s'est ainsi propr;~ent dérobé aux entretiens intergouvernementaux prévus pour le 5 décembre. Tout le monde sait par ailleurs que la plupart des gouvernements sont très réservés, sinon franchement hostiles à l'instauration d'un secrétariat politique permanent des Six, -coiffant · pratiquement l es C'ommunautés et l es · H ministres techniques » et q~ils ne sont pas davantage attirés par un référendum très vague ou la cristallisation d'une alliance purement continentale, excluant la Grande-Bretagne . et prenant ses distances à l'égard des Etats-Unis. Dès lors, en se ralliant aux propositions du chef de l'Etat français contre des concessions puremeiit verbales aux aspiràtions fédéralistes et au principe d'élections européennes avant 1963, concessions qui n'engagent pas de Gaulle, le Congrès' de Luxembourg a affaibli la résistance iL l'Europe dite H des Patries )), à la Sainte Alliance des conservatismes et des immobilismes nationaux sans compensation valable. Comme les délégués du C.P.E. à Ostende l'ont unanimement réaffirmé, il n'y a pas conélation mais antinomie entre d'une part une fédération, prévoyant des transferts de souveraineté, une responsabilité collective, une structure démocratique au niveau supra-naiional et d'autre part une réunion de chefs d'Etats souverains, non responsabl~~ devant une assemblée consultative ' et réduite à un ròle plus restreint encq_re' que èelle de la vme République, prè·nant des décisions positives ou néglitives en dehors de toute sanction popolaire organisée. L'~spoir clairement ex:pri.-
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téressée » au sens oapitaliste du term e. Nous n'affirmons pas qu'elle .le ferait, mais elle en aurait la puissance · et les moyens, et Jlexpérience de la Communauté Econon ique Européenne, toute modeste qu'elle soit, montre qu'il existe des chances s ieuses pour qu'il en soit ainsi. Les l'- 1érir-ains ne !!'ont pas l es seuls à etre e &pables de conce\'Oir un pian Marshal garantissant l'expansion économiq~e, le progrès sodal et la stabilité politique. Seule une féderdion européenne
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peu vers une démocratie fédérale ; unissant la liberté politique et le resAltiero. pect des autonomies légitimes de communautés membres à l'organisation économique sous le contròle de la collectivité et à une· solidarité effective Ce qu'il n'a pas compris jusqu'à auet institutionnalisée. Enéore une fois, jourd'hui, e.'est que pour briser cette nous ne. disons ~as qu'une telle évolu1·ésistance, son prestige personnel et tiop est certaine, mais il suffit que la ses pouvoirs presque illimités ne sont Fédération Européenne soit actuellement seule à la permettre pour qu'elle · pas Slllffisants, qu'ils sont condamnés à s'effriter s'ils ne sont pas au service mérite tous nos efforts et tous nos déd 'une idée et d 'une action politique vavouements. lable. Qu'aurait-il du faire, que devrait-il encore aujourd'hui faire pour sortir de l'impasse tragique ? · P our mettre fin à la guerre, le général de Gaulle devrait négocier avec le F.L.N. Le refus de traiter avec l'ennemi ne se justifie que dans la pers,QSTENDE, la « R eine des .Plages », Son optimisme, d 'ailleurs ne fut pas pective d'une guerre d'extermination. · était bien triste au début de ce. déçu ; malgré le vent glacial de la Mer Rome pouvait ne pas vouloir traiter mois de décembre. du Nord et la pluie battante, le climat avec Carthage ; lesr Alliés pouvaient ne Mais le C'ongrès du Peuple Européen , qui régnait dans la salle des Congrès pas vouloir traiter avec Hitler, car l'une redoutant pas la nostalgie d 'une était resté a u « beau fixe ». ne et les autres voulaient détruire l'enville estivale en hiver, avait convoqué En effet, aucune grave divergenee de nemi. Mais si l'on reconnait . que l'Aldans cette station les délégué·s à la vue ne s'est manifestée, durant les trois gérie doit devenir une République, il IVme session. (suite en 4me pate> faut traiter avec le F.L.N., parce qu'il est la prineipale force politique algérienne et que la responsabilité centrale de la construc'tion de la république algérienne lui échoit donc nécessairement, du meme droit que la responsabilité de la reconstruction de la république . française revenait en 1944 à De _Gaulle et au Comité de Libération Na. tionale Français. Lesr négociations devraient tout d'abord porter sur l'arret des combats, puis sur les modalités du transfert des pouvoirs de l'administration française à la nouvelle administration algérienne, enfin sur les garanties à donner à la mirÌorité française susceptible à 'accepter les clauses de ·la négociation. Un référendum pourrait alors, mai~ alors seulement, etre organisé pour l'ensemble des habitants de l 'Algérie. Il serait sage d 'engager au maximum possible la Tunisie et le Maroc en Algérie, afin · que la r'épublique algérienne naisse insérée dans un ensemble fédéral maghrébin, où les deux pays qui possèdent déjà des structures politiques constituent un facteur d'ordrè l'heure où on lira ces lignes il est dans l'évolution ultérieure du troisièprobabl ~. bien qu'encore incertain, me pays qui sort d'une longue guerre que la grave crise que traverse la partisanè. Tous ces détails, et d 'autres Belgique sera sur le point de se résorencore qu'on pourrait énumérer, né ber sans pour autant que les vrais propeuvent toutefois pas modifier le but blèmes ne soi 2nt résolus. centra i de la négociation qui consiste Le vrai _problème est en réalité doU ·· à confier le svrt de l'Algérie au F.L.N. ble à la fois économique et politique, Ne cachons pas la vérité derrière les sociologique ineme. Ce n 'est pas la p·remots : une telle négociation serait la mière fois qu'un problème éconemique constatatfon fina le et amère de la dérelativement secondaire sert de détofaite de l a F rance nationaliste et cori~ nateur à une explosion politique. En servatrice, f ermée spirituellement en effet tous les observateurs sont d'acelle-meme, r epliée sur son passé, se cord pour reconnaitre que la perte du croyant le nombril du monde, voyant Congo n'a pas été un coup si grave sa plus grande expression dans sori atpour l'économie beige, mais il a féliF mée, a ppuyée sur les couches sociales les apparaitre au grand jour les faìblesses plus hostiles aux for mes et aux prod'une économie stagnante et à l'écart blèmes de la soeiété industrielle mode la rapide évolution moderne. Un derne. L a guerre d' Algérie a été et est programme d'austérité étalt donc inéencore leur guerre ; i,l es•t nature! qu'ils vitable et le Congo ne lui sert que de se refusent à reconnaitre qu'ils l'ònt prétexte. perdue, tant qu'ils· ne seront pas battus . Mais il était moins prévisible de voir politiquement en France . cette crise économique rebondir sur le Pour négocier avec le F.L.N., le gépian politique et mettre en cause l'uninéral de Gaulle devrait dane faire apté beige elle-meme comme cela se pel · à la -France moderne, démocrati· produit pourtant chaque fois qu'une que, ouverte sur le monde, ·contre la crise grave secoue le pays. Lyon, place de La République, samedi après -midi : des passanfs s'arrétent devant le bureau n ° 4, lisent les manijestes et les France du passé. Spirituellement, maIl est bon de se rappeler que la Bel- - tracts, demandent des explications. Quinze bureaux de v'ote étaient répa·rtis à travers · la viHe, d_on.t. treize ouverts sur la tériellement et numériquement la pre(suitè en 2mo paie). voie pubHque. Lire nos lnformations en 3me page. (suite en 4me page)
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lES THAVAUX DE lA 4e SESSION
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européenne interg·ouvernementale « au sommet >>. Ensuite le C.P.E. n'a pas hésité à prendre courageusement position sur l'évolution de la situation en France. Certains penseront peut-etre que les fédéralistes européens n'ont pas à se préoccuper de problèmes Iì<Jlitiques na-. tionaux. Les congressistes d'Ostende ont estimé au contraire qu'il serait absolument vain d'espérer l'unification véritable de l'Europe si la guerre d' Algérie perdurait et si la vme République adoptait une forme complètement autoritaire. Dès lors que l'on admet une solidarité de destin, il faut admdtre aussì une solidarité de responsabilités. Il n'y a pas droit mais devoir d'ingérence dans les affaires « nationales » qui menacent l'avenir des autres nations. Comment croire que les partenaires de la France pourrorit se compromettre davantage encore qu'ils ne l'ont fait en soutenant sa cause contre le courant irrépressible d'anticolonialisme qui balaie l' Afrique comme le ·reste du monde ? Déjà leurs relations avec les peu-
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Les propositions frànçaises-d_e "rei ance européenne" font l'objet d'un débat à I'Assemblée de Strasbourg
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européennes nettement fédéralistes aient qualité pour résoudre de tels problèmes. Autrement, au moins du point de vue institutionel, Peyrefitte (et de Gaulle) ont raison, lorsqu'ils conseillent de rejeter toute la façade de la supranationalité, derrière laquelle il ne reste désormais presque rien ; et de s'en tenir à une collaboration polique inter-gouvernementale dont la collaboration · strictement technique des Communautés ne peut pas se passer. L 'unique erreur, mais · qui trahit la véritable intention hégémonique de de Gaulle, étant alors l'inclusion de la Grande Bretagne, qui en est plus justifiable ·dans une telle perspective. Mais personne à l'Assemblée n'a eu ce courage, Certes les critiques aux propositions de de Gaulle, vives, pertinentes, et . meme dures n 'ont pas manqué. Ainsi le socialiste français Vals, qui a, fort opportunément cité ce que Jean Monnet disait en 1953 de pro_ positions analogues de la part générale ~ « Elles se fondent sur des solutions dépassées · et font abstraction de l'expérience qui nous a montré l'impossibilité de résoudre des problèmes européens dans des Eta~s qui maintiennent leur souveraineté. Qu'est-ce que la confédération qu'on nous propose ? Une réunion périodique des chefs de ~ou vernement, qui ne seront rien d'autre que les représentants des états souverains. Il n'y aurait riEm de changé ». De meme le socialiste Belge Dehousse qui, à la suite de cette dernière observation a avec le meme à-propos, rappelé que la réalisation des propositions de De Gaulle ne ferait rien · d'autre que sanctionner, le « statuquo » actuel des réunions périodiques des Ministres ont déjà lieu dans le cadre des Communautés, et un référendum européen - còmme Teitgen l'a spirituellement écrit dans « Le Monde » - · pour approuver un organisme fondé sur la coopération intergouvernementale et sur une Assemblée élue par les p~rlements nationaux, approuverait quelque chose qui existe déjà, et qui est le Conseil de l'Europe ! Mais, à part ces critiques aigues, majs en elles-memes stériles, - personne ':q'a eu, dans l'Assemblée le courage <;l'accepter le défit de Peyrefitte, avec l es mots que . nous avons soulignés, en relançant courageusement une vraie thèse fédéraliste . Mais dans le Parlement Européen les hommes capables d'exprimer une telle . volonté rénovative sont tragiquement absents. aucune entente supranationale ; au conOn y trouv-e, tout au plus, des « contraire elle a couté à l'Europe des -milservateurs >> du . genre de M. Vals : lions de tnorts et des soujjrances indipleins de bonnes intentions mais incacibles ; en continuant à sauvegarder I?ables de penser avec clarté, de vouleurs droits r espectijs les gouverneloir avec énergie, d'agir sans hésitaments européens mènent l'Europe ò. la balkanisation. tions. Trop peu pour tenir tete à l'involution diplomatique et « intergouD) L a question du Sud-Tyrol, comvernementale >> qui, avec ou sans De me tous· les problèmes de jront ièrel>, · Gaulle, menace fatalement, à cause de ne peut étre réglée que dans le cadre sa nature équivoque meme faite en d '~n état jédéral, où elle ne pourrait grande partie de BLUFF, ce qu'on apm .Pm.P na..~ -~P nD.~P r : en effet J.es frnn_ .... ,,_ •• __...., _ .,.. ... ........... . .;. ......... 4-.: . . . ..... ..... 1 .....
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chefs .d'Etat ·peuvent exprimer, organisons autour d'eux le (( concert européen » qui donnera aux Communautés techniques le guide qui leur manque : tel est le sens des propositions de de Gaulle. Se retrancher à propos des Communautés, derrière un stérile « sint ut sunt out non sint », a ajouté Peyrefitte efficacement ce serait désormais faire preuve « d'un vain ·s ouci d'orthodoxie » et « d'intransigeance scolastique ». Et il a poursuivi en développant une critique à laquelle, nous aussi, nous pourrions souscrire presque entière·ment. « Ne mettons pas la charrue devant les bceufs à propos des élections européennes. Elles auront un sens et une valeur plus tard, lorsqu'à notre Assem_ blée auront été accordés des pouvoirs plus· précis ; mais tant que ses discussions demeureront essentiellement techniques (le débat d'aujourd'hui est une exception vraiment extraordinaire) des élections ainsi faites constitueraient probablement un insuccès qu'il faut colite que colite éviter >>: Laissons de còté les intentions de sabotage et « d'immobilisme » qui animent Peyrefitte et les siens. Quant au fonds, ne sommes nous pas de la meme opinion ? . . · ' · « Quant à la fusion des exécutifs pcursuit toujours Peyrefitte - quelle valeur peut-elle avoir ? Certes une valeur pratique, de rationalisation et d 'efficacité, mais pas politique : car il est bien difficile d 'imaginer que les gouvernements .attribuent à l'exécutif unique, des pouvoirs plus grands que la somme des pouvolrs qui à l'heure actuelle reviennent ,respectivement aux trois exécutifs. Vous semble-t-il possible que les chefs d'Etat confient un prochain jour, à ce collège unifié,· la tache de résoudre, par exemple, le problème de Berlin et celui de l'Algérie? » C'est là que Peyrefitte a vraiment touché. le point essenti el et a, s~ lon nous, gagné la partie vis-à-vis de l'As~ semblée. En effet la seule conception valable qu'on puisse sérieusement opposer à la thèse gaulliste est justement celle qui _v eut que des organisations
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peistes » de Strasbourg peuvent se reconnaitre) réside en ce qu'elle ne prévoit, en réalité, aucune modification essentielle à l'actuelle formule supranationale : une. Assemblée, qui n'est en réalité qu'une Académie sans aucune résonance car elle n'a, ni on ne pense lui donner, aucun pouvoir réel ne pourra ja:mais avoir la fonction que Pleven reve de lui attribuer ; tandis que la structure meme qu'ont actuellement les Corrununlautés, qui les subor- · dqnne toutes et meme la plus supranationale, la C.E.C.A., aux six gouvernements nationaux, fait qu'une telle situation ne peut pas etre corrigée avec des retouches où des modifications de détail, et semble par conséquent, dans l'état actuel des choses, impossible à éliminer. Ce n'est pas un groupe de tech·n ocrates, mais un pouvoir politique qui peut faire les choix essentiels. Malheureusement il n'y a actuellement de pouvoir politique qu'au niveau national. C'est là que la thèse gaulliste - telle qu'elle a été soutenue à l'Assemblée par les députés, de la Malène et Peyrefitte, et .telle qu'elle avait été, par ce dernier, clairement' exposée, precédemment dans «' Le Monde » des 14-17 septembre - acquiert toute sa force. Reconnaissons une bonne fois , dit-elle en substance à èeux qu'on appelle « europeistès », cette situation de fait qu'au fond meme vous ne combattez pas. Reconnaissons que l'expression « supranat~onale » est un mot et non pas une chose, le tout demeurant, en réalité, meme dans votre conception, entre les mains des ·états natiqnaux.
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Il était · inévitable que l' Assemblée Parlementaire Européenne dans sa session d'octobre, cessat une bonne fois de discuter, selon son habitude, de problèmes strictement techniques, économiques et sociaux, et abordat le theme proposé par de Gaulle : ce qu'elle a fait pour une question pgsée aux trois Exécutifs des Corrimunautés ·e t signée par les Présidents des trors groupes politiques. On y demandait très vaguement, si les recentes 1nitia- ·· tives d'intégration européenne devaient avoir une influence, et laquelle sur les trois Communautés. La réponse des Présidents de la haute Autorité du Marché Commun et de .l'Euratom a été aussi vague et réticente, et c'est retranchée en somme derrière l'observation que pour le moment, ces propositions n'avaient rien de définitif. Mais dans l'Assemblée se sont ·élevées, et cette fois surtout du còté Français - des voix qui ont parlé très clairement soit pour soit contre les propositions du chef de l'Etat Français. La thèse européenne officielle, · s'il est permis de la définir ainsi communautaire et supranationale a été e.fficacement défendue, au nom du groupe libéral, par l'ancien "Président du C.onseil René Pleven. « Si des difficultés se sont élevées jusqu'à présent dans la marche des trois communautés, a-t-il dit, celles-ci sont toutes venues du Conseil des Ministres, qui été le frein et l'obstacle à plusieurs initiatives constructives des Exécutifs. Cela signifierait par conséquent tourner le dos à l'expérience que de prétendre piacer les institutions européennes dans une subordination èncore plus grande vis-à-vis du Conseil où se niche le vrai mal qui empecl).e l'intégration européenne de se réaliser : le principe de l'unanimité, qui est la négation meme des règles démocratiques », et Pleven a conclu en exaltant la fonction de l' Assemblée : L'évolution des Communautés devraient faire, selon lui, le pivot et le vrai moteur de l'intégration européenne. La faiblesse de cette thèse (dans la, quelle pratiquement tous les « Euro-
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(suite de la première page)
gique est une création plus ou moins artificielle de l'Europe désunie du xx~ siècle où les diplomates découpaient les peuples et lès frontières selon les intérets des grandes puissances et les rapports de force du moment. Il est un fait, c'est que les Belges ont réussi pendant plus d'un siècle à s'accommoder point trop mal de leur position. d 'Etat-tampon, mais à chaque crise le pays est menacé d 'éclatement. On voit mal comment meme un système de type fédéral laissant en teteà-tete deux partenaires . seulement. Wallons et Flamands, pourrait donner à la petite Belgique un équilibre viable, alors meme que d'autres états voisins pourtant plus fort et reposant sur une véritable communauté nationaie ne trouvent pas en eux-memes la solution de leurs difficultés. Inversement nous croyons que dans un système fédéral européen, le peuple belge, sans rien perdre de sa per-. sonnalité pourrait sans risquer de se désagréger · laisser plus d'autonomie aux communautés qui le composent et transposer ses problèmes économiques à leur vrai niveau, qui est celui de l'organisation d'une économie continentale. La Belgique, création de la vieille Europe désunie, ne deviendra véritablement viable que dans le cadre de la Fédération européenne. Le plus triste à nos yeux est que les dirigeant.s belges le savent fort bien et le proclament, mais dans le fracas de i'explosion aucune autre voix que celle des militants fédéralistes européens ne s'est fait entendre.
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« La supranationalité sans volonté politique permanente ~ a dit M. de la Malène - a une marge très étroite, à peine met-elle en discussion les intérets vitaux des Etats, qu'elle se heurte à une limite infranchissable. C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner des difficultés que le Conseil des Ministres rencontre : ·ce sont eux qui doivent prendre les décisions, voilà .p ourquoi les difficultés se manifestent à leur niveau ».
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Rebondissement imprévu
L'EUROPE EN MIETTES
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Tenons compte de ce fait, poursuivent les Gaullist'es et, puisque semblables difficultés ne peuvent etre" résolues que par une volonté politique d 'un niveau très élevé, que seuls les
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COMME IL S'Y ATTENDRE - ET COMME EN EFFET TOUT LE MONDE S'Y ATTENDAIT A L'EXCEPTION DV GOUVERNEMENT -
Il y a d'excellents « Européens » qui, une fois pour toutes, ont décidé de s'inspirer des seremes lenteurs de l'escargoc. La théorie est simple et apparemment confortable : laissez se faire l'Europe économique ... et le « reste », les choses é tant ce qu'elles sont, vous sera donné par surcroit. Voyez ce qui s'est passé avec le Zollverein !... - · -- -
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les jascistes ont essayé d'e; ploiter Za discussion à l'O.N.U. de la question du Sud-Tyrol pour organiser des bagarres d'étudiants. La tentative a somme tou te échouée, méme si le pourcentage des jeunes qui ont saisi le prét exte pour jaire l'école buissonnière reste
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La faiblesse de cette thèse (dans laquelle pratiquement tous les « Euro-
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aucune entente supra11.ationale ; au contraire elle a coùté à L'Europe des ·miLLions de rnorts et des souffrances indicibles ; en continuant à sauvegarder leurs droits respectifs Les gouvernements européens mènent L'Europe ò. la balkanisation. D) La question du Sud-TyroL, comme tous· les problèmes de frontières, ne peut etre régLée que dans le cadre d'un état fédéral, où elle ne pourrait meme pas se poser : en effet Les frontières nationaLes constitueraient dans une fédération une division administrative et non pas poLitique.
et qtn est le Lohsea de r l!;urope . r.iais, à part ces critiques algues, mais en elles-rnemes stériles, - per-· sonne n'a eu, dans l'Assemblée le courage d'accepter le défit de Peyrefitte, avec les mots que . nous avons soulignés, en relançant courageusement une vraie thèse fédéraliste. Mais dans le Parlement Européen les hommes capables d'exprirner une telle volonté rénovative sont tragiquement absents. On y trom.r.e, tout. au plus, des << conservateurs » du genre de M. Vals : pleins de bonnes intentions mais incapables de penser avec clarté, de vouloir avec énergie, d'agir sans hésitations. Trop peu pour tenir tete à l'involution diplomatique et « intergouvernernentale » qui, avec ou sans De Gàulle, rnenace fatalernent, à c-ause de sa nature équivoque merne faite en grande partie de BLUFF, ce qu'on appelle l'Europe suprimationale.
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Les fascistes · ont essayé d'exploiter la discussion à L'O.N.U. de La question 11 y a d'excellents « EtJropéens » qui, une fois pour toutes, ont décidé de s'inspidu Sud-Tyrol pour organiser des barer des seremes lenteurs de l'escargoc. La théorie est simple et apparemme.n t congarres d'étudiants. La tentative a somfortable : laissez se faire l'Eur ope économique ... et le « reste », les choses e cant ce me toute éch.ouée meme si le pourcenqu'elles sont, vous sera donné par surcroit. Voyez ce qui s'est passé avec le Zoltage des jeunes q{i,i ont saisi Le prétexte lverein !... pour faire L'écoLe buissonnière reste Ne tirez pas, messieurs les fédéralistes, des plans sur la Comète. assez éLevé : il n'est pas nécessaire de Il vaut mieux aUer lentement, mais siìrement ... souligner que si cet "esprit nationaL" Qui veut voyager loin ménage sa monture ... devait se manifester en deh.ors des h.eua. b. c. Ràtons-nous prudemment ... res de cours on ne verrait personne. '« Ch.i va piano, va sano » On s'attendait également à L'attitude Bien siìr ! conformiste de La presse dite d'informaPoint, d'autre part, d'efforts intellectuels:.. tion, et à ce que, en La circonstance, elle Il suffit de sortir de sa coquille à bon esctent. sorte de ses vieux tiroirs toute La rhétoTous les chemins mènent à l'Europe puisque - c'est bien connu tous les chernins rique nationaliste. Certains journaux rnènent à Rome. ont meme voulu faire mieux, et non Foin des querelles doctrinaires ; foin des théories inutiles. OUS devons · en tout état de cause faire des réserves sur la régularité de - contents de revendiqiter ;pour la centièSoyons ernpiriques, pragmatiques et élastiques. cette réunion orgamsee par le Mouvement Européen, vieil organisme de me fois les droits sacrés, ont exprimé Prenons de tout un peu. Et du peu faisons un tout. caractère international qui devait réunir les dirigeants des organisations Les reproch.es les pLus sévères aux nou« De gustibus et coLoribus non disputandum » veUes générations qui Leur paraissent europé,e nnes. Ce que nous publions aujourd'hui est la ·prise de position officielle du Mouvement Fédéraliste Européen exprlmé par son Secrétaire Général. froides et sceptiques. Prernier Acte A Crémone, où la tentative . fasciste a La conférence réunie à Luxernbourg, l'élection de l'A.P.E. aù suffrage uni1946... « puisqu'on vous dit que Churchill est Européen. immédiatement ptovoqué une démons- les 11 et 12 novembre '1960 par le Corni- versel, avant 1963, d'autre part ; le M. N'avez-vous,..pas entendu son discours de Zurich ? tration fédéraListe t'rès réussie, Le jour ~ té d'Action du Mouvernent Européen a E. avanc-e les termes d'une sorte d·e « ETATS-UNIS D'EUROPE », a t'il dit ! authentique... -nal local "La Pr-ovincia" a dédié à la provoqué certains rernous dans l'opi- èontrat entre le Général De Gàulle et « Et, ténez-vous bien, rnon cher, on parle de l'entrée de son· gendre un _jeune horncirconstance son éditoriaL dont nous re- nion européenne. lui. me plein d'avenir, le farneux Duncan Sandys, au Mouvement Europeen. Camme produisons quelques passages. :.. << Ce On le conçoit aisément puisque la ré2 ') Cette proposition pourrait n'etre Délégué Général. . qui nous fait Le plus de peine ce n'est solution qui a mis fin aux travaux de que ridicule, . si l'an ne savait rnainteUn apòtre, vous dis-je ! un apòtre. pas seuLement l'attitude de certains cette · conférence a repris, en les a p- . nant que le vote de la résolution de LuL'Europe est sur les rails »... partis politiques, mais surtout La prise prouvant, c'ertaines propositions du xernbourg a été précédé de contacts et D'ailleurs Churchill a reçu pour ces mérnorables paroles, le prix Charlernagne. · de position si intransigeante du Mouve- gouvernement français pour lesquelles de discussions entre certains dirigeants ment •Fédéraliste Européen dont un les autres gouvernements de l'Europe du M.E. et ceux de l'Union Pan-EuroDeuxièrne Acte porte-parole a non seuLement critiqué des Six avaient manifesté une opposi- peenne du Comité Coudenhove-Kaleri954... Voici Mendès-France. Celui-là, les- augures l'affir~ent, est p~rtisan_ de la les étudiants "patriotes", mais à megi qui s'emploie; sans grand succès, Fédération Européenne depuis vingt ans. Exactement deputs le Congres Radica! de me donné pratiquement raison à L'Au- . tion à peine déguisée. Il s'agit de la création d 'un Secré- d'ailleurs à rendre populaires les proLille! • trich.e précisant que ze dépassement des tariat politique permanent, dont les at- positions du gouvernernent françats. Ah ! le Congrès Radical de Lille, c'était Briand ! idées rtactionnaires de L'Etat-Nation tributions s'étendraient à l'ensernb'lè Les négociations ont été conduites. « La C.E.D., vous dites ? - il en ~era son af~aire. constitue la seuLe façon de résoudre Le Nul problèrne . ! Majorité ; Indochme ; Prestlge ; avec ça copain cornrne cochon problème du Haut-Adige . On peut bien de la politique extérieure, de réunions du còté àu Cornité Coudenhov-Kalergi régulières des chefs de gouvernernents, par MM. Peyrefitte, Vendrou:X, Habib avec Iè Maréchal Juin. · . se demander pourquoi le$ fédéraListes « 11 n 'est qu'à ·sortir la C.E.D. du frigida~_re, et vous verrez se transf.o-r rner cette n'ont pas saisi cette occasion pour dé- et d'un référendum européen, dans tous . Deloncle, Albert Sorel et le Général enfant née des arnours coupables de Rene Pleven, Jean Monnet, .et quelques au- montrer que L'idée qu'iLs défendent les pays où ce serait possible de l'or- Billotte. Le premier nomrné et M. de la tres féaux de la Supranationalité abstraite, en une mignone pettte U.E.O. toute n'est pas fa ite pour Les apatrides mais ganiser tendant à approuver cette con- Malène ont meme participé ~ux débats ception confédérale de la structure de de Luxembourg et inspiré le texte voconcrète ... et qui vou s aura de çes garanties irnbattables. . au contraire pour Les patriotes sincères l'Europe. té. ' Et puis ce n'est pas tout.. . Finie la « petite » Europe. · qui, tout en sauvegardant Les intérets Comment des personnalités dirigeanpas de dire que de nornN'ornettons De cinq un quart nous devenons « sept », en amarrant la belle Albion, soUdernent, et les droits des nations, veulent ar·r iver tes du Mouvèment Européen, ont~elles breux éléments du M.E. restent -hostiau Continent. à L'entente - supranationaLe ·entre Les pu en arriver à se ralliér aux ·thèses les à la nouvelle politique arnorçée les « De cinq un quart à sept »... n'est-ce pas bien choisi pout faire participer la peuples européens ». du Général de Gaulle, telles qu'il les 11 et 12 novembre. Ils considèrent que Grande-Bretagne au concert Européen ? Un teL texte se passe de tout com- avait définies au cours de sa conféren- leur mission n'est pas de donner leur « God Save the Queen, rnessieurs les continentaux ! » menfaire. Mais par fidéHté à nos habi- ce de presse du 5 septembre ? Dans caution à tout ou partie des conceptudes démocratiques nous tenons · tou- certaines capitales des Six, on se pose tions confédéralistes suspectes de M. Troisième Acté tefois à préciser que encore aujourd'hui la question, -sans Michel Debré. 1960... « Puisqu'on vous dit que le Général a évolué : il est devenu tout ce qu'il Y Si le M.E. s'aligne sur les pos-itions A) Les fédéraList es étant contre tous lui donner une réponse satisfaisante. a de plus « européen »... A ce revirernent assez irnprévu du hostil_!:!s à la fédération européenne, Les nationalismes, H.~ critiquent Le naAh rnon cher quelle colonne vertébrale ! Et quelle force de frappe ... tionaLisme itaLien au sujet du Sud-Ty- Mouvement _Européen, il y a deux rai~ il n 'a plus qu'à disparaitre. Les gouM~rché Com~un ; accélération ; secrétariat politi~ue ; . . -. .. sons : vernements sont suffisamment pourvus référèndum ... jarnais, de rnérnoire d'escargot, -nous n avons fatlh avancer plus vtte. roL, mais iLs ne se font pas pour autant · l ' ) Certains dirigeants. ont, depuis de diplomates exercés pour réaliser Les porte-paroLes du nationaLisme autri« Et puis, il voit grahd, luÌ... de l'Atlantique à l'Oural longtemps, l'idée que, pour obtenir l'a- eux-rnernes les cornprornis décevants. chien, tout au contraire. « avec cette inégalable pr estance à la mode de 1815 ! . . dhésion du Général De Gaulle au proLe Mouvérnent Fédéraliste Européen, B) Il n'en est pas moins vrai que L'I- .jet d'élection au suffrage Universel pour sa part, a unanirnernent condam« Qu'impor te si la Supranationalité passe par les Congrès de Vtenne ... ce qu1 cornptalie porte la pLus grande responsabiLi- d'une partie des Membres de l'Assem- né la résolution de Luxembourg. Il l'a · te. c'est d'avoir enfin té parce que Les accords De Gasperi- blée Parlementaire-Européenne, il fau<< a righ.t men in th.e righ.t pLace ! » . , . , ,. . cornbattue, a u mornent où on l'élabon y a d'excellents européens qui, une fois pour toutes, ont dectde de s msptrer Gruber ont été violé·s dans Leur esprit dra accepter une partie notable qes rait, et il continuera à défendre, seui Lorsque L'autonomie du Sud-TyroL a été propositions qu'il a énonçées. des sereines lenteur s de l'escargot... si c'était nécessaire, la conception Et pour ne rien vous cacher, il y en a_vait encore beaucoup dans les couloirs noyée dans une région Trentin - HautAins'i, la résolution de Luxernbourg d'une Europe Fédérale, fondée sur le Adige, à majorité itaLienne. luxernbourgeois du dernier Congrès du Mouvement Européen. proclame qu'il y a un lien indissoluble libre vote des citoyens européens. C) La sauvegardé ~es intérets et des entre le secrétariat politique et la pro. Jean-Pierre GOUZ.Y <Paris, décembre· 1960). droits nationaux n'a\ jamais conduh à cédure du référendum d'une part, et
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'' Mouvemént Européen '' .. !
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UNE. CAMPAGNE. DE. PRESSE. FRUCTUE.USE. ...
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E.NRICHISSAfTE. POUR TOUS 1 LE.S FE.DE.RALISTE.IS
L a campagne de presse est un élément d'une grande importance : les journaux l ocaux, Le Progrès l'EchoLiberté, le Dauphiné Libéré o~t manifesté - inégalement - un_e bonne lonté à laquelle ils ne nous avaient pas tellement habitués. Des articles co~çus par les fédéralistes eux-memes expliquèrent ce que sont les élections pri·· m àires, à quoi elles visent, comment elles fìe déroulent. Pendant les trois jours de v ote les journalistes professiorinels ·furent loin de négliger l'évènement : 'ils fr équentèrent assidument · les bureaux de vote, rédigèrent des reportages, prirent des photos, les pu blièreq t en bonne place. Cela se révéla eri quelque sorte plus « rent;lble » que les réunions - indispensables cependant - qui furent tenues pendant une quinzaine de jours partout où l 'on devait voter. Sur les tribun~ s alternèrent les orateurs locaux - plusieurs faisaient là leurs premières armes - et les invités : . Mouskhély, Spinelli, Merlini; Praussello, et j'en passe. L 'assistance était relativement abondante : jamais m oins de trente person'nes en tout cas, ce qui provoquait l'étonnement chez tous ceux qui n 'ignorent pas l'indifférence dans laquelle , se déroulent ordinairement l es électiohs n a tionales.
UNE. CHANCE.
EXPlR~ENCE
Pour la France, jces élections primaires apportent des enseignements intéressants. Techniquement d 'abord ·: si les élections « à l'Italienne » (sur la voie publique) ont pu se fa ire à Lyon (et il est hors de doute que si" on les renouvelait d-a ns un mois, c'est par quatre ou cinq qu'il fauPhoto "Le Progrès" : « Les Lyon- drait multiplier le nombre des votants) !es memes élections peuvent se faire nais ont fait la queue pour voter ailleurs:A plus forte- raison en une européen... » bureau no 5, le diman- saison meilleure que celle . que nous avions du choisir. L 'autre enseignement che 20 novembre 1960. concerne l'esprit du corps électo-r al : la crise de nationalisme par laquelle pasLa réunion la plus smv1e - la plus se l a France n'affecte pas la masse. Il y passionnée comme la plus passionnante a péril, certes, et l'infection peut faire - fut celle qui mit aux prise dans un des progrès. Mais le~ pqurcentages obdébat aussi vif que courtois, le . député tenus montrent que poùr l'instant l'opinion demeure infinfment sensible au U.N.R. Christian de la Malène et le délégué général du C.P.E. Altiero Spi- · problème de l'unim;l .de l'Europe. Le gouvernement n'apw rte-t-il ·pas une nelli. M. de la Malène fut un « debater » éloquent, mais il s'aperçut que les preuve supplémentair e à cette affirmation par son souci d 'apparaitre, lui aushommes du Congrès sont bien autre chose que les malléables irresponsables si « européen », tout te n s'en tenant aux paroles - et quelles paroles d 'ailleurs : du Mouvement dit Européen. Enfin l'aide généreuse des militants La campagne fut ouverte officiellement le 13 novembre par deux récepitaliens soit par l'envoi de disques de tions, l'une à l'Hotel-de.-Ville d ' Annecy, propagande, soit par leur présence dyplacées sous la présidence - effective namique à- Lyon pe1ldant les journées dans le second cas - du Mai_re d e cha- des élections, la · présence. aussi de milita nts de plusieurs régions françaises. cune des deux cités. voilà qui a prouvé plus que ne peuvent le faire les mots que le combat pour l'Eur op e- est un et indivisible : une vic-
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Il fallai t, da ns une . première phase, gagner l'a ppui des municipalités, ce qui se r évéla plus ou moins aisé suivant les communes. Mais le plus délicat fut de conv aincre la municipalité de Lyon de l aisser les opératioris électorales se . dérouler sur la vpie publique. Précisons bien que l'appui dont nous parlons ne doit p as etre entendu comme une aide matérielle. Quant aux préfectures, elles se cantonnèrent dans une neutralité attentive : pas de soutien et pas d'hostilité n on plus.
qu'on entendait enc re deux ou t r ois att a rdés assénant ce vérités à quelqu es · citoyens récalcitrant . Ainsi pouvait-on rr tirer de ces jou r nées d'élections l'if pression que le peuple a ttend seuletnent que lui soit donné le moyen de se déclarer pour les Eta ts-Unis d 'Europe Et il est particul èrement encourageant de constater que si les électeurs -Ònt en m a jorité voìf « pour l'idée », suivant leur expres.sion, bon nombre d'entre eux (2 500 )environ) ont très scrupuleusement usé de la faculté de mettre des signes dréférentiels ou de rayer des noms ; _ils montraient par là qu'ils a vaient compr:s combien est importante la désigna ion des délégués, c'est-à-dire dé leurs représentants qu( mèneront le .combat pour l'union des p ays européens.
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Les élections primaires pour le Congrès permanent du Peuple Européen,. qui . se sont déroulées dans la région Rhone-Alpes les 19, 20 et 21 ·n ovembre 1960, ont constitué l'aboutissement d'une longue campagne au cours de laquelle on a pu apptécier le zèle d'un groupe de militants sans l'effort desquels rien n'eiìt évidemment pu etre réalisé. Ainsi, que ceux de nos amis qui désirent accomplir chez eux un travail semblable à celui que nous avons réalisé dans le Lyonnais ou la Savoie sachent bien que c'est ~'abord par la ·préparation d'un corps de militants suffisamment étoffé qu'ils doivent commencer. -
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ont déSig né ·leu rs délég ués , au Congrès du Peuple Euro een
AVOIRr DE.S ADVE.RSAIRE.S
Dans le dernier numéro de Peuple Européen n ous avons publié un article de Cabella qui devrait ouvrir le débat sur le problème particulièrement controver sé de · ~a réunification allemande. Nous publions aujourd'hui un article de G. Merlini un autre ·ami italien qui fait le point des discussions - parfois passionnées - soulevées par notre précédente publica tion. Nous ne croyons pas toutefois que ce nouvel article qui aggrave les thèses de Cabella plus qu?il ne les réfute, puisse servir de conclusion~ à ce débat et nous y reviendrons c~rtainement. Le débat qui s'est engagé à la ·dernière session du Congrès _du Peuple Eur.o péen au sujet du problème allemand a été sans aucun dout.e un des
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Principe et conditions d'une réunificotion ollemonde
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- plus importants qui se soient déroulés au sein de notre organisation. Tout a été dit, de part et d'autre, mais il y a peut-etre piace pour quelques remarques supplémentaires : a) Le problème allemand revet pour nous une importance cruciale :. i( . est en quelque sorte le « test » de notre postulat fondamenta! , à savoir que la Fédér_ a twn . est préférable à la Nation : on a pu estimer, jusqu'à présent qu'il n'y avait pas d'antagonisme entre la politique dite « européenne » et l'aspiration à la ré'IJ,nification de l'Allemagne : en toute bonne foi la classe dirigeante allemande pouvait se proclamer eur6péenne et, en meme temps, réclamer l'Allemagne de l'Est et aussi les territoires au-del.à de la ligne Oder-Neisse, c'est-à-dire la reconstruction de l'Allemagne; sinon - de Hitler · au moins de Bismarck. Cette revendication était en effet -formulée du bout des lè'vres sans vétitable conviction .: elle n'était donc pas dange,reus·e ; car tout le monde savait qu'elle ne pouvait pas etre l'objectif profond d'une politique allemande, ·pour Ja simple raison qu'il n'y avait plw; de politique allemande, comme il n'y avait .plus de p.olitique étrangère autonome pour aucune des nations européennes. Maintenant la conjoncture politique_ internationale a beaucoup évolué nous assistons à une phase où le poids de ceux qui ont été appelés « les p~issances intermédiaires » par rapport aux deux « Grands », s'est accru et est appelé à s'accroitre davantage : l'analyse de cette situation a été · fait e avec une parfaite lucidité par des observateurs qui ne sont pas intéressés_ à une politique européenne --,- tels ,q ue Kennann et Lippmp.nn - et n'est donc plus à refaire. L'Europe d'une par t, la Chine de l'autre disposent aujourd'hui de ressources telles · qu'elles peuvent conditionner de plus en plus, le bloc dont elles font partie. Elles ne peuvent certes pas les c[,isloquer, mais elles peuvent influencer dans . une mesure· croissante la politique des de.ux grands leaders, les Etats-Unis et l'U.R.S.S. Cette situation se traduit paur !es Etats européens par la possibirité plus ou moins illusoire d'avoir une politique étrangère au,tonome : l'Allemagne étant alors l'état européen ~e plus · puissant, est aussi ce lui qui a le plus de possibilités dans ce sens. Il se pose donc le problème du contenu d'une politique aLlemande ; faire une politique signifie choisir : .q uel seront les_choix qui caractériseront la phase qui suivra à celLe incarnée par le Chancelier Adenauer ? b) Ce choix qui va se poser sera définitij : ou bien poursuivre la construction européenne, ou s'engager pour la réunification : ou l'Est ou l'Ouest. L'antagonisme entre ces deu x politique est à. la fois historique , diplomatique et politique. Historique car l'attitude de base d'une politique . fédéraliste européenne ne -peut etre que l'acceptation des · résultats de la dernière guerre mondiale avec tout ce que cela implique : fin des natwns et r·echerche de nouvelles voies pour l'Europe, tandis qu'une politique revancharde suppose le refus de ces résultats et la volonté de revenir au « statu quo ante ». Diplomatique, car si l'on veut parvenir à la réunification des deu;r Al~emagnes, il faudra bien, d'une façon ou de l'autre , traiter avec · Mosoou : or il est évident que des liens trop étroits avec l'Europe et le reste d~ monde occidental ne peuvent qu'entraver de telles négociations. Politique, car il s'agit d'un choix fondamenta! en ce qu.i concerne la <( i~J,ission » de l'Allemagne fédérale : ou bien elle a pour but d~ etre le noyau ·a~tour duquel se reconstruira un jour le « Deutschtum » ou bien elle sera av·e.c -Ca France, le p~lier sur lequel sera batie -za _Oommunauté Européenne: L'une comme l'autre de ces politiques sont de nature à engager toutes les ressources, sinon économiques, au moins psychologiques et morales d'un peuple ,: il serait vain d'espérer qu'il s'engage sur les deux chemins à la fois. c) Si telle est la situation, ql!-elle attitude suggérer aux - fédéralistes, notamment à nos amjs allemands ? Le pire serait sans d;oute de chercher à ménag.er la chèvre et le chou. Nous ne disposons que d'un capitai : la v érité profonde de nos thèses et ce serait un suicide de voiler cette vérité pour ne pas braquer les gens, ou ne pal! gener quelques amis. Si le choix se pose entre deux politiques opposées, il faut bien que les Fédéralistes soient en mesure d'en représenter une, la leur. Certes, on ne peut pas demander à tous ceux qui nous suivent d'etre des héros, m ais il ne faut pas non plus décourager ceux · qui seraient pret à le de venir. D'ailleurg on veut touiours s e mettrP. d'accorò. sur ln. tn.r.tinnP. mw'Yiri n'l'l
nement : ils fréquentèrent assidument les bureaux de vote, rédigèrent des r eportages, prirent des photos, les pu blièrent en bonne piace. Cela se révéla en quelque sorte plus « rent11ble » que les réunions - indispensables cependant - qui furent tenues pendant une quinzaine de jours partout où J'on devait
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che 20novem re 1960.
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Le 16 octobre 1960 un Comité d 'Initiative a été fondé à Nancy et s'est donné pour tache d'organiser des élections dans cette ville et ses environs. Sauf imprévu des elections devraient donc se dérouler à Nancy en juin 1961. Ce comité particulièrement actif tient actuellement de nombreuses réunions et a entrepris d'informer le public nancéen. Il y a donc tout lieu de croire que de nouveaux citoyens enverront prochainement leurs- délégués au C.P.E.
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Lyon et 7 commumnes périphériques : 14 797. A Pierre-Bénite, par ex., 19 % du corps é,lectoral a pris part aux élections primaires. , A Lyén, la proportion n 'apparait inférieure à la moyenne gén~rale que si l'on ignore que, po11r des raisons financières, seuls 60 000 citoyens avaient été contractés ; en se basant sur ce chiffre, on arrive, avec 10 370 éJecteurs, à une proportion qui dépasse 17 %.
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Oli YO,.ERA A IIAIICY
DE.S RÉSULTATS SATISFAISANTS ••• Les résultats ont été dans leur ensemble vraiment satisfaisants, et il est à remarquer qu'ils correspondent très sensiblement aux supputations faites par les organisateurs. Les voici : Nombre de votants : 20 176 (90 bulletins ont été déçlarés nuls par la commission de contrale). Décompte : Annecy : ey 575 (soit 25 % du corps électoral, ou mieux 40 % du chiffre des votants lors d es dernières · élections municipales).
Gianni ME.RLINI.
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Bernard LE.SFARGUE.S
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Les adversaires se manifester'ent très peu au cours des différentes réunions qui précédèrent les élections. Ils préféraient les voies obliques : la C.G.T. et le Parti Communiste s'inquiètent - un ·bon signe pour nous - de l'audience que les idées européennes trouvent dans les milieux populaires. Le syndicat lança un appel et le Parti un tract ; · l'un et l'autre durent ètre trouvés assez peu éloquents puisque c'est précisém-' ment dans les localités où ils furent le plus diffusés - l'appel à Annecy, le tract à Pierre-Bénite - que furent enregistrées les plus fortes proportions de votants. A telle enseigne qu'on en
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UNE. CHANèE. :·,, AVOIR[ DE.S ADVE.RSAIRE.S
LE.S GRINCHE.UX E.T LES AUTRE.S
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En général, l es · opérations électorales personnes - le président et ses deux se sont déroulées au milieq dè la plus assesseurs -. alors qu'à certains mogrande sympathie. L'étonnement ,des ments il eut failu pouvoir remplir juspremiers instants faisait vite place à qu'à cinq ou six cartes d'électeurs à la la compréhension. Des grincheux, il y fois. Mais ce qur s'est révélé d'une effien eut, certes ! Témoin cette femme qui cacité totale, cela a été la présence audéchirait une affiche apposée sur un tour des bureaux de vote, chaque fois bureau de vote parce qu'en lisan,t. que les militants étaient en nombre suf« Etats-Unis » .elle croyait avoir affaire fisant, de « rabatteurs » chargés de à une entreprise américaine. Quant' aux distribuer des tracts, mais plus encore communistes ils allèrent nous dénoncer d'expliquer aux passants é.tonnés le à la police
ABONNEMENT REABONNEMENT· l AN Simple : 5 N.F. français 50 frs belges 5 frs suisses de SOUTIEN (à ·partir de) 15 N.F. françals 150 frs belges 15 frs suisses A adresser : Lyon C. C. P. 4411 42
PEUPLE EUROPEEN 55, rue de Ja République LYON (~•)
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ON A VOTÉ EN ALSACE: dans le Canton de Sierentz PRES · avoir glissé leur bulletin dans l'urne, ils reviennent vers nous avec des questions, des encouragements, quelque conseil, parfois des Qritiques. Mais meme ces dernières nous font plaisir, car elles aussi sont une preuve de l'intéret suscité par notre action. Il n'y a pas ici d'électeurs blasés,· accomplissant sans illusions leur devoir de citoyens. C'e sont des électeurs européens qui réalisent que notre succès est leur succès. En effet, en ce dimanche '27 novembre, on vote pour I'Europe daqs les 23 communes du Canton de Sierentz (près de Mulhouse). ... Il est 8 h., et dans 23 sali es de Mairie où l'E vert de notre drapeau fait face au buste de Marianne, Jes militants attendent leurs premiers électeurs. · Ils ne sont pas seuls d'ailleurs, car presque toutes les communes ont blen voulu nous·aider à tenir les bureaux devote: ici c'est le maire lui-meme ou un conseiller municipal, là un sympathisant, futur militant peut-eti:e. Cette coopération aussi bien des autorités que de la · po.pulation, ,c'est pendant tonte la campagne qu'elle· s'est manifestée, sous une forme (fu une autre : presque tous les mai.res, le conseiller-général du canton, .ont invité leurs concitoyens à voter ; tous les maires nous ont preté la liste électorale de leur commune. Ce Uen entre les militants et les électeurs s'est forgé au cours de 23 réunions amicales dans le café-restaurant local où 20, 50, 100 personnes, sulvant l'lmportance du vlllare, s'atta-
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blaient autour de nous et, après avoir écouté attentivement, demandaient des . précisions sur les élections elles-memes et discutaien~ tel argument polÌtiqùe o"Q. économique. Discussion passionnée menaçant de durer jusqu'à l'aube ou discussion c~lmè comme un bavardage entre gens de bonne compagnie qui dans le fond partagent les memes opinions, toutes renforçaient notre optimisme et nous partions en pensant : << ça ne devrait pas trop mal marcher ici n. Et ça n'a pas trop mal marché, en effet... 3 125 voix dans un Canton qui compte 7 000 électeurs, soit presque 50 % du corps électoral, c'est un bon résul_tat. Il est encore meilleur si on le compare aii nombre de votants dans ce meme Canton lors des dernières élections législatives : la proportion est de 75 %. En étudiant les chiffres, commune par commune, l'on s'aperçolt que dans 3 d'entre elles, il y a eu plus de votants aux élections européennes qu'aux élections législatives ! Le résultat ce n'est pas seulement le succès dans· un Canton, mais aussi l'intéret que ce succès a éveillé dans tonte notre région. Encore quelques résultats comme celui de Sierentz constitueront la propagande la plus efficace pour la deuixème vague d'élections qui se déroulera à Mulhouse début 62. En attendant la parole est àu Canton ~· Altkirch ... où l'on votera, sauf imprévu, le 5 février prochain !
Sonia ODICINO
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OSTE NDE 2-~4- déceiT1bre-- /96o-
QUATRI EME SESSION
DU CONGRÈS DU PEUPLE EUROPÉEN
De Gaulle propose une Europe à la France, jouerait un ròle primordial, ce qu'elle n'est pas en mesure _de fai-
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Le bureau présidentiel, de gauche à droite : André de Keyser ; Greta Eggermont ; R. de Kinder , maire-adjoint d'Ostende ; Jean Rey, de la Commission du Marché Commun ; Michel Mouskhély,' Président du C.P.E. ; De Bernardis ; Henri Mallet (Lyon) .
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les projels de "confédérolion européennf lo sifualion fronçoise
constate que les gouvernements et l es
l'élection directe d'une Assemblée Constituante Européenne et sur des référendums ratifiant dans chaque nation la constitution des Etatss-Unis d'Eurape.
Une nouvelle discussion s'instaure avant de passer au rapport de J .-P. Gouzy sur la situation en Frarice. La politique de grandeur du Général De Gaulle fut analysée par un combattant fédéra liste, ayant su noter tout au long d e ces dernières années tout ce qui laissa it prévoir le grand drame actuel d e l a Frane~. -
Chacun voulut ensuite féliciter le rapporteur, du courage dont il fit preuve en analysant la situation de son propre pays avec tant d 'objectivité. Le d ernier jour fu.t presque entièrement consacré au vote des trois r~solu tions qu i constitueront pour toute une ann ée la ligne politique du Congrès du Peuple ' Européen. Cha~un éta it conva incu que la classe politique fédéraliste dont nous revwns il y a quelques années, est aujourd 'hui une réa lité. Le Congrès d'Ostende en a pporte la preuve, mais les prises de position, si bonnes soient-elles, ne suffise nt pas. En quittant Ostende où la pluie continuait à tremper les oriflammes qui d-écoraient la façade majestueuse du Palais des Congrès, les délégués songe aient déjà à l'action qui sera la leur cette année, et qui traduira dans la réalité les motions qu'ils venaient de voter.
RIÉSOib.UTDONS La IVme session du Congrès du Peuple Européen, issue d 'élections primaires auxquelles ont pris part 485 000 citoyens de 16 régions d'Europe, réunie à Ostende avant la Conférence de six chefs de gouvernements qui devra examiner les projets européens du Gouvernement français ,
détaillée sur la situation en Afrique. Trois tendances se dessinent aujourd'hui : neutralisme, engagement erivers l'un ou l'autre des deux grands, maintien de rela t ions entre l'Europe et l'Afrique. Le conférencier met en relief la nécessité de l'aide européenne, mais conclut que les états européens ne pourront jouer un ròle décisif en Afrique que s'ils sont unis. Dès la reprise de séance dans l'a près-midi, Claus Schoendube intervient sur le problème allemand. Il signale que le relèvement du nationalisme dans son p ays et la 'difficulté de mener une action fé déraliste en ce moment. Il parle alors du problème de la réunification et dit en quoi sa position pouvait diverger de celle de Spinelli ou de Cabella. -
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Ces deux premiers rapports sont suivis d'un débat où · de nombreux délégués prennent la parole avec tout leur enthousiasme habituel. Samedi matin, le Chanoine Orban, délégué de Mons , présenta une analyse
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La premrere séance fut ouverte le vendredi 2 décembre à 10 heures par une · allocution du Président Mouskhely et par la présentation des rapports sur les élections primai.res qui se sont :léroulée3 depuis le précédent Congrès :le Da a rmsta dt (Universités de Rome, . _uhouse, Turin, Tielt, Neumarkt, Ane ~y . Lyon, Sierentz, Naples). :·n .d-:but d 'après-midi, nous' avions .:onneur d'entendre Monsieur le Mi. e __::.y, me:nbre Eelge de la Com~~s .on de la Communauté Européen.e. :l d ~ t toute sa satisfa~-tion de se __ --' , 2 : :.;>a rmi des européens d écidés i'l _J: ·- :e_pour l'Union Fédérale de nos ~ _~ e t en des termes de très vif en-_ :a ::;2:nent, il souhaita a ux congresd'a ~ ~ omplir un bon travail. _d.n ..J_a n ::e était alors excellente, - - Jéì.ég:1é général pouvait monter à L ~ribune et instaurer un débat politique. Altiero Spinelli rappela dans son introdu ::tion que nous avons toujours su ire à quoi s'exposaient nos états n___. : _o::la:Jx. On nous a traité d oiseaux d ::. mauvais au gure, mais il fa ut bien ~onst ater que la paralysie d ans la const ruction européenne donne raison à notre intransigea~ce. La formule de la Confédération, diti!, ne sera que l'association d 'états souverains et le Secrétariat politique,- que ·le greftìer du Conseil des Ministres.
européenne, serait capable d 'apporter des solutions valables aux problèmes qui nous préoccupent aujourd'hui. Le second rapport était présenté par le professeur Guy Héraud. Il critiqua, ave:: sa précision coutumière, le projet Dehousse et la déclaration dite « européenne >> du Général De Gaulle en opposant chaque fois le projet portant convocation de l'Assemblée Constituante Européenne. Il fit remarquer les prises de position de Monsieur Coudenov -Kalhergi, ainsi que celles du Mouvement Européen dans san der nier Congrès à Luxembourg ; ces groupeménts ou ces hommes, dit-il, se contentent d'une Europe travestie, et risquent d 'abuser l 'opinion.
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jours de travail européen auquel s'adonnèrent les délégués. « L 'unanimité se fit sur tous les points ». Cette formule, couramment employée dans les communiqués officiels publiés à l'issue des réunions de nos gouvernements, pourrait aujourd'hui servir d'introduction à ce reportage sur la rvma Session du Congrès Permanent du Peuple Européen. Les délégués, anciennement ou récemment élus, étaient venus nombreux, des régions européennes les plus diverses. Des personnalités çle tous les milieux avaient tenu à ·prendre part à ces travaux, ainsi que des militants de Hambourg, Nancy, Paris ... , _qui préparent des élections. primaires dans leur ville.
re. Quant aux autres gouvernements, ils ne proposent rien. Notre jugement sur les Communautés Européennes reste intact ; mais beaucÒup de bonnes volontés se sont développées autour de ces organismes, et aujourd'hui, devant les attaques qu'ils subissent de la part des Gouvernements, nous devons leur exprimer nòtre solidarité. Le délégué général passe ensuite en .revue, dans une perspective que connaissent bien les lecteurs du Peuple Européen, tous les problèmes de politique internationale, en insistant sur la décolonisation d'e l'Afrique qui se poursuit dans des conditions désastr euses pour l 'avenir. La . crise que connait actuellement l 'état français, avec la grave. menace qui pèse en conséq.e nce sur la démocratie retirit tout particulièrement l'attention de l'orateur. En conclusion, chacun peut se rendre ~ompte que, seule une Fédération
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(suite de la première page)
La 4me session du Congrès du Peuple Européen constate que la prétendue politique de grandeur ne co-rrespond pas à L'intéret profond et pennarrent de la France.
LA POLITIQUE DE L'EUROPE
Ainsi, la prochaine session sera-telle encore plus représentative du Peuple Européen.
Guy PLANTIER de L'Europe et du monde démocratique. L'erreur de cette politique consiste notamment : a) dans ta volonté de mai_n tenir par la forcé l'Algérie sous le contrale de l'E ta t ]'rançais, dans l'octroi uniLatéral de_ structures administrativ-es artificielles et le refus de · boute négociation avec le F.L.N. b) dans la volonté de concevoir l'organisation de la défense europeenne en termes de forces armées et de politiques militaires · nationales, et de doter la France d'une force de' frappe atomique nationale ; cette politique risque de généraLiser la course aux armements atomiques à un m!>ment où iL est né cessaire. 'D01J.T ln. 'rln.i:r ri11 'YYI.fl'nrlo rl'n"" -
De Gaulle doit c-hoisir (suite de la première page) mière est supérieure à la seconde. Po litiquement ellé lui est inférieure, parce qu'elle est aussi prisonnière du mythe national : il suffit en effet de metti-e. les démocrates français devant l'image de la Grande - Nation - Fran!,'aise - Engagée - à - Défendre - l'Héritage - des - Ancetres, indépendamment du contenu de cet héritage , pour qu'ils commenc'e nt à frémir, deviennent incertains, s-e divisent et s'inclinent respe ctueusement devant le chantage des ultras. Pour gagner la bataille politique en F rance contre le nationalisme le général de Gaulle devrait donc -'d onner à la Fra nce démocratique dont il a besoin, i'indication d 'une vocation nouvelle qui justifie l'abandon de toute politique nationaliste, y compris celle menée en Algérie. Cette vocation ne peut etre que celle qui consiste à construire, avec· les autres pays d 'Europe, la démocratie fédérale européenne, une Fédération qui libère les Français, les Alleinands et les autres nations démocratiques du vieux continent de leurs cauchemars nationalistes, et · qui en meme temps leur permette de jouer dans le monde le ròle d~ centre de civilisatiòn et de facteur de paix qui leur revient. C'est cet enchainement politique, qui porte de la vision d'une république algérienne a ux négociations avec le F .L. N .. à la défaite politique des forces nationalistes erli France et à l'affirmation d 'un choix en faveur de la démocratie fédé r a le européenne, que le . général de Gaulle n 'a pas su voir jusqu'à aujourd'hui . L' idée de la vocation de la France au r òle de grande puissance constitue le point ferme de sa pensée politique et l'empeche de mobiliser la France démo ~ r a tique contre la réaction nation aliste. Dès lors, l'abandon de l'Algérie, ne débouchant plu~ sur rien, n 'est pas- le premier a cte d 'une nouvelle entreprise politique, mais une . défa ite historique nette, qu'il est obligé de refuser dans toute la m esure du possible. La négociation avec le F.L.N. devient moralement inadmissible. Il ne lui reste que la tentative d'o ctroyer lui-meme le n ou veau régime politique à l'Algér ie dans l'espoir de concilier l'exigence de l'indépendance algérienne qu'il a comp r ise avec celle de sa dépendance à l'égard de la France à laquelle il ne sait pas renoncer. Le général de Gaulle a réussi à donn_er à l a France un régime fragile, fonde seulement sur l'autorité morale d 'un homme, incapable de regrouper les plus puissantes forces politiques et sociales de France autour d'une nouvelle mission historique ; il se propose de mettre de son còté une répuplique algérienne en·core plus. fragile, fondée elle aussi seulement sur l'autorité morale du meme seui homme, incapable · d 'obtenir l'appui des principales forces maghrébines. Les révoltes d 'Algérie montrent toutefois que le moment des choix définitifs est arrivé, pour le président de la République et, surtout, pour les Français. A. SPINELLI. .
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ts sou verains et le Secrétariat p olit iqu e, que le greffier du Conseil d es Ministr es.
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e-serlrqtl'e' rassot!fittlo
De Gaulle propose une Europe à l a France, jouerait un role primordial, ce qu'elle n 'est pas en mesure de fai-
Le b u rea u p r ésidentiel, de gau che à d roite : André de Keyser ; Greta Eggermont ; R. de Kinder , m aire-adjoint d'Ostende ; Jean Rey, de la Commission du Ma rché Commun ; Miche! Mouskhély, Président du C.P.E. ; De Berna rdis .( Genes) ; Cla u s Schondube (Francfort) ;· Henri Mallet (Lyon) .
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Ainsi, la p r och aine session s era -telle encore plus r eprésentative du P eu ple Européen.
Guy PLANTIE.R
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lo siluation froncoise
les proiets de "confédérotion européenne"
exprime sa solidarité avec les dirigeànts des Communautés européennes qui, grace à leur dévouement européen e t malgré la faiblesse structurelle des institutions dont ils sont prisonnier.s, ont facili té la poussée des forces écono-niques vers l'unité européenne, s'opp osen t aux égoismes, aux particularis"Ti es et .aux vanités nationales et sont devenus la cible des ressentlments nation aux ; leur demande de ne pas céder aux p r essions des intérets nationaux ou particularistes et de rendre l'opinion européenne juge de leurs confli ts avec les forces gouvernementales. - f. -. 'i~>n e
sa volon t é de se bat .re inp :: u r: q ue l 'unité de l'Eu scit d é ·nr c r a~ i q u etn e n < fc ncl ée m.r
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tent, la natur.e trop souvent capitaliste de l'aide aux peuples africains, IJ1enacent de pousser ces derniers à . une révòlte contre tout ce qui est civilisation européenne. Seule une Europe Fédérée peut abandonner l'héritage colonialiste, appuyer la lutte difficile des dirigeants africains -les plus clairvoyants contre la réaction féodale et tribale et le morcellement politique, à assumer les sa_crifices indispensables au progrès des africains vers le bien-etre et la' liberté, .et · permettre ainsi' l'établissement de rapports nouveaux de bon voisina!fe et de coopération entre les deux continents. c) La conception de l'Etat-nation, en entretenant le mythe d'une réunification .allemande qui, aujourd'hui n'est pas réalisable, maintlent les Allemands de l'Ouest dans une situation politique précaire, fait hésiter les autres nations occidentales entre leur solidarité avec la République Fédérale et leur aversion pour la reconstruction d'un 4~m Reich,· freine le désir d'indépendance des pays d'Europe Orientale, renforce en U.R.S.S. les iendances . les plus militaristes et les plus totalitaires. Seule une Fédération de l'Europe démocratique, .englobant l' Allemagne de l'Ouest, et dépourvue de perspeCtiV•l!S n!ttionalistes, renforcerait la solidité et la · solidarité du mohde 'ibre et, sans poser aucune revendication territoriale, :faciliterait la détente mondiale, et le développement victorieux des tendances plus libérales qui se forment au sein des sociétés dominées par les comm 'lnistes, et devrait finalement permett re la réunification a'lemande et le retour des peuples de l'Est à la liberté.
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La 4Jme Session du Congrès du Peuple Européen Constate que l'Euro {.le . démocratique est parvenue à un tournant décisif qui l'oblige notamment à rechercher dei formes nouvelles de rapports avec les Etats-Unis, l'Afrique et l'U.R.S.S. ; sa division en Etats souverains l'empéche de donner à ce grave problème des solutions conformes à ses propres intéréts et à ceux du m onde tout entier. En effet ·: a)· Son amitié avec les Etats-Unis, nécessair.e à la défense de la liberté et au maintien de l'équilibre mondial, ne peut et ne doit plus conserver la forme d'un protectorat diplomatique, mtlitaire et économique, qui va au-delà d es possibilités de l' Amérique et qui engendre des ressentiments dangereux en Europe. · Le refus du gouvernement français d'accepter une intégration militaire dans le cadre de l'O.T.A.N. sa décision de se donner une force de frappe atomique n a tionale, l'attitude contradictoire du gouvernement allemand désirant la présence des troupes américaines mais refusant de prendre part à leur entretien sont les signes les plus récents de cette crise. Seule une Europe Fédérée, disposant d'une puissance suffisante serait à meme d'assurer une amitié sincère et solide avec l'Amérique, et capable de participer efficacement à la lutte pour la paix et le désarmement général. b) La lenteur et l es contradictions avec lesquelles les Etats européens procèdent à la liquidation de h:urs anciens ·'m h· es, l eurs sympathies fréquentes po 'lr les fo:rces les plus réactionnaires d' Afr ique,_: leur paternalisme impéni.
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demande que devant ces propositions les partenaires du gouvernement fran~ çais au lieu de se replier dans une méfiance passive présentent un projet de construction fédérale de l'Europe ;
LA POLITIQUE DE L'EUROPE
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décLare qu'un secrétariat polit ique et des organes techniques de coòpération internationale, dépourvus de volonté propre et un conseil de chefs de gouvernements nationaux, ne peuvent représenter que la somme des égoismes nationaux ; dans unè telle perspective, une assemblée, élue ou non, réduit e à d es fonctions consultati ves · et un pseudo-référendum seraient organiquement incapables d'engendrer l;;~ volonté e t l'action communes dont l'Europe a besoin ; le maintien du régime des souverainetés nationales, cause fondamentale des malheurs de l'Europe et du désordre dans le monde serait ainsi consacré ;
La 4me session du Congr'ès du PeupLe 1 Européen const at e que La prétendue poLitique de grandeur ne co1·r espond pas à L'intérét profond et perrnanent de La France.
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constate que les gouvernements et les parlements nationaux refusent obstinément au peuple européen le droit de décider lui-meine de ses ins titutions et de son sort ; ·
l'élection directe d'une. Assemblée Co ns. tit uante ·Européenne et sur des référendums ratifiant dans chaque nation la constitution des Etatss-Unis . d 'Eurape.
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La IVme session du Congrès du Peuple Européen, issue d 'élections primaires auxquelles ont pris part 485 000 citoyens de 16 regwns d'Europe, réunie à Ostende avant la Conférence de six chefs de gouvernements qui devra examiner les projets européens du Gouvernement français ,
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RÉSOibU1rOONS
de L'Europe et du monde démocratique . L'erreur de cet te poLitique consiste notamment : a) dans La voLonté de mai_n tenir par La forcé L' ALgérie sous Le contraLe de L'Etat r rançais, dans L'octroi uniLatéral de structures administrativ-es artificieLles et Le refus de t;oute négociation avec Le F.L.N . b ) dans La voLonté de concevoir L'organisation de La défense europé'enne en termes de force-s armées et de poLitiques miLitaires nationaLes, et de doter la France d'une force de• frappe atomique nationaLe ; cette poLitique risque de gérz éraLiser La course aux armements atom iques à u n mam ent où il est nécessaire, pou,r La paix du monde, d'en ray er un . te L processus et de soumettre les armements déjà ex ist ants à un con tr6le rigourèu.-c ; c) dans La voLorz té d e briser tout es .. poir d'unité fédéraLe européen ne en affirmant La primaut é de L'Etat-Nation, en brimant Les Communautés , en proposant des schémas confédéraux dònt Le seuL but est de maintenir . L'Europe des souverainetés, dans L'espoir v ain d'y exercer un r6Le hégémonique. L e Congrès constat e qu'en v oulant mettre les Français au service de ce fau x idéaL de puissance qui isoLe La France dans Le monde et en fait un fa cteur de division, Le gouver~ement français ouvre la porte à la suppression progressive des Libertés, et renforçant · ce tte. t endance darzs Les autres pays, m enace par tà égaLement L'avenir de La démocratie dans Le reste de L'Europ e. Conscient de ce fait, le Con grès prod ame sa soLidarité avec tous Les Français qui, fidè Les aux grarzdes traditions de Liberté et d'humanité de leurs pays, s'opposent · à. cette évolution. Il souLigne toutefois que cette Lutte n'a de chances d'é tre gagnée que dam La mesure où Les forces démocratiqu es français es, cessant de s'en fe rm er dans La · perspective nationaLe, pLacent Leur espoir dans L'in,stauration de La démoc.ratie fédéraLe européenne n affirme par conséquent que La Lutte des forces démocratiques f.rançais es pou r La fin négociée de La guerre en Algérie, pour L'in dépendan ce de ce pay s dans Le respect des droits Légitimes de toutes ses oommunautés , et contre L'évoLution aut oritaire en France doit étre étroitement Liée à la Lutte pour une Fédération Européenne. IL Les engage à re joindre Les fédéraListes dans Leur combat pour La Constituante Européenne .
o l i v e 1·1i la plus grande ~n~repfise industrielle· d'~urope de machines de bureau
p n-se ec celle de sa a è penda n ce à l'égard de la Fra nce à laquelle il ne sait pas r en oncer. • L e gén ér al d e Gaulle a r éu ssi à d onn er à l a F rance un r égime fragile, fondé seulement sur l 'autorité morale d 'un homme, incapable de regrouper les plus puissantes forces politiques et sociales de France autour d 'une nouvelle mission historique ; il se propose de mettre de son coté une répuplique algérienne encore plus· fragile, fondée elle aussi seulement sur l'autorité morale du meme seul homme, incapable · d'obtenir l'appui d es principales forces .maghrébines. Les révoltes d'Algérie montrent toutefois que le moment des choix défini- ' tifs est arrivé, pour le président de la République et, surtout, pour les Frp.nçais. A. SPINELLI.
REDACTEUR EN CHEF : ALTIERO SPINELLI Edition en langue française
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Directeur de publication : Jacques OLLIER Responsables de la Rédaction A. Darteil B. Lesfarruea Edition en langue italienne,
POPOLO EUROPEO Torino, via Bligny 15 Responsable de la Rédaction Giuliano Marti&"netti Edition en langue néerlandaiie
HET EUROPESE VOI.K 47, Alexander Battalaan MAASTRICHT (Pays•Bal) Responsable de la Rédaction . P. J. G. Houx
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EUROPAISOHES VOI.I( cjo der Foderalist FRANKFURT jM. Langestrasse 20 BELGIQUE : Mouvement pour la Fédération Européenne. 81, rile Mercelis, BRUXELLES !5. C.C.P. N° 663-76 lmprimerie Terreaux Frères . 53 . r. Bonnel . Lyon
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DE GAULLE ZAL MOETE·N KIEZEN E
geestelijk afgesloten heeft, naar zijn verleden gericht is, zich het middelpunt van de wereld waant, zijn grootste trots in zijn leger zoekt en dat gedragen wordt door -die maatschappelijke groepen, die het vijandigst staan tegenover de vormen en problemen van de mo~ derne indtistriele samenleving. De alge•rijnse oorlog was en is hun oorlog; het ligt voor de hand dat zij weigeren toe t.e geven hem ver~ loren te hebben, zo lang zij in Frankrijk niet politiek verslagen zijn. Om met het F.L.N. te onderhan~ handelen, zou Generaal De Gaulle zich dus moeten richten tot het de~ mocratische, moderne Frankrijk, dat
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dat Algerije een republiek moet wor~ den, moet men onderhandelen met het F .L.N ., omdat het de voornaam~ ste algerijnse politieke macht is en dus de grootste verantwoordelijkheid draagt voor de opbouw van de Al ~ gerijnse Republiek. Eender lag de verantwoordelijkheid voor de her~ opbouw van de Franse Republiek in 1944 bij De Gaùlle en h,et Franse Nationale Bevrijdingscomité. De on~ derhandelingen zouden moeten gaan over de manier waarop de macht van het franse bestuur overgedragen
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bloedige gebeurtenissen, die zich in Algerije practisch voor de ogen van Generaal De Gaulle heb..ben afgespeeld, bewijzen dat ook voor hem het uur van de waarheid heeft geslagen. V an de totale waar..heid. Zal hij er naar weten te luis..teren7 Hij had al langer begrepen, dat het franse Algerije een bespottelijke formule was, waarachter zich de wil..de verlangens van de bevoorrechten in Algerije verscholen. Zij waren tot nu toe het overheersende ras in dit land en zij eisten -- onder het mom van vaderlandsliefde ,.....- dat de fran..se staat en het franse volk zich als uitsluitende doel zouden stellen de handhaving van hun sociale en po~ litieke overwicht over de Algerijnen. D~ Generaal is verder tot hèt inzicht gekom~n , dat het in de politieke en morele omstandigheden van onze da..gen de enige oplossing voor Algerije kan zijn een algerijnse republiek te worden. Omdat hij deze zaken be..grepen heeft voelen zijn bondgenoten van gisteren, de ultra..-nationalisten in Algerije en Frankrijk, burgers zo..wel als militairen, zich door he)ll be~ drogen en zij .zijn de weg opgegaan van de fascistische revolte. Wa t hij tot nog toe niet begrepen heeft is, dat zijn persoonlijke prestige en zijn nagenoeg onbegrensde macht niet voldoende zijn om deze tegenstand te breken. Beide zullen afbrok~ kelen als zij niet in dienst staan van een zinvolle idee en van een reele politieke actie . Wat had hij moeten doen en wat moet hij thans nog doen om uit deze tragische impasse te raken7
Altiero SPINELLI
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zal worden aan het nieuwe bestuur. Er zouden garanties gegeven moeten worden aan de franse minderheid ; het zou goed zijn als zij de franse burgerrechten zou blijven bezitten en de mogelijkheid zou hebben naar Europa te emigreren als zij niet in een onafhankelijk geworden Algerije willen blijven leven. Het zou van wijsheid getuigen Tunesie en Marok~ ko zo nauw mogelijk bij de Alge~ rijnse zaak te betrekken; zodat de .i\.lgerijnse Republiek geboren wordt in een federale omgeving, di e de h el e Maghre'b omvat en waar de twee landen die reeds een gevestigde po~ litieke structuur bezitten een factor van orde vormen, wat van belang zou zijn voor het derde land , dat een lange partisanenoorlog achter de rug heeft. Al deze details, die nog met andere aan te vullen zouderi zijn , kunnen echter geen wijziging bre~ gen in het centrale punt van de on~ derhandelinaen . nl. het toevertrou~
open staat naar de hele wereld. Dat zou betekenen dat hij zich tegen het Frankrijk van het verleden keerde . Geestelijk, materieel en numeriek is het eerste superie.u r aan het tweede. Politièk staat het er echter bij ten achter, omdat het zelf ook gevange~ ne is van de nationale mythe. Het blijkt voldoende te zijn om de fran~ se democraten het .beeld van de gro~ te-franse~natie~die-het~erfgoed-der
voorvaderen~verdedigt voor ·ogen te
houden, onafhankelijk van de inhoud van dat erfgoed, om hen te doen aar~ zelen. Zij worden onzeker, raken verdeeld en buigen zich vol respect voor de chantage van de ultras .
( vervolg pag. 2)
VOORTZETTI!/G VAN DE TIOLITIEI(E L/JN
NA HET CONGRES VAN OOSTENDE
Bij gelegenheid van de jaarwisseling bieden wij onze lezers onze beste wensen aan voor het nieuwe jaar. Hopelijk zaldeeuropese eenwording in het komende jaac aanzienlijke vorderingen maken · e n gelijktijdig de wereldsi..tuatie zo veranderen, dat voor 'allen betere levensvoorwaarden mogelijk worden. Redactie Het Europese Volk
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OMDAT aan de drie resoluties, die op de vierde zitting van het Congres van het Europ~e V olk aangenomen werden elders voldoende aandacht besteed wordt, is . et niet mijn bedoeling er hier nader op in te gaan. Ik zou alleen hun po1"tieke betekenis en 'consequenties willen onderstrepen. _ Op de eerste pl:..:ts neemt het Congres van ~et Europese Volk, zoals ook de Europese Federalistische Beweging en het internationale Bureau Exé~ cutif van de Socialistische Beweging voor de V erenigde Staten van Europa, duidelijk afstand van de ,confederalistische" voorstellen van qe franse re~ gering. Daarmee kiest het stelling tegen de meerderheid van de deelnemers aan het congres van Luxemburg, dat op 11 en 12 november door de Euro~ pese Beweging georganiseerd werd. Zij immers dachten er goed aan te doen zich achter deze voorstellen te plaatsen.
K A.NSELIER
Adenauer meende, dat ,het koude en vochtige weer van deze dagen zonder zon, zijn ge..zondheid in aevaar znu kunnPn hrPn~
Gemeepschappen en de ,technische miìiisters" zou komen te staan. Evenmin voelen zij zich aangetrok~ kPn tnt PPn 7.PPr v~~n 1'PfPrPn,tlum nf
Heiligé Alliantie van nationaal conservatisme en immobilisme verzwakt, door zich ai~. te sluiten bij de voorstellen - v an h et franse staatshoofd zonder daarvoor de minste compen..satie te bedingen. De Gaulle heeft immers weliswaar enkele conr:essies gedaan aan de federalistische ver~ langens en aan het beginsel van e uro~ pese verkiezingen v66r 1965, maar deze concessies zijn slechts woorden en verplichten de Generaal tot niets . Zoals de gedelegeerden van het Congres v an het Euro pese V olk in Oostende unaniem hebben verklaard,
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kan zijn een algerijnse r epubfie te -Euro pa~ te' emig;eren al s- zij niet in worden. Omdat hij deze zaken b e~ een onafhankelijk geworden Algegrepen heeft voelen zijn bondgenoten rije willen blijven leven. Het zou van OMDAT aan de Jdrie resoluties, die op de vierde zitting van het Congres van gisteren, de ultra~nationalisten wijsheid getuigen Tunesie en Marok~ van het Europepe V olk aangenomen werden elders voldoende aandacht in Algerije en Frankrijk, burgers zo~ ko zo nauw mogelijk bij de Algebesteed wordt, is :h.et niet mijn bedoeling er hier nader op in te gaan. lk wel als militairen, zich door hem be~ rijnse zaak te betrekken; zodat de zou alleen hun po1 'Ùeke betekenis en 'consequenties willen onderstrepen. drogen en zij .zijn de weg opgegaan Algerijnse Republiek geboren wo7dt• _ Op de eerste pk ··ts neemt het Congre& van ~et Europese V olk, .z oals ook van de fascistische :revolte. in een federale omgeving, die de hele de Europese Federalistische Beweging en het internationale Bureau Exé~ Wa t hij tot nog toe niet begrepen Maghrèb omvat en waàr de twee cutif van de Socialistische Beweging vòor de V erenigde Staten van Europa, heeft is, dat zijn persoonlijke prestige landen die reeds een gevestigde poduidelijk afstand van de ,confederalistisch~" voorstellen van de franse reen zijn nagenoeg onbegrensde macht litieke structuur bezitten een factor gering. Daarmee kiest het stelling tegen de meerdet:heid van dé deelnemers niet voldoende zijn om deze tegen~ van orde vormen, wat van belang aan het congres van Luxemburg, dat op 11 en 12 november door de Euro~ stand te breken. Beide zullen afbrok~ zou zijn voor het derde land , dat een pese Beweging georganiseèrd werd. Zij immers dachten er goed aan te kelen als z{j niet in dienst staan van lange partisanenoorlog achter de rug doen zich achter deze voorstellen te plaatsen. · een zinvolle idee en van een reele heeft. Al deze details, die nog met politieke actie. andere aan te vullen zoudert ' zijn, ANSELIER Adenauer · meende, Gemeep.schappen en de ,technische Wat had hij moeten .doen en wat kunnen echter geen wijziging brendat ,het koude en vochtige weer miìiisters" zou · komen te staan. moet hij thans nog doen om uit deze gen in het centrale punt van de onvan deze dagen zonder zon, zijn ge~ Evenmin voelen zij zich aangetrok~ tragische impasse te raken? derhandeliJlgen, nl. het toevertrou- · zondheid in gevaar zou kunnen bren~ ken tot een zeer vaag referendum of wen van het lot van Algerije aan gen" en hij onttrok zich daarmee aan tot de oprichting van een uitsluitend M aan de oorlog een einde te het ·F .L.N . , de intergouvernementele besprekin~ continentaal verbond, dat Groot~ maken, zou Generaal De Gaulle Laat ons de waarheid niet achgen, die voor 5 december voorzien Brittannie · zou buiten,sluiten en zich met het F .L.N. moeten onderhande~ ter woorden verbergen: dergelijke waren. ledereen weet trouwens dat van de V erenigde St~ten zou ver~ len. Een weigering om met de vij~ onderhandelingen zouden de volhet merèndeel der reg~ringen zeer wijderen. and te onderhandelen heeft alleen slagen en bittere erkenning betegereserveerd, zo niet zonder meer Reeds nu heeft de Europese Bezin in geval van een uitroeiingsoor~ kenen van de nederlaag van het vijandig staat tegenover een perma- weging op haar congres in Luxemfog. Rome kon weigeren met Car~ behoudzuchtige en nationalistische nent politiek secretariaat van de burg, het verzet tegen het zg. ,Euthago te onderhandelen, de Geallieer~ P.rankrijk. Een Frankrijk, dat zich ,Zes", da t in de praktijk boven de ropa der Y:aderlanden" en tegen de d~n hoefden evenmin onderhandelin~ gen met Hitler aan te knopen , want beiden wilden hun vijand vernieti~ gen. Maar als men er van uit gaat
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De griep van Adenauer heeft de bijeenkomst van de zes regeringslei~ ders in h et . begin v an de maand ver~ hinderd. Nu zal er in de eerste maanden van het nieuwe jaar op~ nieuw gesproken moeten worden aver de ,,confederale" voorstellen . van Generaal De Gaulle. Het openlijk toegegeven doel van deze voorstellen is de terugkeer tot de oude nationale vormen, zo moge-:_ lijk onder een soort politiek leider~ schap van Frankrijk. De europese regeringschefs gaan beslist mel een slecht humeur naar Parijs. Zij zijn vastbesloten de hege~ monistische pretenties van Frankrijk geen gehoor te verlenen, maar zij aanvaarden stilzwijgend de terug~ keer naar het nationale perspectief, alleen al door het feit dat zij geen enkel alternatief voorstel hebben en geen enkel constructief idee. Hun enige opzet is zich niet te compro~ mitteren en tijd te winnen. wat hun vergemakkelijkt wordt doordat de werkelijke leider van Europa, n,l. de Amerikaanse regering. momenteel practisch niet bestaat en pas weer op het politieke toneel zal verschij~ nen als Kennedy einde januari zijn intrede in het Witte Huis heeft ge~ daan . (vervolg pag. 4)
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Stembureau· op de piace de la République te Lyon, waar op 20 en 21 november jl. primaire verkiezingen ge~ ho!Jden werden; 20.197 kiezers brachten hun stem uit.
Heiligé Alliantie van nationaal conservatisme en immobilisme verzwakt, door zich aa'~: te sluiten bij de voorstellen- van het franse staatshoofd zonder daarvoor de minste compensatie te bedingen. De Gaulle heeft immers weliswaar enkele concessies gedaan aan de federalistische verlangens en aan het beginsel van europese verkiezingen v66r 1965, maar deze concessies zijn slechts woorden en verplichten de Generaal tot niets. Zoals de gedelegeerden van het Congres v an het Europese V olk in Oostende unaniem hebben verklaard, is er geen · overeenstemming maar tegenstelling tussen een federatie, die voorziet in overdracht van souvereiniteit, collectieve verantwoordelijkheid, een democratische structuur
Raymond RIFFLET op boven-nationaal niveau aan de ene kant en een vergadering van hoofden van souvereine staten, die niet verantwoordelijk is tegenover een raadgevend parlement en die besluiten neemt buiten iedere georganiseerde bekrachtiging door het volk om, aan de andere kant. Het was de duidelijk uitgesproken hoop van de voorstanders van de rechtstreekse verkiezing van het Europese Parlement, dat zij daarmee een effectieve hefboom zouden scheppen tegen de apathie en de onmacht van de Raad van Ministers en een gewettigde steun zouden verlenen aan de europese executieven. W a t zal daar van overblijven als het Parlement v66r zijn verkiezing al in e~ri zo nauw corset wordt gewrongen, dat ieder sprankje autonomie of hoop op uitbreiding' van bevoegdheden wordt uitgedoofd door de samengevoegde druk van nationaal verzet en intergouvernementele europese bureaucratie , aan de top " . V erder heeft h et Congres v an h et Europese V olk niet geaarzeld moedig stelling te nemen ten aanzien van de ontwikkeling . van de toestand in Frankrijk. W ellicht zullen enkelen denken . dat de europese federalisten z ich niet mel nationale politieke problemen hebben bezig te houden. De congress.iSiten van Oostende waren daarentegen van mening, dat men tevergeefs op de werkelijke eenwording van Europa hoopt. als de oorlog in Algerije blijft voortduren en als de Ve Republiek een volslagen autoritaire staatsvorm zou aannemen.
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PA IN STUKJES
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EUROPA IN STUKJES
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EUROPA IN STUKJES
• Algerije •n de Verenigde Nati es
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ZUID-TIRDL Eli DE /TALIAANSE FASCISTE/l
en zoals, met uitzondering van de regering, ook iedereen verwachtte, hebben de Italiaanse fascisten geprobeerd het U.N.O .-debat aver ZuidTirol uit te buiten voor georganiseerde relletjes in de studentenwereld. De poging is als zodanig mislukt, ook al bleek het percentage va11 degenen die ieder voorwendsel aangrijpen om van school te spijbelen, nog steeds hoog te z ijn. Het hof;ft geen betoog, dat deze , nationale gez indheid" zich niet bu~ten de college-uren gemanifesteerd z ou hebben. Geen mens zou dan zijn komen opdagen. Maar niettemin blijkt het in neonationalistische kringen, die uiteraard nauw verbonden zijn met de fascisten, nog steeds weer mogelijk t e zijn de gemoederen in beweging te brengen als de Zuid-T yroolse kwestie te>,. t::.f<>l lrnrnt
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Zoals te verwacht~n was,
seren en practisch gelijk te geven aan Oostenrijk, neen, hij sprak zelfs als zijn mening uit, dat de enige manier om het p~obleem van ,Alto Adige" op te lossen te vinden was in de vervanging van de nationale staat door een · grotere staatkundige eenheid. Men kan zich afvragen waarom de federalisten deze gelegenheid niet benut hebben om aan te tonen, dat hun idee er niet een is voor onvaderlandslievenden, maar integendeel juist voor toegewijde patriotten, die met bescherming van de belangen en de rechten van de naties tot eeri boven-nationaal verbond tussen de europese volken willen komen", Hoewel men aart dit soort commentaren het best stilzwijgend voorbij kan gaan, willen wij """" getrouw aan onze democratische gewoonten """" toch nogm.a als preciseren, dat de federalisten tegen ieder nationalism·e
Het Europa van de slakken Er bestaan uitstekende .,Europeanen", di e eens en voor altijd besloten hebben hun inspiratie te zoeken bij de serene traagheid van de slak. De theorie is eenvoudig en naar het schijnt gemakkelijk: laat het economische Europa zich vormen en de .,rest" , wat da t dan ook mag zijn, zal U worden toegeworpen. Kijk maar naar wat met de Zollverein gebeurde! . . . U moet Uw plannen niet als kometen willen laten opschieten, heren federalisten. Het is beter langzaam maar zeker te gaan ... Een lange reis vraagt grondige voorbereidingen . .. Haast U langzaam : .. ,Chi va piano, va sano" Natuurlijk! Gelukkig geen geestelijke inspanning ... Men hoeft zijn schulp pas na rijp beraad te verlaten. Alle wegen leiden naar Eu:opa, omdat - zoals algemeen bekend - alle wegen naar Rome leiden. · W eg met de doctrinaire twisten; w'eg met de nutteloze theorieen. Laten we reeel blijven, practisch en elastisch. Laten we van alles een beetje nemen. En van dat beetje een geheel maken. ,De gustibus et coloribus non disputandum".
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Alberto Cabella.
Duitse troepen in Frankrijk
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Er bestaat een ltaliaans gezegde, dat men in het nederlands het beste kan vertalen met ,zoals men zijn bed opmaakt, slaapt men". V aak tonen de gebeurtenissen van alledag de diepe waarheid Va)} dit soort zegswijzen aan. Dat overkomt nu weer de talrijke Fransen, die jammeren over de aanwezigheid van duitse soldaten op vaderlandse bodem. Dit is dan het resultaat van _de inspanningen . van de tegenstanders van het europese leger, die zoveel vrees koesterden voor de duitse herbewapening. Overigens waren er maar weinig talrijke en dan nog zeer bescheiden betogingen van de zijde van de bevolking. Bovendien moet men niet vergeten, dat juist in deze streken de ondergrondse in de oorlog zeer actief was. En waar er demonstraties waren, heeft de politie energiek ingegrepen. Eens te meer hebben hiermee degenen die ons regeren van hun medeburgers die europese gezindheid geeist, die zij niet in staat waren op het juiste ogenbli~ zelf te tonen. N u bedelen zij om sJympathie voor het steeds verafschuwde uniform, dat zij weigerden te vervangen door een ander, dat voor alle Europeanen gelijk zou zijn. Zij dringen er op aan rancunes en wantrouwen te vergeten, waaraan zij zelf voedsel verschaft hebben en nog regelmatig verschaffen. In een van de dorpen stond een bord: ,Arboué, snelheid 50 km., doorgangs- en stopverbod voor duitse troepen (gemeentelijk besluit - -- - ,.,o1n1n.cn\.
EUROPA IN STUKJ
Jean-Pierre Gouzy behoort tot degenen, die sinds jaren voor Eucopas eerrwording werken. Hij woonde het Congres van de Europese Beweging in Luxemburg bij, wat voor hem aanleiding werd tot de volgende l yrische ontboezeming.
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te als volgt worden samengevat: ledere staat vraagt de steun van zijn bondgenoten om iijn oude voorrechten en vergane structuur te verdedigen. Frankrijk en Belgie in Afrika, Duitsland in het Oosten en ltalie in Zuid-Tyrol. Dit alles heeft echter niets · me t Europa te maken, omdat het niets anders is dan - zoals we reeds zeiden - het reactionnaire samengaan van de oude nationale staten, die zich in de ogen van de publieke wereldopinie in de beklaagdebank bevinden. Inderdaad, een onverwacht feit, maar daarom niet minder waar.
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In de politieke commtsste van de De Europese landen voelen zich V erenigde N aties is de afro-aziati- heen en weer geslingerd tussen hun solidariteitsgevoel met sche klacht in behandeling geweest, W esters die betrekking had op de Algerijnse Frankrijk en de wetenschap dat hun kwestie en aandrong op onderhan- publieke opinie de Franse politiek in delingen tussen Frankrijk en Alge- Algerije afkeurt. Hun keuze werd rije. Hieruit zou een referendum on- vergemakkelijkt door de Amerikaander contrale van de V erenigde N a- se stellingname. ties in Algerije moeten Noortvloeien. Men moet er wel rekening mee De resolutie heeft een meerderheid _ houden dat de onthoudingen meestal van twee derde bereikt voor wat de in werkelijkheid een negatief ooronderhandelingen betreft en de ab- deel betekenen. Zij zijn een afkeu!!Olute meerderheid met betrekking ring, die men om diplomatieke redetot het referendum. De stemming nen wil verzachten, zoals in het gehad als resultaat: 46 v66r, 28 ont- val van sommige landen van de vroehoudingen en 20 tegen. gere Franse gemeenschap, die van Wij lezen m Le Monde dat dit re- Parijs credieten nodig hebben. Er is niets dommers dan zich in de sultaat ,te meer onverwacht was, omdat een uur tevoren de vertegen- politiek illusies te maken en het is woordiger van de V .S. een hevige weinig troostrijk te constateren, dat sensatie veroorzaakt had door aan het beste Franse dagblad niet de te kondigen, dat zijn land, dat zich moed heeft zijn lezers de waarheid te in de twee voorgaande jaren van zeggen. N og stuitender is de bete houding stemming onthouden had, tegen het van het grootste deel der pers in de voorstel zou stemmen". Het dient echter gezegd, dat deze andere Europese landen, dat steeds uitslag alleen onverwacht was voor klaar staat om de Amerikaanse podegeen die doof en blind is, want sitie, hoe die ook is, te ondersteunen. onverwacht was alleen het feit dat De Italiaanse bladen zijn in dit oper minder onthoudingen waren. Dat zicht meesters, maar de Duitse de resolutie ondanks de steun van doen niet voor ben onder. de V .S., aangenomen werd lag voor De Europesè saamhorigheid, waarvan de kranten schrijven, kan in feide band.
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le acte 1946 ... .,Men heeft U toch gezegd dat Churchill Europeaan is. Heeft U zijn rede van Ziirich dan niet gehoord? .,Verenigde Staten van Europa" , heeft hij gezegd! Echt waar .. . .,En, hou je vast mijn beste, er wordt gesproken over het mee~ doen van zijn schoonzoon, een jonge man met een grote toekomst, de roemruchte Duncan Sandys. In de Europese Beweging. Als Algemeen G edelegeerde. Een apostel, zeg ik je! , een a poste!. Europa is onderweg " .. . Churchill heeft trouwens voor zijn gedenkwaardige woorden de Karel de Grote-prijs gekregen. 2e acte 1954 . .. Daar is Mendes-France . T-l';;
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Ah! het Radicale Congres van Lille, dat was Briand! .,De E .D .G ., zegt U? - ,daarvan maakt hij zijn persoonlijke aangelegenheid. Geen probleem! Meerderheid ; lndochina; Prestige; en ook maarschalk Juin doet mee. .,De E .D .G . hoeft maar uit de ijskast gehaald te worden, en U zult dit kind, geboren uit de schuldige liefde van René Pleven, Jean Monnet en enkele andere ridders van de abstracte supranationali~ teit, zich zien ontwikkelen tot een liefelijke kleine W .E.U., heel concreet . .. en U heeft van die onaanvechtbare garanties. En dat is nog niet alles . .. Voorbij is het .. kleine" Europa. V an vijf e n een kwart worden ~~ .,zeven" door, solied en degehJk. het schone Albion aan het Continent vast te kluisteren. ., Van vijf en een kwart naar zeven"... is dat niet goed gekozen om Groot Brittannie aan het europese concert te doen deelnemen? .. God save the Queen, heren continentalen! ·· 3e acte
1960 ... .,Men heeft U toch gezegd dat de generaal een evolutie doormaakt : hij is geworden wat hij ei~.enlijk al lang was, .,Europeaan ... Ah, mijn beste, wat een ruggegraat! En wat een ,.force de frap~ pe " ... Gemeenschappelijke Markt ; versnelling; politiek secretariaat; referendum ... nog nooit - naar de mening van de slak - ging het zo vlug. ,.En bovendien, hij ziet de zaken zo groot ... van de Atlantische Oceaari. tot de Oeral met die niet te evenaren deftigheid v an 1815". ,.Wat doet het er toe of de supranationaliteit vervangen wordt · door h et Congres v an W enen ... waar het om gaat is, dat er eindelijk is ,A right man in the right piace!" Er bestaan uitstekende .,Europeanen" , di e eens en voor altijd besloten hebben hun inspiratie 't e zoeken bij de serene traagheid van de slak. En om U niet in het onzekere te laten, daar waren er vele van in de Luxemburgse wandelgangen H1.rl o n co h n. f. 1 .-...-.f.("'f. ....... r . . . .... ,..._,..,,.. ..... _ ..l ...
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versnernng ;-porltie ~ecremrraar; referendum ... nog nooit .- naar de mening van de slak .- ging het zo vlug. , En bovendien, hij ziet de zaken zo groot. . . v an de Atlantische Oceaari tot de Oeral met die niet te evenaren deftigheid van 1815". ,Wat doet het er toe of de supranationaliteit vervangen wordt ·· door h et Congres v an W enen ... waar het om gaat is, dat er eindelijk is ,A right man in the right place!" Er bestaan uitstekende ,Europeanen", die eens e n voor altijd besloten hebben hun inspiratie •t e zoeken bij de serene traagheid van de slak. En om U niet in het onzekere 2e acte te laten, daar waren er vele van 1954: .. Daar is Mendes-France. in de Luxemburgse wandelgangen tijdens het laatste Congres van de Hij is, de voortekeneri voorspelEuropese Beweging. len het, voorstander van de europese federatie, al sinds twintig Parijs, december 1960. jaar. lnderdaad, sedert het RadiJean-Pierre Gouzy. cale Congres van Lille!
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H eeft U zijn rede van Ziirich dan niet gehoord? .. V erenigde Staten va n Europa", heeft hij gezegd! Echt waar. .. ..En, hou je vast mijn beste, er wordt gesproken aver het meedoen van zijn schoonzoon, een jonge man met een grote toekomst, de roemruchte Duncan Sandys. In de Europese Beweging. Als Algemeen Gedelegeerde. Een apostel, zeg ik je!, een a poste!. Europa is onderweg" ... Churchill heeft trouwens voor zijn gedenkwaardige woorden de Kçrel de Grote-prijs gekregen.
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DE GAULLE ZAL MOETEN KIEZEN
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( vervolg v an pag. 1)
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QM de politieke strijd in Frankrijk tegen het nationalisìne te winnen, zou Generaal De Gaulle dus aan het democratische Frankrijk, dat hij n~ dig heeft, de vingerwijzing van een nieuwe roeping moeten geven, die het prijsgeven van iedere nationalistische politiek rechtvaardigt, met inbegrip van die in Algerije. Deze roeplng kan geen andere zijn dfm die, om met de andere landen van EuroJ pa de federale- europese democrati~ te bouwen. Een federatie, die de F ransen, de Duitsers en alle andere democratische naties van het oude continent bevrijdt van hun nationalistische nachtmerries en die hen te-' gelijk in staat stelt 'in de wereld de rol van beschavings~entrum en vredesfactor te spelen, die hen toekomt. Het is deze opeenvolging van po~ litieke feiten, die voert van de idee van een Algerijnse Republiek naar
onderhandelingen met het F .L.N., naar het politieke echec van de nationalistische krachten in Frankr!jk en naar de keuze ten gunste van de europese federale democratie, die Generaal De Gaulle tot op heden nog niet heeft weten te ontdekken. De idee dat Frankrijk geroepen is tot de rol van grate mogendheid, vormt het middelpunt van zijn politieke gedachtenwereld en belet hem het democratische Frankrijk te mobiliseren tegen de nationalistische reactie. Daarom is het loslaten van Algerije, zonder dat dit verdere consequenties heeft, niet de eerste acte van een nieuwe politiek, . maar een duidelijke historische nederlaag, die hij zo lang mogelijk uit de weg wenst te gaan. Onderhandelingen met het F .L.N. worden dan moreel ontoelaatbaar. Er blijft hem niets anders aver dan te proberen zelf het nieuwe politieke regime in Algerije in te stel-
len en er zijn goedkeuring aan te hechten in de ijdele hoop de eis van de algerijnse onafhankelijkheid, die hij begrepen heeft, in overeenstemming te kunen brengen met afhankelijkheid van Frankrijk, welke gedachte hij niet los weet te laten. Generaal De Gaulle is er in geslaagd Frankrijk een zwak regime te geven, dat uitsluitend op het morele gezag van één man berust en dat niet in staat is de grote politieke en sociale krachten van Frankrijk te groeperen rond een nieuwe historische zending. Hij droomt er van naast zich een Algerijnse Republiek te stichten, die nog zwakker zal zijn, want ook zij zal alleen..: op het morele gezag van dezelfde man gebaseerd zijn en niet bij machte zijn de steun van de grote krachten van de· Maghreb te verwerven. De revoltes in Algerije tonen niettemin dat het ogenblik van de definitieve keuze gekomen is. V oor de President van de Republiek en · meer nog - voor de Fransen. Altiero Spinelli.
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e on ergron se m de oor og zeer actief was. En waar er demonstraties waren, heeft de politie energiek ingegrepen. Eens te meer hebben hiermee degenen ·die ons reg~ren van hun medeburgers die euro~ese gezindheid geeist, die zij niet in staat waren op het juiste ogenbli~ zelf te tonen. N u bedelen zij om s.fmpathie voor het steeds verafschuwde uniform, dat zij weigerden te vervangen door een ander, dat voor alle Europeanen gelijk zou zijn. Zij dringen er op aan rancunes _en wantrouwen te vergeten, waaraan zij ze1f voedsel verschaft hebben en nog regelmatig verschaffen. In een van de dorpen stond een bord: ,Arbotié, snelheid 50 km., doorgangs- en stopverbod voor duitse troepen ( gemeentelijk besluit van 28.10.1960). Dat is beslist niet de manier om Europa op te bouwen; het is eerder het zekerste middel om het voor al~ tijd verdeeld te houden.
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COMUNI D'EUROPA
dicembre 1960
Il congresso del popolo europeo •
tnsegnatnen t o di Machiavelli
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• E debbasi considerare come non è cosa pm difficile a trattare, né più dubia a riuscire, né più periculosa a maneggiare, che farsi capo a introdurre nuovi ordini; perché lo introduttore ha per nimici tutti quelli che degli ordini vecchi fanno bene, e ha tepidi defensori tutti quelli che degli ordini nuovi farebbono bene. La quale tepidezza nasce, parte per paura degli avversari, che hanno le leggi dal canto loro, parte dalla incredulità d egli uomini, i quali non credono in verità le cose nuove, se non ne veggano nata una ferma esperienza; donde nasce che qualunque volta quelli che sono nimici hanno occasione di assaltare, lo fanno partigianamente, e quegli altri defendono tepidamente; in modo che insieme con loro si periclita. • E' necessario pertanto, volendo discorrere bene questa parte, esaminare se questi innovatori stanno per loro m edesimi o se d ep endano da altri: cioè, se per condurre l'opera loro bisogna che preghino, ovvero possono forzare . N el primo caso capitano sempre male e non conducono cosa alcuna; ma quando dependono da loro proprii e possono forzare, allora è che rare volte periclitano •. In questa meditazione fredda e profonda di Machiavelli si trova la spiegazione dell'infelice storia dei dieci ultimi anni di europ eismo, e l'indicazione del metodo che conviene seguire se si vuole veramente • farsi capo a introdurre • quei « nuovi ordini • che sono la federazione europea. L'unificazione d'Europa è stata fino ad ora affidata all'iniziativa dei governi nazionali. S ono essi che hanno fatto delle proposte, che hanno redatto dei trattati, li hanno firmati e li hanno fatti approvare alle maggioranze parlamentari di cui disponevano. Non è stato un caso che
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Ristampiamo questo scritto di Altiero Spinelli del maggio 1958 (v. l'indispensabile volume " l'Europa non cade dal cielo "• n Mulino [Bologna, 1960], pag. 259 sgg .), che chim·isce molto bene l'assioma politico su cui sono a?Tivati definitivamente a basarsi i federalisti europei del " nuov o c01·so , (l' ala maggioritaria dell'Union Européenne des Fédéralistes, che ha assunto posizioni intmnsigenti dopo la caduta della CED ne l 1954). D el Congresso del Popolo Europeo , promosso da questi fedemlisti, la manifestazione più vistosa sono l e "e lezioni primarie "• elezioni " private , che esso va estendendo a semp1·e nuove città eU?·opee, dopo averne scelto un p1·imo nucleo iniziale (Torino , Milano, Lione, Strasburgo, Dm·mstadt, Maastricht ...), al fine di legittimare con un c1·escente suffragio popolare esplicito l 'azione di avanguardia che va conducendo. B enché tutti i federalisti, intmnsigenti e moderati, abbiano cittadinanza nel Consiglio dei Comuni d'EU?·opa (purché il l01·o autentico obiettivo sia la Federazione europea, e non l'Europa delle patrie o altre f01·me di associazione di Stati nazionali som·ani), occorrerà sottolineare che molti sono nel CCE, in Italia come in Francia, in Ge1·mania e nelle altre Se. zioni, i ·militanti del Congresso del Popolo Eumpeo. Non possiamo a questo proposito non 1·icord are l'indimenticabile figura del Sindaco di Udine, Gia como Centazzo, Vicepresidente JelL' AI CCE testé d e ced.u..t-o. D el 1·esto pare evidente che, per far compiere all'EU?·opa la svolta decisiva, acc an-a una forza democratica sopranazionale e autonoma delle forze politiche organizzate su scala nazionale. Se queste ultime, invece di pon·e 1·emore e rise1·ve, collaboreranno con la forza sopranazionale, tanto meglio: nessuno von-à respinge?· l e, tutt'altro.
L'Europa non sarà unificata dai governi nazionali, la cui funzione, prima dell'unità è di impedirla, e dopo l'unità sarà di frenarne uno sviluppo eccessivo, vale a dire è in ogni caso una funzione antagonista al processo dell'unifidi Altiero Spinelli cazione. Essa non sarà neppure unificata dalle -- - - - •••Oiltll=w·l"'-a!'!QCOrnunità grazie alle quali i governi conservanÒ le loro prerogative. Sarà unificata da una forza imperialistica - e i protettorati russo e abbiano preso iniziative di tal genere. Essi si americano sono abbozzi di questo tipo di unifirendono conto che la politica estera, militare, cazione - oppure da una forza democratica economica e sociale non può essere condotta europea. Tutto il problema è di sapere quale in modo valevole al giorno d 'oggi in Europa dei due metodi si realizzerà prima. se non mediante un'azione europea, e quando Lascio qui da parte l'ipotesi dell'unificazione lo dimenticano i fatti stessi si incaricano di imperiale. Non perché la creda impossibile, o ricordarglielo periodicamente. Ma i governi e in se stessa abominevole. Semplicemente peri partiti nazionali sono fatti per esprimere punché sono uno di quegli Europei che sono decisi ti di vista, sentimenti e volontà nazionali. E' a a fare tutto quello che è umanamente possiquesto fine che govern;mo, legiferano e l evano bile per risparmiare all'Europa quest'umilia· imposte. Né i ministri né i parlamenti hanno zione, e che sono persuasi che l'unificazwne la tendenza a limitare i loro propri poteri. L e fatta dagli Europei stessi sarà insieme meno forze politiche e sociali, che sono organizzate pericolosa e più feconda per l'umanità intera in ogni paese in vista di partecipare alla formache non l'unificazione imperiale. zione delle leggi e agli atti di governo, non l o Creare una forza democratica europea, capadesiderano neppure esse, perché se sono al goce di obbligare gli stati nazionali a capitolare verno beneficiano di questo potere, e se sono e a riconoscere che l'Europa deve essere fatta all'opposizione, sanno che il gioco democratico dagli Europei stessi, non è un'impresa facile . permetterà loro un giorno di beneficiarn e. N e Machiavelli ci dice che si tratta di un'operazione deriva dunque che, se non sono forzati a com<< difficile a trattare, dubia a riuscire, pericuportarsi diversamente, i governi nazionali conlosa a maneggiare •. Ma dal momento che ci cepiscono sempre l'azione europea, di cui pur sono oggi in Europa uomini che hanno deciso sentono la necessità, come una cooperazione fra di suscitare questa forza d emocratica europea , stati sovrani. Si promettono reciprocamente, vale la pena di arrestarci un momento davanti mediante trattati , di con durre una comune poli alla loro azione per intenderne il significato tica militare, estera, -~ conomica; avviluppano profondo. questa promessa in fra si solenni, in commissioPer riuscire a far scaturire questa forza non ni, in consigli, in assemblee multiple; ma manbasta far capire ai cittadini dei nostri paesi tengono ciascuno per il suo stato il potere che l'Europa è necessaria. Oso dire che, con reale di governare e di legiferare, di decidere più o meno chiarezza, quasi tutti ormai sentoe di eseguire. I cittadi.ni continuano a essere n o eh ~ il q ~~d rc nazi.. . nalc è ~ o!·p~ssato , c~ e obbligati all'obbedienza solo vt:r:;u l e l eggi e la politica estera, militare, economica e sociale le decisioni dei loro stati. Tutte le istituzioni ha dimensioni europee, che tutti gli Europei e le comunità europee esistenti non riescono sono legati a una sorte comune, che l'Europa a nascondere sotto il loro belletto di pseudoforma ormai un tutto. E ' impossibile oggi legesecutivi e di pseudo-parlamenti europei la loro gere un giornale, ascoltare la radio, partecivera natura di istituzioni internazionali, dipenpare a un dibattito politico in un parlamento denti per quanto riguarda la loro esistenza , o in un caffé, senza incontrare la parola Europa, dalla buona volontà degli stati che restano sovrani. La CECA stessa di cui si vanta così spesso carica del doppio significato di comune sventura e di comune speranza. Quello che gli Eula sovranazionalità, non fa eccezione per chiunropei non capiscono ancora è che quest'Europa, que ne abbia seguito l'involuzione e sappia che il vero potere si è rapidamente spostato nel desiderabile e in un certo qual modo quotidianamente presente, non può essere l'oggetto delsuo seno dalL'Alta Autorità verso il Consiglio le operazioni diplomatiche dei governi naziodei ministri nazionali. Ma il mantenimento di nali; che essa non è altra cosa che loro stessi: questa sovranità è precisamente l'origine dei gli Europei. Non comprendono che l'Europa n on mali dell'Europa. è ancora una realtà politica operante, perché Un paragone semplicissimo basterà per far essi, gli Europei, hanno sì, affari comuni, recapire la natura di queste comunità. Supponete sponsabilità comuni, ma non posseggono né diche a simiglianza dello stato dell'Arkansas, che ritti, né doveri, né leggi, n é istitu zioni europee. ha deciso di recente di non applicare una deDovrebbero costituire un popolo - il popolo eucisione della corte federale americana, uno stato ropeo - ma non lo sono. Tutti i loro doveri e i europeo decida domani di obbligare i suoi citloro diritti politici sono nazionali. Dalla loro intadini a pagare un dazio doganale, a mantefanzia hanno imparato che la suprema comunità n ere un cartello, a evitare la vendita del carpolitica, la sola che abbia il diritto di esigere bone a clienti di altri paesi, a ignorare una l'obbedienza, il denaro e persino la vita, la sola misura igienica dell'Euratom. P er spezzare il che essi abbiano il diritto di controllare d emorifiuto del governatore Faubus, la federazione craticamente, è la comunità nazionale rappreamericana dispone di una forza armata che sentata dallo stato nazionale sovrano. Questo interviene a difendere i diritti dei negri. Dov'è stato non esiste dall'eternità; ma gli Eur opei il gendarme della Comunità europea che posi comportano come se dovesse esistere per trebbe difendere il cittadino contro una decil'eternità. sione abusiva del suo stato nazionale? Il l ealismo nazionale non è più tuttavia radiIl fatto è che le iniziative europee dei govercato nello spirito degli Europei. Lo è stato nel ni nazionali non sono passi verso l'unificazione europea; sono, sì, risposte al problema delpassato, e ha generato allora, in bene e in l'unità dinnanzi al quale gli Europei si trovano, male, grandi cose in tutte le nazioni; ma dopo ma sono risposte abilmente negative che pertutto quel che è accaduto dal 19'14 ad oggi, il mettono agli stati nazionali e a coloro che li lealismo nazionale non ha più e non può più dirigono di evitare l'ostacolo e di conservare avere troppa consistenza. L'incredulità beffarnelle loro mani i poteri che dovrebbero abbanda circa la capacità del nostro stato di contare donare. qualcosa in caso di guerra, l'attesa nervosa che Usando i termini di Machiavelli diremo duni Russi e gli Americani dispongano di n oi in que che gli • introduttori di ordini nuovi ,, una conferenza al vertice, il rifiuto crescente in dagli uomini di stato europeisti fino ai federaun campo dopo l'altro di subordinare gli intelisti raggruppati nei diversi movimenti euroressi particolari di questo o quel gruppo alpei - hanno finora << periclitato » perché << dil'interesse comune, la fuga annuale di giovani pendevano da altri ''• perché dovevano • pregare • governi e parlamenti nazionali, cioè coscienziati dall'Europa verso l'America, l'indifloro stessi che • degli ordini vecchi fanno beferenza di larghi strati della popolazione per i ne •, mentre sarebbe stato necessario • forzarli •. nostri sistemi di libertà democratiche nazio-
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E' fin troppo evidente che se l'unità federale dell'Europa diverrà un giorno una realtà, tutti v~ avranno contribuito. I suoi amici e i suoi nemici, gli uomini d'azione e i contemplativi, i moderati e gli estremisti, i conservatori e i rivoluzionari, gli interessati e gli indifferenti, i realizzatori e i sognatori, la forza delle cose e la volontà umana, le fortune e le sfortune. Lo storico potrà avere lo sguardo maestoso e generoso di Dio dopo la creazione. Conoscendo già tutto quello che sarà accaduto, troverà che tutto sarà b en accaduto. Gli ostacoli, gli avversari, le false soluzioni, le possibilità di sconfitta gli appariranno nel ruolo mefistofelico della forza che vuole sempre il male, e crea sempre il bene. Ma non siamo ancora a questo ' punto. L'unità dell'Europa non è una realtà. E' solo una speranza e potrebbe benissimo rimanere un sogno. Gli ostacoli possono non essere superati, gli avversari possono vincere la partita, le false soluzioni possono avere la meglio su quelle buone, la sconfitta può essere l'ultima parola di quest'avventura. Lo storico futuro, sempre maestoso e generoso, scoprirebbe allora che l'azione e l'ideale europeo saranno stati solo una manifestazione dell'astuzia d ella ragione e che avranno in realtà solo servito a raggiungere conclusioni del tutto diverse. Quando si riflette oggi sul problema dell'unità europea, non serve a niente avere l'occhiJ contemplatore d ello storico, perché non c'è ancora niente da contemplare; bisogna avere l'occhio pratico d ell' << introduttore di or dini nuovi •. Costui è tenuto a considerare gli avversari, gli ostacoli, le false soluzioni come tali , e non come elementi dialettici d ell'armonia universale. E' anche t enuto a sapere che l'Europa non è soltanto un insieme di problemi: è prima di tutto un insieme di uomini, e che perciò non nascerà se non avrà messo radici nelle loro anime. Ma queste radici non possono essere altro che il rifiuto del lealismo nazionale totale e la rivendicazione dei diritti del cittadino d'Europa .
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Il Congresso del Popolo Europeo, nato da una meditazione • sulle ragioni del fallimento dei movimenti europei di questi ultimi dieci anni, che si proponevano di • pregare • invece di • forzare • gli stati nazionali, è questa organizzazione di lotta. Fa appello a tutti coloro che sentono la necessità di rivendicare i propri diritti di cittadini d'Europa. Le sue elezioni primarie sono il mezzo che permette di suscitare questa coscienza e che le dà la possibilità di esprimersi. Le sue sessioni di delegati eletti dai loro cittadini costituiscono il prime foro politico europeo. La sua organizzazione di militanti, che hanno deciso di liberarsi dalle servitù d ella vita politica nazionale e di concentrarsi nella lotta per i diritti del popolo europeo è lo strumento che condurrà la battaglia politica in nome di tutti gli elettori d el Congresso. La sua struttura, che rifiuta deliberatamente le divisioni nazionali, assicurerà l'unità della sua azione. Suscitando un atto di accusa sempre pm veemente contro l'illegittimità delle sovranità nazionali, risvegliando la coscienza dei diritti europei in un numero sempre maggiore di cittadini, organizzando un'agitazione sempre più larga e permanente in fav ore della costituente europea, profittando d ei momenti critici .che periodicamente mostreranno l'urgenza dell'unità, sfruttando la cattiva coscienz·a di tutti i democratici, i quali non possono rifiutare il principio che l'Europa è cosa degli Europei, e che tuttavia si adattano alla finzione che ne fa cosa degli stati nazionali e delle loro diplomazie, il Congresso del Popolo Europeo si propone di arrivare a un momento in cui gli stati o almeno alcuni di essi siano • forzati • a capitolare, e rinunzino a trattare essi stessl questo problema, convocando la costituente europea. A questa prospettiva o, per meglio dire, alla decisione di condurre questa battaglia, si replica di solito che è troppo unilaterale, che non tiene conto della complessità dei fattori che ci conducono verso l'unità.
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nali - tutto questo e altri sintomi ancora che si potrebbero aggiungere alla lista, sono altrettante prove che nello spirito degli Europei, lo stato nazionale e il lealismo nazionale stanno agonizzando. Il primo passo da compiere per creare una forza democratica europea è dire ad alta voce quello che già tutti sentono; esprimere in parole chiare e dure quello che giace inespresso nella coscienza politica di tutti. I nostri stati nazionali sovrani sono diventati la grande menzogna politica di cui l'Europa sta morendo. Coloro che se ne disputano il potere sono i guardiani gelosi di questa menzogna. I nostri stati usurpano ormai funzioni che credono poter esercitare nel nostro interesse, mentre non sono più in grado di farlo. Lo stato nazionale sovrano è diventato un idolo incapace di renderei servizio in tutta una serie di campi essenziali della vita pubblica, ma pretende purtuttavia di monopolizzare la nostra coscienza e la nostra azione politica. Contro di essi è venuto il momento di rivendicare il diritto degli Europei di costituirsi in popolo europeo, il diritto di darsi una costituzione federale attraverso una costituente direttamente eletta da loro, e di ratificarla direttamente con r eferendum in ogni nazione. Si potrà parlare di Europa come realtà p olitica solo a partire dal m omento in cui il popolo europeo esisterà e si darà le sue leggi e il suo governo, riducendo gli stati nazionali alle sole funzioni di dimensioni nazionali. La coscienza di non poter più essere soltanto cittadino nazionale e di dover ritirare una parte del lealismo politico dalla propria nazione e dal proprio stato nazionale per trasferirlo al popolo europeo e al suo stato federale, non può diventare una forza politica che se si traduce in un'organizzazione di lotta europea, la quale sormonti le frontiere nazionali, sia indipendente da ogni organizzazione nazionale, e il cui fine sia la conquista dei diritti politici degli europei e la creazione delle loro istituzioni fondamentali.
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di re z ion e c en tr ale roma via del co r so , 17.3