du prix italien GD’A Emilia –Romagna, une plateforme soutenant la jeune génération de chorégraphes, et sélectionné pour le prix EXtra, projet qui vise à promouvoir la scène italienne émergente.
Aujourd’hui, il partage son temps indifféremment entre la photographie et la création lumière. Comme régisseur, il travaille ponctuellement pour le Manège.mons, pour des compagnies de danse (Ultima Vez - Wim Vandekeybus, 2much Company) ou de théâtre (Théâtre de la Nuit). Comme photographe, il a exposé ses travaux entre autres à la Galerie 100titres (Bruxelles), à la Biennale Internationale de Photographie de Liège, au Festival Voies Off (Arles), à la Galerie l’œil Nu (Liège), au Festival International du Film de l’Eau (Verviers) ... Avec le collectif SMOKE, il a exposé aux Rencontres Internationales de Photographie d’Arles, à la Galerie Neunplus (Berlin), à la Lee Ka Sing Gallery (Toronto), aux Rencontres de la Jeune photographie internationale (Niort) et à la Biennale Intermationale de Photographie de Liège.